J'étais vidé, complètement épuisé par toute cette journée, qui ne laissait qu'un arrière goût amer dans ma gorge. Rien ne changeait, malgré mes refus et mes regrets, à chaque instant de plus, j'étais davantage ancré dans cette vie. Elle n'avait pas été décidée par moi, et pourtant, davantage, j'étais à lui, il faisait de moi ce qu'il voulait. J'étais sous son contrôle sans même le voir, sans le savoir, il m'enchaînait.
-Nao.
Sa voix qui m'appela, autant que sa main qui se posa dans le bas de mon dos me fit m'éloigner. Nous venions à peine de rentrer, et pourtant, je voulais le fuir, effacer tout ce que nous avions fait, cette vie qu'il m'enlevait en m'imposant la sienne.
-Laisse moi Adam.
Ma voix colérique ne parvint pas à le tenir à distance. Il s'avança d'un pas, je me reculai, je lui échappai, le faisant s'arrêter. Ses yeux se firent plus doux, il ne comprenait pas, il ne savait pas ce qu'il n'allait pas.
-Je veux que tu sortes de ma vie, que tu me laisse vivre comme je le veux. Je ne supporte plus d'être ton prisonnier, que tout le monde me croie être ton Oméga !
Mon sang bouillonnait, nous faisions semblant depuis trop longtemps, je ne pouvais plus ignorer la vérité.
-Nao, nous ne pouvons pas enlever la marque.
Sa voix était prudente, tendre, comme à chaque fois, même si je voyais dans ses yeux que je le blessais.
-Rien ne pourra s'effacer, nous ne pouvons pas tout oublier, tu ne peux pas disparaître d'une vie entièrement, complètement, du jour au lendemain.
Ma frustration déborda jusque sur mes joues en des larmes d'amertume.
-Laisse moi partir Adam, il n'y a que cette façon de tout arranger.
Il se détourna de moi, refusant de m'écouter, même jusqu'à me regarder.
-Adam.
Ce n'était plus qu'une supplication, la tempête de colère laissait place à la pluie de tristesse, comme à chaque fois.
-J'étais mieux loin de toi, j'étais mieux dans les bras de cet autre alpha.
Ses épaules se tendirent, son corps entier se figea, ses poings se serrèrent.
-Tu mens.
Sa voix trembla dangereusement, d'une instabilité qui me prouvait que je ne devais pas m'y risquer. Pourtant, je m'y jetai, le corps perdu, l'âme brisée.
-C'est la vérité, Adam, j'étais mieux avec cet autre, mieux qu'avec toi en dix-neuf ans.
Je l'entendis de là, son cœur se fracturer. Immédiatement, quelque chose changea, l'air se raréfia, le danger me guettait. Il n'eut pas le besoin de se retourner, c'était sa bête qui, devant moi, se trouvait.
-Tu l'aimes à ce point ton petit amant.
Toute mon effronterie ressortit à cet instant, je nous sentais au bout de quelque chose.
-C'est bien plus qu'un amant.
Lentement, il se retourna, ses yeux rougeâtres me fixèrent, d'une lueur sauvage. Le félin qu'il était s'approcha de la proie que je représentais. Mes muscles restèrent figés, mon cœur s'emballa, une certaine peur calma ma colère et ma tristesse.
-Nao.
Encore un pas, il dévora mon intimité, me faisant relever les yeux vers lui, me poussant à me reculer. Mon dos buta contre le mur. Ses yeux brillèrent, il venait de m'attraper. Ses mains se posèrent de chaque côté de ma tête, m'emprisonnant, son effluve satura mon air, il contrôla chacune de mes pensées.
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Toi, moi...
RomanceCe fut d'une façon bien particulière que cette nuit là, il se réveilla, il était bien loin de se douter, de son esprit embrouillé, que sa vie entière était sur le point de basculer, de plonger dans une abysse de clarté, à présent que la vérité allai...