Dix-neuvième

141 16 0
                                    

La légèreté de mon poing frappa à plusieurs reprises la porte devant moi. Je ne l'entendis pas répondre, il préférait se concentrer sur cette autre femme, pour le plus grand malheur de mon loup. Je pris alors la liberté d'ouvrir la porte, découvrant Adam devant un ordinateur et quelques papiers. Ses yeux se posèrent sur moi un instant, retournant à ses papiers lorsque l'autre voix s'éleva, froissant fortement ma bête. Je m'approchai de la penderie, cherchant faussement autre chose à me mettre, captant l'écho de leurs discussion, sans comprendre les mots qu'ils s'échangèrent.

-Vous devriez directement passer régler le problème chez moi, nous ne pouvons pas remettre à monsieur Bradford un dossier incomplet.

J'entendis le sien à présent, ce cœur comblé se déchirer lorsque l'homme qu'il aimait acquiesça. Le silence profond de mon esprit m'inquiéta, comme si, déjà, il n'avait plus la force de lutter, il allait juste se résigner.

-Nao ?

Je me tournai vers Adam, sortant précipitamment de mes pensées.

-J'ai oublié de couper le gaz, tu peux aller voir si la viande est cuite ? J'ai peur qu'elle crame.

Mon loup n'aurait pas pu être rejeté plus intensément, redonné soudainement à son rang pour une autre. Je m'échappai de cette pièce, le soustrayant aux mots qui le déchiraient. Agacé moi aussi, à présent, je me contentai de couper le gaz, sans même m'inquiéter de notre repas, pour aller m'installer dans le canapé, devant la télé.
Il ne fallut pas longtemps à mon frère pour apparaître comme une fleur, l'appel terminé, plus élégamment habillé, une veste terminant de nous achever. Mon irritation n'aurait pas pu davantage s'élever.

-J'y vais Nao, je vais faire le plus vite possible, mais ça va peut être s'éterniser, alors tu pourras quand même manger si tu as faim, normalement il y a tout.

Sur un coup se tête, je me levai, courant jusque dans la chambre en lui criant quelques mots.

-Attends moi, je reviens !

A la hâte, je me changeai, serrant les dents sous la brutalité avec laquelle les vêtements raclèrent ma peau meurtrie. Cependant, j'étais bien trop pressé pour m'en soucier. Je pris à peine le temps de réarranger mes cheveux que je sortis déjà de la chambre. Je rejoignis mon frère, m'arrêtant devant la commode surplombée d'un petit miroir, juste à côté de l'entrée. L'intensité de ses yeux, sur moi, redoubla lorsque j'attrapai un gloss que je pris grand soin à appliquer sur mes lèvres, achevant ma tenue sauvage et sexy.

-Tu fais quoi ?
-Bah je sors.

Son air interdit lorsqu'il se pinça les lèvres m'indiqua son mécontentement, ses sourcils se froncèrent lorsqu'il avança d'un pas vers moi.

-Comme tu sors aussi, je vais voir pour passer une petite soirée sympa, en bonne compagnie.

Je sentis mon loup touché par cette tentative audacieuse et désespérée pour le faire rester. Cela marchait, la teinte profondément rouge qui venait de s'éveiller dans ses yeux me le confirma ,étincelle dangereuse que je désespérai d'observer.

-Tu veux sortir ? Alors même que tu as ma marque sur ton cou, que ton corps se remet de tes chaleurs, tu veux aller avec d'autres.

Je reposai le gloss, attrapant une crème à l'effluve si douce et enivrante, j'en appliquai dans mes cheveux, les rendant plus brillants. Il s'approcha encore d'un pas, collant son corps contre mon dos, ses mains attrapèrent mes hanches férocement, me faisant grimacer sous la douleur. Son nez se perdit dans mes cheveux qu'il inspira férocement, la pression sur mes hanches augmentant, ses yeux grands ouverts me fixant, le rouge dominant entièrement. Sa bouche dangereuse se rapprocha de mon oreille, seul son souffle d'un calme froid me parvenait. Chaque parcelle de mon corps s'électrisait, il faiblissait face à ce loup jaloux.

Toi, moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant