Toi, moi...

Vingt-septième

Mes yeux s'égarèrent sur la vue inspirante de ce début de soirée, dissimulant ainsi ma nervosité.

-C'est magnifique.
-Je suis content que ça te plaise.

J'entendis son sourire heureux dans les mots qu'il me souffla tendrement. Mon regard revint à lui, sur ses traits détendus, il semblait si bien, là, avec moi. Les hauts plafonds sculptés me donnèrent presque le vertige, la beauté de l'endroit me dépassait complètement.

-Tu crois que...

Je me fis interrompre dans mes mots par un serveur qui nous donna à chacun la carte.

-Et voici la carte des boissons monsieur.

Il la tendit a Adam, repartant après un léger sourire, j'en oubliai complètement mes mots, mes petites pensées ridicules.

-Maman m'a dit que tu buvais un peu d'alcool, tu souhaiterais boire quoi ?

J'haussai les épaules, pas bien décidé à boire ce soir.

-Je ne tiens pas bien l'alcool, tu devrais choisir quelque chose de doux pour moi, je ne compte pas boire beaucoup.
-Du champagne te va ?

J'acquiesçai, mon regard se perdit sur ces autres, des regards de braise qui se fixèrent au mien, des alphas. Je m'en sentis que davantage embarrassé, ils semblaient me déshabiller des yeux, alors même que j'étais accompagné. Ma marque n'était pas très visible, mais elle était là, je la sentais plus présente à chaque instant.

-Deux verres de champagne s'il vous plaît avec l'accompagnement.

La serveuse s'éloigna nous chercher cela, me permettant de dissimuler ma gêne à Adam.

-Est-ce que tout va bien ?

Sa main se posa sur la mienne, délicatement, ses yeux s'emparèrent des miens, si naturellement, me coupant le souffle. Je n'avais pas le cœur à lui avouer la vérité, alors qu'il était si heureux d'être la avec moi.

-Oui, je reviens, je vais juste passer aux toilettes un instant.

Je lui fis un léger sourire, m'échappant de notre table avec le reste de distinction qu'il me restait, la tête haute, les épaules droites.

-C'est un vrai cauchemars, pas maintenant, pourquoi maintenant ?

J'en couinai de désespoir, complètement seul dans ces toilettes excessivement propres réservées aux omégas.

-Je devrais tout annuler, oui je vais rentrer, je ne peux pas rester, j'ai bien trop honte, et puis je fais si tâche ici.

Mes lèvres se pincèrent sous la soudaine colère de mon loup à mon égard, il ne voulait pas partir lui. Je le comprenais un peu, il était en extase ici, avec eux.

-Est-ce que tout va bien ?

Je sursautai face à la voix douce venant de devant ma cabine fermée, je ramenai un peu mon pantalon vers moi, de peur que cette personne n'entre soudainement.

-Pas vraiment non, avouai-je, je viens de finir mes chaleurs, je suis entrain de tout tâcher, j'ai tellement honte, je...
-Je sais, ne bougez pas de là, je reviens avec le nécessaire.

Un énorme poids m'allégea, cette voix douce me permit de me détendre, elle avait su avoir mon entière confiance, en un instant. Mes joues s'enflammèrent davantage en pensant à ce que je lui avais révélé, mais il semblait avoir tout compris.

-Désolé d'avoir été si long, tenez, je vous fais passer un paquet de lingettes par dessus.
-Merci infiniment.

Le paquet tomba à mes pieds, apaisant un peu ma honte.