Ce soir-là, Elvira n'avait eu qu'une envie : fermer la brasserie et rentrer se coucher. Jusqu'à ce qu'un groupe d'amis se pointe une heure avant la fermeture et s'installe dans un coin de la salle.
Ce soir-là, Pablo n'avait eu qu'une envie : appren...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Le regard perdu dans l'évier mousseux où je frottais inlassablement une éponge contre une assiette, je me retrouvais à avoir l'esprit perturbé par les récents événements. Le nouvel appel de ma sœur, l'état de Miguel, Pablo, Pablo, et encore Pablo.
Depuis samedi soir, soit quatre jours auparavant, je n'avais pas eu une seule nouvelle de lui. Il m'avait juste appelé un nombre incalculable de fois samedi à vingt-trois heures mais c'était silence radio depuis. Pas un message sur les réseaux, pas un SMS, pas un appel, le néant, le vide.
Alors certes, moi, je ne l'avais pas recontacté le dimanche matin mais aux dernières nouvelles, c'était bien lui le fautif dans l'histoire donc je ne voyais pas l'intérêt à ce que je sois celle qui fasse le premier pas avec lui.
- Tu vas rayer l'assiette Ella, doucement. la main d'Alizée se posait sur mon poignet pour m'intimer d'arrêter mon mouvement, me faisant pousser un long râle dans mon gosier. Qu'est-ce qui t'arrive ?
- Rien, ça va.
- T'as pris ta pause ce soir ?
- Non. grommelais-je entre mes dents, reprenant mon nettoyage de la vaisselle sale de la brasserie.
- Elvira, ça fait cinq heures que tu bouges non-stop et que tu jongles entre le service et la plonge, vas t'asseoir un peu.
- Je t'ai dit que ça allait, Alizée.
- Il ne t'a pas rappelé, c'est ça ?
Mes yeux commençaient à me picoter alors que je secouais simplement ma tête, prévenant indirectement la blonde que, si elle continuait à me poser des questions sur la personne qui était censée encore être mon copain à l'heure actuelle, j'allais complètement éclater en pleurs. J'allais mélanger mes larmes à l'eau qui coulait du robinet, c'était certain.
Pablo avait loupé ma première présentation dans une exposition, il avait zappé, oublié, esquivé - volontairement, je ne savais pas - un événement super important pour moi et, mis à part m'appeler le soir-même, il n'était même pas fichu de venir juste s'excuser.
Moi, je m'étais sentie pire que coupable le jour où je n'étais pas venue à un de ses entraînements alors que, de un, on n'était pas ensemble à ce moment-là, et de deux, c'était quelque chose d'habituel dans son emploi du temps.
Rien à voir avec une exposition.
- Ella, tu finis à quelle heure ? la voix forte d'Angelo sonnait dans mon dos après que je me sois relevée du comptoir, où j'y avais rangé les verres propres.
Le service était maintenant terminé, les clients étaient partis depuis une quinzaine de minutes déjà et moi, je n'avais pas spécialement envie de bouger. J'avais plus trop envie de rien en réalité.
