Soixante-cinquième

81 8 1
                                    

J'osai à peine bouger, l'ambiance tendue de la pièce nous surplombait. Nous sentions la menace au-dessus de nos têtes, prête à se concrétiser au moindre mouvement brusque. En jetant un coup d'œil aux autres, je pus voir qu'ils étaient dans le même état que moi, hormis Lise qui semblait étrangement ravie. Pour comprendre comment nous en étions arrivés là, tous les six assis autour de la table dans un silence dérangeant, il fallait revenir au moment de notre réveil forcé.

Je soupirai pour la énième fois, les yeux encore clos en dégageant la main qui se baladait beaucoup trop proche de mon derrière. Cette main revint à la charge, me torturant via ma marque. Je couinai alors, n'ayant pas envie de me réveiller maintenant. J'espérais, en repoussant encore une fois la main, qu'elle se lasserait et que je pourrai tranquillement me rendormir. Je sentais déjà le mal de tête pointer à l'horizon. Malheureusement pour moi, la main reprit la découverte de mon corps, passant sous ma chemise pour me caresser. Je grognai mollement en me tournant de l'autre côté, essayant d'échapper à cette malicieuse main. Je dus commettre une erreur car je sentis trop vite l'air froid rentrer dans mon shorty, me faisant frissonner. Je frappai la main avec le peu d'énergie que j'avais en mes moyens.

-Arrête de me tripoter Adam. Et dis à ton loup d'arrêter de me reluquer, ce sale pervers sociopathe, marmonnai-je dans un soupire las.
-De quoi tu parles ? marmonna-t-il à son tour.
-Arrête de jouer l'innocent, tu sais très bien de quoi je parle.

Je me tournai dans l'autre sens, revenant face à lui. Alors que je somnolai joyeusement, sa maudite main titilla la marque, si bien que je ne pus me retenir de gémir de contentement sous les caresses. Je dégageai pourtant sa main, pas d'humeur pour jouer, je voulais grappiller encore un peu d'heures de sommeil.

-Adam, le prévins-je plus fermement, je t'ai dit d'arrêter putain.

Ce qu'il fit après fut la goutte d'eau ayant fait déborder le vase, il osa, avec sa coquine main, pincer l'un de mes pauvres petits tétons, je couinai sous la légère douleur me percutant. Puis, décidant d'abandonner mon désir de repos, j'ouvris les yeux.

-AAAAAH !

Je ne pus empêcher le cri aigu qui sortit de ma gorge sous le choc. Dans un réflexe, je poussai du lit Lise qui me regardait moqueusement, elle tomba par terre dans un bruit sourd.

-Hein ? Quoi ? Il se passe quoi ?

Je me tournai de l'autre côté du lit, mes yeux se posèrent sur Lucas qui était dans les bras d'Adam, complètement enveloppé. En les scrutant un peu mieux, je pus voir de la bave sur le pectoraux de mon frère, Lucas lui avait bavé dessus. De ses yeux tout aussi écarquillés que les miens, Adam observa sa position. Bien rapidement, ses yeux me scrutèrent à mon tour, je passai alors le regard sur moi, ma chemise était totalement ouverte, laissant exposer ma peau à la vue de tous, incluant celle d'une de mes épaules. Je la remis correctement en détournant le regard, croisant ensuite mes bras sur mon torse pour éviter qu'elle ne se rouvre une nouvelle fois. Adam se défit de Lucas qui semblait aussi perdu que nous. Je sursautai soudainement en sentant la garce pincer le haut de ma fesse, je tournai mon regard agacé vers le sien plutôt content.

-C'est toi qui me tripotait ?

Elle me fit un petit sourire, adoptant un regard charmeur qui ne fonctionna pas sur moi.

-C'est vrai que tu as une belle petite culotte.

Je me figeai, trop secoué pour réagir, mes joues trahirent mon corps, elles devinrent rouges, je me raclai la gorge, trop gêné pour prendre la parole. La conséquence de mon affront de la veille se réveilla soudainement. La douleur qui se propagea dans ma tête me tortura affreusement, l'une de mes mains se posa sur mon front en essayant d'amoindrir le mal que je ressentais. Ce qui ne marcha de toute évidence pas.

Toi, moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant