Cinquante-huitième

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-Hmmmmmmmm.

Je me tournai dans le lit, m'enveloppant dans les couvertures tout en essayant d'échapper à l'affreuse lumière, une douce caresse chaude remonta le long de mon bras laissé à découvert.

-Repose-toi bien, je vais partir au boulot.
-Hm.

Je l'entendis simplement glousser avant que ses lèvres ne se posent sur mon front, je me rendormis bien rapidement, mon esprit fatigué ne se souciait pas de lui.
Ce fut ce que j'estimai quelques heures plus tard que je me réveillai. Je m'étirai alors, profitant encore quelques instants de la chaleur des couvertures. Dans un soupir, je dus pourtant me résoudre à me lever, j'avais des choses à faire aujourd'hui ! Des chaussons aux pieds, ma robe de chambre préférée et légère sur mon dos, j'allais prendre mon petit déjeuner. Avec satisfaction, j'observai les lieux déjà propres, Adam avait dû se lever plus tôt pour nettoyer l'appartement. Les meubles étaient brillants, le parquet sans aucune saleté, le linge étalé, la vaisselle propre et rangée. Un sourire au visage, je lui envoyai un petit message.

« Merci pour les tâches ménagères. Tu ne t'es pas levé trop tôt j'espère... »

Je n'eus pas à attendre longtemps avant de voir sa réponse.
« J'en avais déjà fait hier soir, j'espère avoir pu t'avancer. Et non ne t'en fait pas, rien n'aurait pu me faire quitter tes bras trop tôt ;) »

Dans un sourire léger je secouai la tête, vraiment incorrigibles ces deux-là. Je me décidai à m'attaquer au tas assez conséquent de linge qui zonait à l'abri des regards dans une pièce bien fermée. M'armant d'un fer à repasser, m'ambiançant sur une superbe musique, je débutai cette guerre, le tas fut pulvérisé après une longue et interminable heure. Je ne me reposai pourtant pas, combattant un autre ennemi: le linge à présent sec. Chantonnant joyeusement en écoutant toujours plus de musique, je le serrai avant de le ranger. Dans un ultime désespoir, la pile de linge retrouva des adhérents. Je me remis alors au repassage, malheureusement. Ce qui n'était finalement pas si mal parce qu'il faisait plutôt froid dans l'appartement. Bien vite, je remportai cette dernière bataille. En jetant un œil à l'heure, je vis qu'il était presque treize heures. Le temps passait trop vite !
Me rendant dans la cuisine pour avaler quelque chose sur le pouce, mon téléphone se mit à sonner bruyamment, mélangeant curieusement spring day et dynamite. Je fronçai les sourcils, ne m'attendant pas à recevoir un appel. En attrapant mon téléphone, je vis que c'était Adam qui m'appelait, je répondis sans me poser trop de questions.

-Bonjour Nao.

Entendre sa voix grave directement dans mon oreille me provoqua un frisson, et j'étais bien content qu'il ne puisse pas le voir.

-Hey, tout se passe bien ?
-Hm, oui. Je t'appelais pour prendre de tes nouvelles.
-Oh, et bien, ça va plutôt bien par ici. Je viens à peine de finir de m'occuper du linge. J'ai à peine vu le temps passer ! Et toi, ça va ? Tout se passe bien ?
-Oui. Mais surtout ne t'épuises pas, je pourrai m'occuper de ça quand je rentrerai.

Le ton durci de sa voix ne parvint qu'à me faire lever les yeux au ciel. Le silence s'installa alors entre nous deux, je ne savais pas vraiment quoi lui dire.

-Au fait, reprit-il en se raclant la gorge, je t'ai laissé sur la commode près de l'entrée le double des clés et de l'argent, si tu veux passer prendre les macarons, vas-y sans moi.

Ma bouche s'entrouvrit, peinant à croire ce qu'il venait de dire, je m'étais même arrêté de manger.

-Cependant, j'aimerai que tu fasses vraiment attention, s'il te plaît, reprit-il rapidement sans me laisser le temps de parler. Tiens-moi au courant quand tu sors et quand tu rentres, et surtout, n'hésites pas à m'appeler si tu as le moindre problème, même si je suis en réunion. Compris ?

Toi, moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant