cinquante-quatre

3.9K 222 62
                                    


« Ella »

Fixant le plafond depuis vingt bonnes minutes, je rêvais de me faire aspirer par le crépi beige de la chambre pour ne plus me retrouver allongée sur le lit d'Angelo

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Fixant le plafond depuis vingt bonnes minutes, je rêvais de me faire aspirer par le crépi beige de la chambre pour ne plus me retrouver allongée sur le lit d'Angelo. Hors de question pour moi de retourner dans mon appartement, je savais mes draps imprégnés du parfum de Pablo et si je n'avais pas envie de me noyer dans mes larmes, mieux valait que je change d'habitation quelques temps.

Le temps de panser la douleur de ma rupture.

- Elvira ? Je peux entrer ? mes yeux se fermaient doucement quand j'entendais mon meilleur ami toquer à la porte, laissant couler des larmes silencieuses qui roulaient le long de mes joues. Je t'ai ramené des trucs de la brasserie, je pense que tu dois avoir faim.

Cela devait faire au moins un jour que je ne m'étais pas nourrie, n'arrivant pas à avaler le moindre aliment sans avoir envie de le vomir par la suite. La perspective de manger me donnait la nausée et je préférais crever de faim que de ressentir encore la douleur de mes vomissements dans mon œsophage.

Bientôt, mon silence se retrouvait brusqué par mes sanglots qui montaient violemment, m'étouffant presque dans ma position allongée. En même pas deux secondes, la porte s'ouvrait et je craquais contre le torse d'Angelo quand il me serrait contre lui, posant son menton sur le haut de mon crâne en me demandant de me calmer.

Je n'allais pas bien, pas bien du tout.

Un mois, un mois que je n'avais pas vu Pablo. Un mois où il laissait mes messages en vu et un soir, j'avais eu l'espoir qu'il me réponde quand trois petits points s'étaient mis à sautiller dans notre conversation, que je n'avais pas arrêté de guetter. Je me rappelais encore de la manière dont mon cœur s'était mis à bondir, rythmé par la cadence énergétique des points qui avaient fini par se taire, me montrant à nouveau mon message seulement vu par mon ex.

Mon ex, c'était ce qu'il était. Mon ex-copain, mon ex-petit-ami, mon ex-amoureux, mon ex personne-que-j'aimais-le-plus-après-mon-frère. Il avait dégringolé du sommet de ma pyramide sentimentale pour se retrouver au niveau zéro, au milieu de la poussière et de l'oubli.

- Tu devrais sortir un peu Ella, ça fait longtemps que t'as pas vu le soleil. soupirait Angelo en caressant affectueusement mes cheveux, me regardant soucieusement. Et je m'inquiète, tu commences à perdre du poids.

- Je veux Pablo. murmurais-je difficilement avant d'enfoncer faiblement mes ongles dans la peau de mon ventre.

- C'est pas possible, je suis désolé.

- Il m'aime plus Angelo, c'est fini. pleurais-je en fixant le vide alors que mon cœur se tordait dans tous les sens.

- Dis pas ça.

- Il m'ignore, il veut m'oublier, je- Je vais pas réussir.

- Il doit faire son processus de rupture à sa façon, c'est comme ça... Toi aussi faut que tu te soignes.

𝘢̀ 𝘭𝘢 𝘤𝘳𝘰𝘪𝘴𝘦́𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘢𝘴𝘵𝘳𝘦𝘴 - T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant