Cinquante-sixième

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-Bien, nous pouvons commencer cette séance Nao. Comment vous sentez-vous là maintenant ?

Confortablement assis sur un canapé deux places, l'agréable chauffage diffusant sa chaleur dans la pièce, mon manteau enlevé et posé à côté de moi, je ne pouvais pas être mieux.

-Dans l'ensemble, ça va.

Elle me fit un geste, m'incitant à continuer.

-Je me suis levé de très bonne humeur, nous avons déjeuné ensemble avec Adam, c'était super, même si son loup était encore plus bizarre que d'habitude. On a même fait un espèce de marché. Puis j'ai conduit pour venir jusqu'ici. La voiture d'Adam est bien, donc ça a été. Mais on a eu un contrôle de la part d'un policier et, ça se passait bien, jusqu'à ce qu'il nous incite à faire des enfants, omégas qui plus est.
-Commençons par le commencement. Avez-vous passé la nuit avec Adam ?
-Non, je dors dans la chambre qu'il avait fait pour moi.
-D'accord, savez-vous la raison de l'étrangeté de son loup ?
-Absolument pas,
même Adam ne la sait pas. Puis quand on allait monter dans la voiture, son loup m'a fait part de son envie de m'embrasser, sur les lèvres, rajoutai-je en la voyant prête à intervenir. On a négocié et, finalement, opté pour deux bisous sur la joue et un câlin. Ah, et aussi, il voulait que mon loup soit là.

Elle sembla réfléchir un instant, puis m'exposa ses idées.

-On dirait qu'il a eu un besoin d'affection soudain. Peut-être qu'il serait bon d'avoir des contacts physiques réguliers avec lui, surtout qu'il semble instable. L'idée même de vous perdre l'effraie, selon moi. Par contacts physiques réguliers, je parle de câlins, de bisous comme vous en avez fait ce matin ou encore vous tenir la main dans la rue, quand vous regardez un film ou autre. Je pense qu'il serait plus serein, cela l'apaiserait et calmerait peut-être même sa jalousie. Surtout si c'est vous qui faîtes le premier pas. Et d'autant plus si vous ne dormez pas ensemble la nuit, il doit s'en sentir affecté d'être ainsi loin de vous alors qu'il vous a attendu cela si longtemps. Après dormir dans le même lit ne signifie pas forcément d'être collé alors, peut-être que, vous pourriez tenter ?
-Je l'ai déjà fait, plusieurs fois même, mais avec ce qu'il s'est passé la dernière fois entre mon loup et eux, je ne préfère plus prendre le risque, et même s'ils trouvent ça égoïste, je m'en fous, ils n'avaient qu'à y penser avant.

Elle hocha la tête légèrement et à plusieurs reprises.

-Et votre loup, connaît-il la raison du mal être soudain de celui d'Adam ?

Il pleurnicha dans mon esprit alors que je secouai la tête, l'oméga en face de moi resta silencieuse un instant. Elle reprit soudainement vie après quelques secondes.

-Et le policier alors, pourquoi vous a-t-il contrôlé ?

J'haussai les épaules, mon agacement refit surface.

-Je sais pas, je respectais les limitations de vitesse et je conduisais très bien, comme me l'a fait remarqué Adam.
-Je crois deviner pourquoi.

Je soupirai alors qu'elle secouait légèrement la tête, en total désaccord avec ces méthodes.

-Nous avions déjà parlé du fait que vous puissiez, un jour et dans un futur lointain, avoir des enfants. Je me souviens vous avoir entendu utiliser le terme "engrosser". Ce que ce policier a dit n'a pas dû vous plaire.
-Évidemment que ça ne m'a pas plu. Ce n'est pas parce que nos dirigeants ont merdé que ça doit retomber sur moi.
- Il est vrai que leurs lois sur les omégas en ont condamné beaucoup, notamment dans les tous débuts.
-Ce n'est même pas étonnant que nous sommes voués à disparaître, excusez-moi des mots, mais nous sommes traités comme des merdes, à leurs yeux, on ne vaut rien. Mais en attendant, s'il y a autant d'alphas c'est bien grâce à nous.

Toi, moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant