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Le trajet en voiture se fait dans le plus grand des calmes. A qui la faute? Il a plombé l'ambiance avec sa réflexion à la con.

Au bout de 10 minutes, il accélère franchement. Comme si on se faisait suivre. Je regarde dans le rétro intérieur de la voiture et voit une Honda noire qui nous suit derrière. Il nous colle au cul putain. Comment je ne l'ai pas vu plus tôt?

- C'est qui? Ma voix est remplie d'inquiétude.

- Je ne sais pas. Tu as ton arme?

Je secoue ma tête négativement. Je ne l'ai pas prise. Je la prends lorsque je me sens en danger et quand il est là, bizarrement, je me sens en toute sécurité. Je ne ressens pas le besoin d'être sur mes gardes ou de me défendre.

Je sais que s' il m'arrive un truc il me laissera surement mourir sur le bord de la route mais il n'empêche que je me sens en sécurité avec lui.

Il souffle et regarde nerveusement dans le rétro. Attend il a pas son flingue?

- Ta pas ton arme?

- Non. 

- Putain. Tu as forcement un putain de flingue dans cette voiture.

Je commence à m'agiter. J'ouvre la boite à gant, je me retourne pour chercher sur les sièges, je tourne ma tête dans tous les sens à la recherche d'une arme. Il n'y a rien; il n'y a pas d'arme.

Je suis toujours en mouvement quand je sens sa main se poser sur ma cuisse. Son contact me paralyse, je ressens de multitude de chose dans tout mon corps vraiment étrange. J'arrête de bouger et tourne ma tête vers lui. Il a les yeux fixés sur la route.

- arrête de bouger je vais faire un accident.

Sa voix est dure, il ne cherchait pas à me rassurer, il voulait juste que j'arrête de bouger. Je me laisse aller contre mon siège et il enlève sa main. Une vague de froideur me prend, comme s'il avait pris toute la chaleur de mon corps en enlevant sa main.

Putain

Alors qu'on slalome entre les voitures pour essayer de semer la voiture derrière nous, une autre Honda noire arrive face à nous, puis une autre et encore une autre.

En trois minutes on s'est retrouvé encerclé de voiture. Putain c'est quoi se bordel. Je regarde Raphaël qui a toujours son regard fixé sur la route. Il ne laisse rien paraître mais il est angoissé c'est évident.

Bordel de merde.

Cinq hommes se rapprochent de nous. Un des hommes ouvre ma portière pendant que l'autre ouvre celle du mafieux. C'est la merde. Il le sait et je le sais. J'essaie de me débattre mais je sens un mouchoir sur ma bouche. Ils m'ont drogué. C'est une très mauvaise idée.

Alors qu'il me lâche en pensant que j'ai été anesthésié, je me relève et lui donne un coup de boule. L'homme tombe au sol choqué et je sens que Raphaël me regarde complètement déboussolé.

Malheureusement pour moi, son regard m'a distrait et un homme m'a assommé par derrière.

Je tombe au sol et trou noire. Plus rien. La dernière chose que je vois c'est Raphaël inconscient sur le sol.


Je me réveille difficilement, j'ai les mains attaché derrière le dos et les pieds attaché au pied de la chaise sur laquelle je suis assise. En face de moi Raph est dans le même état, il fixe un point imaginaire derrière moi. On dirait qu'il est perdu dans ses pensées et qu'il essaie de trouver une solution pour sortir de se putain de trou.

Je ne crains pas d'être torturé, je sais affronter la douleur, je ne veux juste pas que Raphaël le voit et me pose des questions.

Questions auxquelles je vais devoir répondre parce qu'il va insister je le sais.

Tristesse (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant