Quarante-huitième

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Il évita mes yeux, toute ma vérité, ma bonne volonté.

-Mais j'ai fait ça pendant plusieurs années, je ne vois pas où est le problème !
-Il vaut mieux changer de sujet Nao, mon loup est en train de réfléchir à quelle corde utiliser
-Il veut vraiment m'attacher pendant mon sommeil ? Mais ça
ne va pas !
-Je ne rigolais pas, malheureusement.

Il ralluma l'eau avant de se retourner à nouveau, j'observais la musculature enivrante de son dos, un vieux souvenir ressurgit, un Adam bien différent de celui d'aujourd'hui.

-Tu as fait de la musculation pendant cinq ans ? Quoi que non, tu en faisais déjà à partir de tes 18 ans, tu as donc continué.
-Oui.

Il s'était tourné vers moi et me contemplait silencieusement, de ses yeux profonds inaccessibles.

-Je sais que tu évites le sujet, mais il faut que nous parlions de ce qui s'est passé Nao. Tu es plus distant qu'avant mais tu n'as rien exprimé devant moi. Est-ce que tu t'en es pris à ton loup Nao ?
-Je ne vais pas te cacher la vérité, oui, je m'en suis pri
s à lui pour alléger mes émotions.
-Est-ce que ça a marché au moins ?
-Un peu.
-Mais comment va-t-il ? Nateo me dit qu'il ne peut plus communiquer avec lui, il est très inquiet.
-Je ne sais pas, je ne veux pas lui parler. Je n'apprécie pas le fait que vous ayez joué avec mon corps. Vous auriez pu me dire que la séparation était trop douloureuse, on aurait trouvé une solution,
mais vous n'auriez pas du faire ça !

Je le vis baisser les yeux. Il devait se sentir mal après m'avoir entendu pleurer une après midi entière mais également face à la distance que je nous avais imposée.

« Tu peux écouter, ça vaut pour toi aussi. »
« Je suis là et j'écoute. »

Je fus surpris, je ne l'avais même pas senti présent.

« C'est parce que je me fais discret. Je t'ai assez importuné comme ça, je te laisse tranquille à présent. »

Ce n'était finalement pas plus mal. Je rouvris les yeux faisant face à une vision d'Adam, sortit de la douche, une serviette de bain autour de ses hanches.

-Je vais me changer, je reviens après, on pourra continuer notre discussion.

J'acquiesçai en le regardant sortir, il serait peut-être temps pour moi aussi de sortir de ce bain pour me laver. Je coupai donc ma musique avant de me lever et de me dépêcher de rejoindre la douche, évitant ainsi de mouiller trop le sol mais également le retour surprise d'Adam. Ce ne fut qu'une fois la porte fermée que je pus soupirer, j'ouvris l'eau chaude en tremblotant de froid, tout en me savonnant.

-Nao, je tenais à... Oh tu te laves.

Mon corps se retourna à peine, mes yeux le survolant, à présent changé, dans une tenue décontractée.

-Tu voulais me dire quoi ?
-C'est vrai que mon loup y a été un peu fort.

Je le vis observer mon corps, j'en profitai donc pour regarder chaque morsures visibles sur ma peau, en imaginant celles que je ne voyais pas.

-C'est vrai que des suçons sur les fesses ou à l'intérieur des cuisses n'étaient pas essentiellement nécessaire.
-Pour lui si, surtout
avec le souvenir de cet autre homme pour lequel tu t'es enfui pendant tes chaleurs, ou encore ces autres qui ont voulu te prendre dans des toilettes publics.
-
C'était différent, soupirai-je. C'est pour cela que ton loup ne veut pas que je sorte ?
-Ce n'était pas différent, si il
s avaient été au bout de la chose, cela aurait été du viol et tu aurais peut être porté un enfant.
-Ne dis pas de conneries Adam,
je n'aurais pas porté son gosse.
-Ou si il avait eu une maladie sexuelle ?

Toi, moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant