Soixante-treizième

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-Nao, ça va ? Je te trouve un peu chaud, on dirait que tu as un peu de fièvre.

Je couinai, je me sentais mal.

-Repose-toi bien, d'accord ? Est-ce que tu veux que je reste ici aujourd'hui ? Je pourrai veiller sur toi.

Je secouai la tête, m'appuyant contre sa main froide posée sur ma joue. Ce contact me faisait du bien.

-Va au boulot, je te cause déjà assez de soucis comme ça, je vais me débrouiller.

Je sentis à peine ses lèvres embrasser mon front.

-Je t'ai préparé ton petit déjeuner, tu n'auras plus qu'à faire réchauffer la bouilloire pour l'eau de ton thé. Envoie-moi des messages de temps en temps, et si ça ne va pas, n'hésite pas à m'appeler. J'ai rendez-vous chez la thérapeute à 10h30, je reprends donc le boulot à 12h15 à peu près. Prends bien soin de toi Nao.

Sa main froide resta contre ma joue pour mon bonheur.

-Je m'en veux déjà de te laisser tout seul dans cet état. Je vais rester pour prendre soin de toi.

A contre cœur, je pris sa main que j'éloignai de moi, le poussant à se relever, me redressant moi-même dans le lit.

-Va au travail avant que je ne te jette par la fenêtre. C'est juste un peu de fièvre, je vais surmonter ça.
-Mais----
-Il n'y a pas de mais, dégage Adam avant que je ne te botte le cul.

Mon regard aussi dissuasif que mes mots le poussa à partir. Quand j'entendis enfin la porte claquer, j'allai boire un verre d'eau fraîche avant de me remettre au lit, me sentant encore trop fatigué pour me lever.
Me retournant dans le lit pour la énième fois, ce fut avec irritation que je vis la lumière pénétrer légèrement dans la chambre, arrêtant mon sommeil pour de bon. Je me sentais beaucoup mieux. Mon humeur revenue à la normale, j'attrapai mon téléphone pour regarder l'heure, j'avais réussi à me rendormir environ une heure, c'était déjà bien. Je me levai alors, m'étirant avant d'aller dans la salle de bain à la recherche d'un thermomètre. Complètement rétabli de mon étrange mal être, je lançai un appel en visio. Adam répondit juste après la première sonnerie, son expression anxieuse m'apparut alors que je marchai tranquillement jusqu'à la cuisine.

- Ca ne va pas ? Tu veux que je rentre ?

Sa voix était posée, alors je mis le téléphone en face de moi, fixant la caméra pour bien qu'il puisse m'observer et attester de la véracité de mes propos.

-Justement, c'est l'inverse, c'est pourquoi je t'appelle en visio. Regarde, je vais bien, je me sens aussi beaucoup mieux et je n'ai plus de fièvre.

Je lui montrai ce que m'indiquait le thermomètre frontal.

-37.4°, lue-t-il à haute voix.

Je mis l'eau de la bouilloire à chauffer, regardant le déjeuner qu'Adam m'avait préparé.

-Merci pour le petit-déj''. Je vais te laisser, tu dois être occupé.
-Tu passes avant tout.

« Ils savent comment nous faire fondre. »
« Te faire fondre, soupirai-je. »
« Tu rougis. »
Et c'était la vérité, je tentai faiblement de le dissimuler en détournant le regard de lui, feignant m'occuper de quelque chose.

-Mange bien et ne fais pas trop de choses qui pourraient te fatiguer. Je rentrerai tôt à l'appartement ce soir, je vais pouvoir te préparer un bon goûter.

Je ne pus que rougir davantage en voyant son sourire. Oh putain. On dirait que je suis un enfant.
« Tu agis comme ça quand tu es bourré. »
J'ignorai cette bête, préférant me consacrer à l'élaboration de mon petit-déjeuner, sous les yeux attendris d'Adam.

Toi, moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant