La tension de nos deux êtres ne s'était pas apaisée. Nos yeux étaient éloignés, tout comme nos corps, et aucun n'avait chercher à parler, malgré la culpabilité de ses traits. Il ne m'avait pas attrapé la main alors que nous quittions les entreprises et ses yeux préoccupés avaient à peine perçu l'inquiétude de ses collaborateurs. J'avais fait l'inverse de ce qu'il voulait et il n'avait pas réagi, bien que son regard contrarié ne me quittait jamais. Il n'avait pas osé me dire de remettre ma veste, malgré les regards intéressés qui traînaient sur moi, et sa marque dissimulée. Nous n'étions personne alors que nous étions à côté.
-Je suis désolé Nao, j'ai été maladroit tout à l'heure.
C'étaient les premiers mots qu'il m'adressait, son corps vibrant près du mien. Je ne m'opposai pas à lui lorsqu'il attrapa ma main, que son corps se colla au mien dans une tendresse nouvelle. Je le laissai s'approcher, pour un instant tenter de se faire pardonner.
-Je ne voulais pas dire cela ainsi.
Ses mains se glissèrent son mon pull, caressant mon ventre dans un effleurement agréable. Ses lèvres se perdirent dans le parfum de mes cheveux.
-Ils pensent tous cela, de toute façon.
Sa prise se crispa, son effluve devint plus douce, mais j'étais déjà en paix avec moi même.
-C'est eux, cette société qui m'a empêchée de continuer.
-Nao, m'appela-t-il tendrement.Je laissai ma tête reposer contre son torse puissant. La tristesse avait tout chasse, c'était elle qui finissait par rester, la seule, la vraie. Ma dureté envers lui, plus tôt, avait maintenant laissé la place à la culpabilité.
-Je ne t'en veux pas pour ça. De toute façon, qu'est-ce que je peux faire face à la volonté d'une classe plus haute que la mienne ?
Ses mains se firent plus tendres contre ma peau, rien que pour tenter d'apaiser cette tristesse qui ne m'avait jamais quittée, qu'il ne connaissait pas, dont il ne savait rien. Notre soirée se passa ainsi, presque silencieuse, chacun était dans ses pensées malgré notre proximité, nos êtres étaient éloignés. Puis, nous étions déjà de retour dans cet endroit si calme, où tous les yeux nous suivaient.
-Bonjour.
Les deux femmes à l'accueil nous saluèrent, se levant pour mieux nous témoigner tout leur respect, regrettant la façon dont, la veille, elles m'avaient traité. Les gardes du corps gardèrent la tête basse, dans de misérables excuses qui n'effaçait rien, mais dont les souvenirs s'estompaient dès que ses mains me survolaient. Personne n'osa dire quoi que ce soit dans l'ascenseur presque vide, bien qu'ils aient veillé à saluer respectueusement Adam. Son étage l'était presque autant.
-Pourquoi tu viens si tôt s'il n'y a personne ?
Mon frère s'installa à son bureau, mon regard le contemplait depuis le canapé.
-C'est un temps que je prends pour consulter mes propres dossiers, et repartir les différentes tâches à toute mon équipe.
Il attrapa un post-it, collé sur l'écran de son ordinateur, un léger sourire se répandit sur son visage, s'intensifiant à chaque seconde, je le sentis touché.
-Qu'est-ce que c'est ? demandai-je curieusement.
-Une note, commune à toutes les personnes de mon étage, elles m'ont promis de veiller sur toi pendant mon absence.Je me figeai, mes yeux revinrent sur lui, dans une épouvante qu'il ne vit pas.
-T-Tous ?
-Oui, ils t'apprécient déjà.
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Toi, moi...
RomanceCe fut d'une façon bien particulière que cette nuit là, il se réveilla, il était bien loin de se douter, de son esprit embrouillé, que sa vie entière était sur le point de basculer, de plonger dans une abysse de clarté, à présent que la vérité allai...