Ce soir-là, Elvira n'avait eu qu'une envie : fermer la brasserie et rentrer se coucher. Jusqu'à ce qu'un groupe d'amis se pointe une heure avant la fermeture et s'installe dans un coin de la salle.
Ce soir-là, Pablo n'avait eu qu'une envie : appren...
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- Et... T'en penses quoi toi ?
Les mains serrées sur mes genoux, je cherchais Ella du regard qui me fuyait clairement, après que je lui aie posé une question plutôt simple d'apparence. Elle avait passé en tout vingt bonnes minutes pour m'expliquer la situation avec son frère et ce n'était même pas une exagération que de dire que j'étais vraiment en stress, en angoisse presque.
Je pouvais pas imaginer le fait qu'elle reparte chez elle, qu'elle quitte Barcelone, qu'on soit éloignés. Peut-être mon côté égoïste qui parlait d'un sens, aucune idée mais c'était ainsi, je nous voyais pas dans une relation à distance.
Pas que je n'arriverais pas à tenir, loin de là, juste que j'avais besoin d'Elvira à mes côtés, elle m'était devenue vitale en si peu de temps que ça en était presque flippant.
- Je sais pas. avouait-elle d'une petite voix en triturant nerveusement ses doigts. J'ai des pour, et j'ai des contre aussi. Mais, Miguel me fait vraiment peur, je m'en voudrais toute ma vie de ne pas l'avoir épaulé s'il devait... Lui arriver un truc, tu vois.
- Et Beatriz ? j'attrapais ses mains pour les tenir fermement dans les miennes, sur la table de son salon. C'est sa sœur aussi, elle doit être là pour lui. T'es pas multitâche Ella et t'as le droit d'avoir ta vie de ton côté.
- Personne ne comprend Miguel comme je le fais, c'est... On a toujours été très fusionnel lui et moi, il a beaucoup souffert de mon départ de la maison et j'ai pas envie d'enfoncer le clou en lui donnant l'impression de l'abandonner.
- Ella... je soupirais en la voyant exploser en pleurs, barrant alors son visage avec ses mains pour que je ne la regarde plus.Princesa, t'y es pour rien.
- Je suis perdue Pablo, c'est comme si tout le monde comptait sur moi et que moi, je ne savais pas quoi faire.
- Fais ce que tu trouves bon pour toi, arrête de penser aux autres.
- Mais c'est égoïste putain.
- Ça s'appelle vivre, bébé. je grimaçais en contemplant son air criblé de douleur, elle ne méritait pas d'avoir ce sentiment noir dans le cœur, elle devait toujours être heureuse. Tu veux quoi, toi ?
- Je sais pas ce que je veux, je sais pas ce que je veux. répétait-elle en secouant la tête avant de s'essuyer les joues avec un sopalin que j'avais arraché du rouleau sur la table. Je veux pas te faire souffrir en partant et-
- Je rentre pas dans l'équation Ella, me prends pas en compte. lui assurais-je sincèrement. Je t'en voudrais pas, on réussira à faire une relation à distance, puis tu pars pas dans un autre pays ou quoi, on aura plein de moyens pour se voir.
