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PabloVersant des chips dans un bol, je fermais longuement les yeux en entendant Pedro m'appeler de l'autre côté du salon, pour la quinzième fois au moins. Je commençais à regretter de plus en plus mon choix de l'avoir fait venir chez moi, il ressemblait plus à un enfant toujours insatisfait qu'à un mec qui était censé être plus âgé que moi.
En même temps, j'avais été con de lui dire qu'Elvira allait pas tarder à arriver, il n'attendait presqu'elle, au détriment de ma propre personne.
- C'est bon, t'as fini de te plaindre ? grognais-je en posant le bol sur ma table basse, me laissant par la suite tomber sur le canapé.
Le plus loin possible de Pedro et de ses geignements.
- Elle est longue ta copine. râlait l'espagnol, totalement avachi sur le dossier du sofa. Elle t'a dit quelle heure déjà ?
- Elle arrivera quand elle arrivera, c'est tout. Et elle vient même pas pour toi à la base, elle m'a dit qu'elle était dans le coin et-
- Et je lui ai proposé de passer, je sais, tu m'as répété ça au moins quinze fois.
- Si t'arrêtais aussi de me poser la question toutes les vingt secondes, j'aurais pas besoin de jouer au magnétophone avec toi. T'as pas autre chose de mieux à faire ?
- Que d'attendre Elvira pour lui raconter ma vie, non rien.
- Même pas Enola ?
- Même pas Enola. Pedro grinçait des dents en me jetant un regard froid, je venais de gagner la guerre.
- C'est elle la dernière fois que j'ai vu au st-
- On n'est pas là pour parler d'elle.
- Ah bon ? Alors qu'est-ce qu'on fait là ?
- Vas te faire foutre Gavi. maugréait-il en m'envoyant un coussin dans la tête, que je réceptionnais agilement.
- Le prends pas mal Pepi, je voulais pas te bless- Aïe, mais ça fait mal !
Pedro explosait de rire alors que je grimaçais en me touchant le front, où ce con venait d'y lancer un stylo qui traînait sur la console juste derrière le canapé.
- Ça va, fais pas ta chochotte Pablito.
- M'appelle pas Pablito.
- Et m'appelle pas Pepi.
Un duel de regard débutait entre mon meilleur pote et moi et, il nous fallut exactement deux secondes avant que l'on se jette mutuellement l'un sur l'autre, repoussant le visage de l'autre avec sa main en jurant grossièrement. La fierté rudement mise à l'épreuve, aucun de nous ne voulait brandir le drapeau blanc, il fallait que je gagne cette manche.
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𝘢̀ 𝘭𝘢 𝘤𝘳𝘰𝘪𝘴𝘦́𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘢𝘴𝘵𝘳𝘦𝘴 - T1
أدب الهواةCe soir-là, Elvira n'avait eu qu'une envie : fermer la brasserie et rentrer se coucher. Jusqu'à ce qu'un groupe d'amis se pointe une heure avant la fermeture et s'installe dans un coin de la salle. Ce soir-là, Pablo n'avait eu qu'une envie : appren...