Cinquante-cinquième

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A peine mon réveil sonna que je sautai de mon lit, je me préparai alors dans une étrange bonne humeur. Rapidement, habillé de vêtements chauds, je rejoignis Adam dans la cuisine, il se servait un café.

-Bonjour !
-Bonjour, tu as bien dormi ? Tu sembles de bonne humeur en tout cas.
-Super bien.

Avec un petit sourire, je me fis chauffer de l'eau dans une tasse. En attendant, j'observai Adam qui s'était appuyé contre le plan de travail, son café bien entamé, le regard fixé au sol, il avait l'air pensif.

-Tu ne manges pas ?
-Hein ?

Il tourna son regard perdu vers moi. Je levai les yeux au ciel, plongeant un sachet de thé dans mon eau chaude ainsi qu'un demi sucre. De ma main libre, j'attrapai son bras avant de le traîner dans la pièce adjacente. Je le forçai à s'asseoir, il ne résista heureusement pas. Je posai ma tasse sur la table avant de retourner sur mes pas.

-Je reviens. Ne bois pas tout ton café !

Je m'empressai alors de faire griller quelques tranches de brioches, sortant deux petites assiettes pour les déposer dedans après. Pendant ce temps, j'attrapai la pâte à tartiner à la noisette ainsi que la confiture à la fraise, puis allai les déposer sur la table. Lorsque je revins dans la cuisine, les tranches étaient dorées à point, ne bonne odeur se diffusait dans l'air et ouvrait mon appétit. Fier de moi, je revins vers lui avec les deux assiettes. J'en déposai une devant lui puis l'autre à côté de ma tasse fumante. Je repartis pourtant aussitôt chercher deux yaourts aux fruits.

-Et voilà !

Son regard toujours aussi pensif me contempla.

-Merci, mais tu n'avais pas besoin de faire tout ça.

Je m'assis en levant les yeux au ciel, ses yeux renfermèrent des émotions plus sombres.

-C'est quoi cette expression tristounette dès le matin là ?

Je lui tirai sur la joue, déformant son visage en une grimace qui me fit glousser.

-Le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée, le néglige pas. Aller, mange !

Je le lâchai, commençant à manger moi aussi alors qu'il m'admirait en souriant doucement.
Vingt minutes plus tard, nous étions chaussés, mon manteau sur le dos, je piquais les clés de voitures qui étaient posés sur la commode qui se situait à côté de la porte.

-Aujourd'hui, c'est moi qui conduit !

Il haussa l'un de ses sourcils.

-En plus t'as pas l'air bien, tu veux aller chez le médecin ?
-Moi ça va, c'est mon loup qui a le moral dans les chaussettes, mais il ne veut pas me dire pourquoi.

Nous descendîmes les marches de l'immeuble, la porte d'entrée fermée à clé.

-Bah qu'est-ce qu'il a monsieur jalousie ? Me dis pas qu'il vient de se rendre compte de sa bourde ? Nan mais parce que là c'est un peu tard...

Il s'arrêta, provoquant mon arrêt aussi, je me tournai vers lui. Au milieu du parking, j'étais heureux qu'il n'y ait personne à cette heure-ci, ses yeux devinrent rouges.

-Je n'ai pas fait d'erreur.

Sa voix profonde effaça soudainement mon sourire, un petit coup d'œil à ma montre me permit d'esquiver cette conversation.

-On a pas le temps, aller, en voiture.

Je l'attrapai par le bras et tentai de le faire avancer, mais il ne bougea pas. Je me détachai alors de lui et l'observai d'un œil mécontent.

Toi, moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant