Ce soir-là, Elvira n'avait eu qu'une envie : fermer la brasserie et rentrer se coucher. Jusqu'à ce qu'un groupe d'amis se pointe une heure avant la fermeture et s'installe dans un coin de la salle.
Ce soir-là, Pablo n'avait eu qu'une envie : appren...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
- Et tu penses que ça pourrait arranger les choses ?
- Je sais pas.
Triturant nerveusement mes doigts entre eux jusqu'à faire des nœuds avec mes phalanges, je n'osais même pas regarder Angelo dans les yeux après lui avoir avoué que je comptais sûrement quitter Barcelone. Je ne savais pas pourquoi je lui avais parlé de ça maintenant, alors qu'on était en route pour le Camp Nou où Pablo nous avait invité pour un match de poule. D'une compétition internationale ou quelque chose du genre.
Et remarquant sûrement mon air nostalgique et maussade, mon meilleur ami ne s'était pas gêné pour me poser quinze mille questions, jusqu'à me faire craquer et que je lui balance tout.
- Tu réfléchis à ça depuis combien de temps ?
- Un mois, un mois et demi.
- Je te dis Ella, si t'as pas trouvé de solution et que tu n'es pas encore partie, c'est qu'au fond, t'en as peut-être pas envie.
- Mais Miguel-
- Mais Miguel rien du tout, c'est pas en abandonnant tous tes rêves que tout ira mieux. C'est même pas de manière égoïste que je te dis ça, c'est la réalité. OK tu rentres chez toi et après ? Ça n'empêchera pas tes parents de divorcer et ça n'empêchera pas ton frère d'être triste.
- Je pourrais au moins l'épauler.
- Tu le fais déjà. Certes à distance mais tu l'appelles tous les soirs. Avant qu'on parte de chez toi, t'étais encore au téléphone avec lui et tu le faisais rire, tu lui faisais oublier son chagrin, Elvira. Alors c'est peut-être la part de ma fierté qui parle mais d'un côté, je ne pense pas avoir faux sur ce que je te dis, tu ne vas pas plaquer tes études, tu t'es tuée pour intégrer l'École d'Art de Barcelone. Et puis, ce n'est pas pour que tu prennes ça en compte mais t'as le droit d'avoir ta vie toi aussi. Des amis, un copain, c'est ton droit.
- Mais pas au profit de l'état de Miguel, je vais me sentir trop mal au fur et à mesure.
- Parles-en à Beatriz.
- Déjà fait. Elle estime que Miguel devrait se forger tout seul mais qu'elle reste là pour l'écouter parfois.
- Elle en pense quoi de ta volonté de rentrer ?
- Elle n'est... Elle n'est pas pour.
- Pour une fois que je suis d'accord avec elle.
- Angelo. grognais-je en posant mon coude sur la portière avant de perdre mon regard par la fenêtre. Passe à autre chose, c'est de l'histoire ancienne. Elle t'a mis un râteau y a deux ans et après ? Tu peux pas juste oublier ?
