Premier

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Je ne sus pas en premier ce qui me réveilla, cette chaleur qui irradiait mon être de toute part, cette sueur atroce qui coulait dans mon dos ou mes vêtements humides de trop, qui me collaient à la peau. A chaque fois que je tentais de respirer, mon souffle se bloquait, mon corps prenait le dessus et tentait de m'étouffer. Je me sentais tout drôle, à la fois impatient, excité et extrêmement confiant. Je n'avais pas peur, j'étais en sécurité, pour les prochaines heures, ce serait à moi d'assurer et je savais déjà que je serai parfait, je n'avais aucune question à me poser.

Mon esprit m'échappait, à chaque battement plus frénétique de mon cœur, je ne pouvais que tenter de respirer, de laisser ce souffle bruyant m'échapper. La faim me guidait, grandissante, insatiable, me laissant dans cette pièce entièrement insatisfait. Je ne voulais qu'une chose et je l'aurai, même si mon corps me paraissait faible, c'est parce qu'il conservait des forces pour ce qui se préparait, il aurait une grande bataille à mener.
Mes couvertures s'éloignèrent soudainement, je ne parvenais plus à les supporter, la lave incandescente dont était constitué mon sang ne me le permettait plus. Je me sentais chaud de partout, même d'endroits que je ne soupçonnais pas. Je voulais quelqu'un, un homme, un alpha. La bête qui sommeillait en moi s'était éveillée, elle me guidait, elle savait ce qui me fallait.

« Notre alpha, vite~ »

Ce n'était qu'un couinement, il me rendait d'avantage chaud, humide. Et j'étais bien trop perdu dans mon désir puissant et terrassant, qui contrôlait chacune de mes pensées pour me rendre compte de cette absurdité. Je n'avais qu'une envie...

« Là, juste pour nous baiser~ »

Ouais, je n'étais qu'un cas désespéré.
Mes jambes flageolantes se firent instables lorsque je me levai. J'étais pourtant décidé à bouger, à aller trouver un alpha capable de me contenter, je voulais qu'il me marque, qu'il me désigne comme sien et qu'il m'enfante. Putain.
Plus je pensais, plus j'en perdais le contrôle, et plus je m'excitais.
Un cri, soudainement, retentit, alors que mon ventre se contractait, anticipant l'alpha qui me prendrait, la main sur la poignée de ma fenêtre. Je voulais l'ouvrir, je voulais laisser mes phéromones les envelopper, les attirer. Je ne fis pas attention, plus rien ne comptait, ni cette voix qui m'appelait et que je ne comprenais pas, ni ma propre respiration sifflante et encore moins les gémissements qui me quittaient. Il n'y avait que cet alpha, grand, fort, puissant, qui me choisirait, qui serait le mien qui comptait.
Mon corps mou et chaud fut soudainement percuté, il sombra, bien avant que je ne m'en aperçoive, la poignée baissée, la fenêtre fermée. Mes yeux se posèrent sur elle, mes espoirs s'envolant, mes forces affaiblies m'avaient coûté du temps.
Des sanglots me quittèrent, la seule chose que je voulais n'était pas à ma portée. Comment mon alpha saura que je suis ici s'il ne me sent pas ?

« Non ! Concentre-toi Nao, j'ai besoin de lui~ »

Ce n'était qu'un soupir, de la frustration, de l'impatience, du désespoir.

-Chéri, chéri, regarde-moi.

Ce n'était pas mon autre partie de moi qui désespérait, c'était cette voix, perdue, lointaine, inaccessible. Je ne la comprenais pas, je l'entendais à peine parmi les pulsations assourdissantes de mon cœur, c'était tout mon être qui s'emballait.

-Maman, qu'un faible souffle, maman ?

Il n'y avait peut-être finalement que mes gémissements qui avaient du sens, même moi, je ne parvenais pas à comprendre mes mots parmi mes trop profondes pensées.

-Concentre-toi sur ma voix chéri, c'est bien.

Je n'en pris conscience qu'en cet instant, c'était devant ma mère que je me montrais dans cet état si déplorable, avec cette envie irrépressible de...

Toi, moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant