Mon regard féroce se posa sur la petite carte entre ses doigts, mon jeu, bien loin de moi, et de ses yeux intransigeants. Il la cacha dans un tiroir de son bureau.
-Adam, l'appelai-je désespérément.
Il ne me céda pas, il ne me regarda pas, m'enfonçant davantage dans mon malheur. Dans un ennui mortel, je soupirai en me laissant tomber dans le fond du canapé.
-Ce n'était pas de ma faute, tentai-je encore une fois.
Immédiatement, la sévérité de ses yeux me foudroya, faisant taire mon impertinence.
-Tu en as bien assez fait.
L'intonation froide de sa voix me fit ressentir une certaine culpabilité.
-Pourquoi tu m'as pris mon téléphone alors ?
Il continua à travailler tranquillement, sans se soucier d'à quel point je gesticulai.
-Ne compte pas sur moi pour te les rendre, je t'ai laissé quelques magazines.
Mes yeux tombèrent sur les coupables qui me firent grimacer sous le désintérêt complet qu'ils me provoquèrent.
-Mais je m'en fiche de ces gens, pourquoi tu ne m'as pas pris ceux avec de beaux coréens ?
La lueur rougeâtre de ses yeux me fit taire et me mordiller la lèvre inférieure à la fois. Ses yeux s'y fixèrent, le loup captivé.
-S'il vous plaît.
Mais même mon air séduisant n'y changea rien, à la place, il secoua faiblement la tête en se levant.
-J'ai une autre réunion, je ne veux pas d'autres histoires, alors tu restes tranquille jusqu'à mon retour.
-Sans rien ? m'indignai-je.Il me lança un regard sombre qui me fit soupirer. Ce ne fut que lorsqu'il disparut dans l'ascenseur que mon corps se relâcha, mon esprit chercha une solution. Je savais au moins que ma carte était dans son bureau, même si mon téléphone devait être sur lui. Un soupir d'exaspération me traversa, davantage lorsque l'assistante se révéla à l'entrée du bureau, un grand et faux sourire seulement réservé à moi sur son visage.
-Vous fouillez dans le bureau d'Adam ?
Je relevai à peine les yeux sur elle, déjà ennuyé par sa présence encombrante.
-Il ne cache pas d'argent dans son coffre fort, si vous vous le demandiez.
Je fus surpris mais également enjoué d'apprendre cela. La femme gloussa disgracieusement en détectant à la fois ma joie et mon empressement.
-Bon courage pour trouver la combinaison.
Je l'avais déjà, mais cela, elle n'avait pas besoin de le savoir. Du premier coup, ma date d'anniversaire ouvrit le coffre blindé, dans lequel mon regard curieux s'engouffra. La secrétaire en perdit totalement sa voix, sa peau pâlit même considérablement.
-Qu'est-ce que c'est que cela ?
Ma main attrapa la boîte sombre, rectangulaire, sur laquelle mes yeux s'égarèrent, un trouble s'éleva en moi.
-Nous n'en n'aurons pas besoin, vous n'avez qu'à les prendre.
Je lançai la boîte sur le bureau, plus près de cette femme qui les utiliserait, contrairement à nous.
-Des préservatifs ?
-Oui, oui, soufflai-je indifféremment, prenez les, et comme Adam est en réunion, vous n'avez qu'à les inaugurer dans les toilettes à l'image de votre dignité.

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Toi, moi...
RomanceCe fut d'une façon bien particulière que cette nuit là, il se réveilla, il était bien loin de se douter, de son esprit embrouillé, que sa vie entière était sur le point de basculer, de plonger dans une abysse de clarté, à présent que la vérité allai...