Ce soir-là, Elvira n'avait eu qu'une envie : fermer la brasserie et rentrer se coucher. Jusqu'à ce qu'un groupe d'amis se pointe une heure avant la fermeture et s'installe dans un coin de la salle.
Ce soir-là, Pablo n'avait eu qu'une envie : appren...
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- T'es sûre que t'es obligée de partir ?
Presque honteuse, je hochais de la tête en gardant mes yeux baissés sur ma valise devant laquelle j'étais accroupie, occupée à plier un des sweats de Pablo que j'avais emmené chez mes parents. Sur mon lit, Miguel balançait ses jambes d'avant en arrière, attendant sûrement que je lui dise que je comptais finalement rester ici toute ma vie.
J'avais l'impression de le trahir en le laissant mais j'étais obligée de rentrer à Barcelone, Georgio m'avait mis un service demain midi et je ne pouvais pas louper une nouvelle journée de travail. Déjà qu'il avait été suffisamment gentil pour m'accorder mes vacances en pleine période de rush, je devais bien lui rendre la pareille un jour ou l'autre.
- Je vais aller parler à maman. promettais-je à mon petit frère en posant ma main sur la sienne pour le regarder avec un triste sourire au visage. Ça va aller, Miguel.
- T'as de la chance de vivre toute seule, ça doit être trop bien.
- Allez, ce sera bientôt ton tour.
- J'ai que onze ans ! je pouffais de rire devant sa petite crise de nerfs. C'est dans longtemps.
- Mais non, ça passera vite. En attendant, tu me promets de rester le même petit frère joyeux que je connais depuis toujours ?
- Je sais pas...
- Miguel, je sais qu'un divorce entre les parents c'est pas la chose la plus facile à vivre. Mais ce n'est que passager et quand tout ça sera fini, tout redeviendra comme avant.
- Je veux pas que papa et maman se séparent.
Les lèvres pincées, je soupirais doucement avant de me redresser et de serrer mon frère contre ma poitrine, son nez se collant à mon cou alors que ses petits bras venaient s'enrouler jusqu'à derrière ma nuque. Du mieux que je le pouvais, je le comprimais contre moi en lui promettant que je resterais sa grande sœur et qu'il pouvait toujours compter sur moi, à n'importe quelle heure de la journée.
C'était tristement la seule chose que je pouvais faire pour le moment, je ne pouvais pas quitter les études de mes rêves à cause du divorce de mes parents, ça n'allait pas durer toute une vie et Miguel allait bien finir par s'en remettre.
- Tu veux un secret ? murmurais-je à mon petit frère après m'être séparée de lui, accroupie devant lui alors qu'il était assis sur mon lit.
- Oui.
- J'ai un petit-copain.
Quand ses yeux s'ouvraient en grand comme deux billes, je ricanais en me mordillant la lippe, à l'identique d'une fille de son âge qui aurait pu lui avouer qu'elle avait un faible pour quelqu'un.
