Trois semaines (47)

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Trois semaines. Trois semaines et toujours rien.

Harry fonctionnait uniquement sur des bases mécaniques à présent, incapable de raisonner correctement. Il déambulait entre son bureau, le square Grimmaurd et la SHARE en tentant maladroitement de dissimuler son trouble, certains pouvaient s'y laisser prendre, mais ceux qui le connaissaient bien décelaient son état réel, sans parvenir à l'en changer.

Hermione avait essayé une fois, elle lui avait dit qu'il n'était pas raisonnable à se mettre dans des états pareils, mais Harry l'avait envoyée paître, l'accusant de ne pas y être étrangère. Luna quant à elle gardait toujours en tête de l'occuper tant bien que mal, mais la serdaigle était elle aussi inquiète quant au sort du serpentard, et Harry le percevait bien, ce qui ne faisait que nourrir ses propres terreurs.

La veille, Christine l'avait sommé de ne pas revenir tout de suite à l'association, la vieille femme lui avait rappelé avec bienveillance qu'on ne pouvait pas s'occuper des autres correctement si on n'était pas au clair avec soi-même. Harry n'avait pas eu le courage de négocier, Oliver l'avait harcelé toute la journée avec des questions sur Drago et l'auror n'avait plus la force de se défendre contre ça. Donc il se retrouvait désoeuvré dans son salon en plein milieu de l'après-midi.

Alors qu'il se demandait s'il n'allait pas tout simplement décéder ici, tant son coeur était serré dans sa poitrine, la cheminée demanda une autorisation d'entrée pour plusieurs personnes. Jugeant qu'il n'avait pas vraiment mieux à faire, il accéda à la requête.

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il fut surpris : il ne s'attendait pas à voir débouler sur son tapis ces personnes. Robards et Dean apparurent en premier, suivis de près par les jumeaux Weasley et leurs parents, qui semblaient particulièrement affolés.

Il n'eut pas le temps de les saluer que Mme Weasley l'enserrait déjà contre elle dans une étreinte angoissée.

- Molly, que vous arrive-t-il ? s'enquit Harry d'une voix pâteuse

La mère fut secouée de longs sanglots, et Robards indiqua d'un geste de bras à Harry qu'il voulait qu'ils s'installent dans la salle à manger. Harry s'exécuta, et une fois qu'il eût servi un verre d'eau aux nouveaux arrivants, il s'assit en face d'eux en attendant que quelqu'un se décide à éclairer ses lanternes. Molly tenta d'entamer une explication :

- Oh Harry mon chéri, c'est terrible.. C'est Ginny...

Mais elle ne put en dire plus, se retournant pour pleurer contre l'épaule de son mari, et Harry sentit son être se remplir d'un vide terrifiant : qu'avait-il bien pu arriver à la jeune fille pour les mettre dans cet état... ? M. Weasley reprit la parole pour finir l'explication :

- Elle a été enlevée... soupira-t-il

- Quoi ? s'étrangla Harry

Le père hocha la tête d'un air grave, et entreprit de consoler sa femme dans un dernier mot à l'intention du chef des aurors :

- Explique-lui, Gowain...

Robards s'avança sur sa chaise, croisa les mains sur la table et regarda Harry :

- Il y a eu une attaque, à l'institut d'étude en médicomagie. Un petit groupe d'individus non identifiés s'est introduit dans les dortoirs de l'internat, et ils ont enlevé Miss Weasley ainsi que sa colocataire, Miss Prary... Arthur a été averti ce matin par la direction, mais ils n'ont pas réussi à appréhender les sorciers responsables, expliqua le directeur

- Un rapport avec notre opération ? s'enquit Harry immédiatement

- Non, a priori non, répondit son chef

L'affaire GoldsteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant