Vingt-cinquième

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A présent éloigné, ce désir abrupt me semblait bien ridicule. Mon être avait été si étrange, tellement loin de moi. Mes pensées me menèrent dans la cuisine où je trouvai mon petit-déjeuner sur la table. Pensivement, j'attrapai un yaourt et un paquet de céréales, me dirigeant vers le salon, l'envie de me poser devant la télé me prenant. Mes pas s'interrompirent, pourtant, des yeux sombres me fixaient, bien présent et éveillé, devant son ordinateur. J'en lâchai ce que je tenais, mais yeux papillonnant sous mon trouble, il était là, et moi j'avais succombé à la perversité de mon loup. Ma bouche s'entrouvrit, mes mots se perdant, rien qu'en observant ses traits.

-Juste deux minutes, je reviens.

Il s'occupa de son ordinateur, sans me lâcher des yeux, finissant par se lever. Ce ne fut qu'en cet instant que je vis l'élégance qui le couvrait. Moi, je me sentais bien nu dans ma fine robe de chambre de soie légèrement transparente, seulement couvert par une culotte rose fuchsia, la seule décente que j'avais trouvée dans la penderie. Ses pas s'arrêtèrent devant moi, sans que nos yeux ne se soient lâchés, son visage s'approcha, une teinte rougeâtre brillant dans ses yeux. Ses lèvres se déposèrent tendrement sur le coin de ma bouche, me laissant troublé devant sa suave caresse. Rien ne s'éveilla en moi, hormis mon loup qui ne semblait pas être entièrement comblé.

-Bonjour Nao.

Sa voix profonde ne parvint pas à m'enivrer, seulement à me retourner entièrement en me faisant frissonner. Dieu, que j'étais faible face à lui. Il s'amusa presque de ma réaction, ramassant mon petit-déjeuner qui traînait encore sur le sol. Il me le rendit, me faisant férocement rougir. C'était son loup séducteur au contrôle, et moi j'étais juste tétanisé, et faiblement séduit.

-Tu es magnifique ainsi, j'étais certain qu'elle tirait très bien.

J'étais surtout nu en réalité en-dessous, et cela, ce loup semblait très bien le savoir. Une nouvelle teinte rosée s'essaya sur mes joues, lui plaisant davantage, ses doigts caressèrent tendrement l'une d'entre elle.

-Tu es si beau, et tu sens si bon.

Je me figeai complètement, le léger sourire au coin de sa bouche m'indiqua qu'il savait ce qu'il s'était passé sous la douche, à quelques mètres de lui. Le cri de mon sale loup avait dû bien aider, aussi.

-Tu es si détendu, cela a du te faire beaucoup de bien.

L'amusement de ses traits s'accentua, enflammant mes joues fragiles. J'en retrouvai alors mes esprits, bien que ce soit ce loup assoiffé de moi qui se tenait à mes pieds, je lui frappai férocement le bras, le faisant glousser sous mon répondant.

-Ce n'était pas moi ! Et puis, vous seriez bien aimables de me rendre mes boxers, c'est pas pour moi les culottes !

La main du loup descendit de ma hanche jusqu'à mes fesses, me révoltant sous son amusement qui se décupla.

-Je trouve que ce beau rose te va si bien, pourtant.

Mon sang bouillonna face à ses mots, prononcée d'une voix si séductrice, je m'en révoltai.

-Sale pervers ! Qui t'a autorité à regarder sous ma jupe ?
-Depuis quand j'ai besoin d'une autorisation ? J'ai un accès spécial.

Son clin d'œil me poussa à lui frapper le bras, toujours plus fort, sous ses légers rires. Mon visage entier brûlait, mon embarras le laissant insensible. Un cri, entre ses rires ininterrompus perça, me jetant dans la honte la plus profonde.

-Ce n'était pas moi, chouinai-je, mon loup n'est qu'un putain d'excité.

Je m'attendais à ce que le concerné réplique, mais à la place, il gémit en approuvant, me troublant davantage. D'un pas, je mis fin à cet étrange amusement, mes yeux s'éloignèrent, je serrai contre moi mon petit-déjeuner, me protégeant vainement d'eux.

Toi, moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant