Toi, moi...

Trente-huitième

Mon sourire s'affirma, toute mauvaise pensée envolée.

-Carrément, ils n'en sont pas revenus que je sois finalement un oméga !

Nathan gloussa plus fort.

-Tu as pu échapper à tellement de choses !

Je ris moi aussi, sous l'amusement de nos Alphas.

-C'est moi qui leur ai fait à l'envers ! Ils étaient si dégoûtés d'avoir manqué toutes ces occasions de me malmener.

Il soupira faiblement, de la mélancolie tirant ses traits.

-Tes chaleurs ont du fragiliser ta couverture.

Je grimaçai faiblement, mes pensées s'assombrirent immédiatement.

-Je n'ai eu mes premières chaleurs que récemment, c'est ce qui explique nos retrouvailles tardives. Je n'ai jamais été embêté avec ça au lycée au moins.

La main de mon ami attrapa la mienne, ses traits compatirent à cette souffrance qu'il imagina.

-Comment se sent ton loup ? Vous avez dû être tellement bouleversé, toutes ces années à les attendre.
-Il va mieux, maintenant.

Mon léger sourire apaisa faiblement son inquiétude pour moi.

-Et puis, vous avez votre Alpha maintenant, et elles sont là.

Mes traits restèrent les mêmes, malgré l'assombrissement de mes pensées, cet autre homme avec lequel j'avais passé mes chaleurs, sans aucun remord.

-Et toi, qu'est-ce que tu as vécu au lycée ?

Nathan grimaça faiblement, ses yeux se perdirent, juste avant qu'un gloussement ne le traverse.

-J'ai eu la chance que le populaire soit mon voisin, un voisin assez peureux, qui a repoussé chaque alpha voulant s'approcher de moi.

Un sourire amusé étira mes lèvres.

-Je lui ai dit que mon père était policier, un alpha autoritaire qui n'accepterait pas que son fils soit maltraité.
-Il t'a cru ?
-Il a surtout cru en mon Alpha imaginaire plus âgé que nous qui n'hésiterait pas à s'en prendre à lui en me sachant en mauvaise posture.

Nous gloussâmes tous les deux, sous l'air amusé des deux alphas nous accompagnant.

-Tu es malin.
-Je n'allais tout de même pas les laisser m'intimider sans réagir.

Nos yeux se fixèrent dans un sourire entendu.

-Pourquoi as-tu choisi notre ville ?
-Elle était pleine de promesses d'emploi, des choses stables pour un oméga.
-A commencer par les entreprises Bradford, soufflai-je dans un sourire en coin.

Il rougit faiblement en secouant la tête.

-Je ne suis pas assez qualifié, c'est le chant qui me plaisait, moi. J'avais quelques petits boulots à côté, mais je n'ai jamais perdu de vue mon rêve.

J'étais assez fier de voir un oméga si déterminé, qui laissait ses rêves le guider, mais assez ancré dans la réalité pour avoir l'envie de travailler. J'étais admiratif, c'était par la force de ses bras qu'il avait voulu y arriver.

-Tu n'as pas choisi la facilité, tu aurais pu laisser ton Alpha t'entretenir et donner vie à tes rêves.

Ses yeux se révoltèrent de mes mots.

-Jamais !

La fougue de ses yeux me rassura, il avait la même pensée que moi.

-Ce serait une très grande fierté pour moi d'y arriver pour mon talent, pas l'argent d'un alpha, quel qu'il soit.