Ce soir-là, Elvira n'avait eu qu'une envie : fermer la brasserie et rentrer se coucher. Jusqu'à ce qu'un groupe d'amis se pointe une heure avant la fermeture et s'installe dans un coin de la salle.
Ce soir-là, Pablo n'avait eu qu'une envie : appren...
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Le souffle haletant, je m'empressais de sortir de ma voiture avant de trottiner jusqu'au bâtiment en face de la rue, plissant mes yeux à cause de la pluie qui s'abattait fortement sur mes cheveux découverts. La vue d'une des vitres brisées me mit un coup violent au ventre alors que je ne perdais pas de temps pour entrer dans la galerie d'Elvira.
Tels des rayons X, mes prunelles analysaient l'énorme salle qui s'offrait à moi, à la recherche d'une petite tête brune qui m'avait appelé trente minutes auparavant, la voix emplie de panique.
- Non, il n'y a pas eu de vol ni d'effraction, ils n'ont pas réussi à entrer, entendais-je sur ma gauche en posant les deux pieds sur le carrelage. Mais ils ont quand même réussi à couper la connexion des caméras de surveillance et la ligne d'appel à la police, il faudrait qu'on change de sécurité.
Le timbre de voix froid d'Elvira me mena jusqu'à ma femme, qui était dos à moi, en train de parler avec une de ses collègues. Même si je ne voyais pas son visage, la stature de l'artiste en herbe suffisait à me faire comprendre qu'elle était particulièrement sur les nerfs et prête à retrouver et faire la peau aux personnes qui lui avaient causé du tort, à elle et à sa galerie.
J'avais presque peur de m'approcher mais mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine ne semblait pas de cet avis. J'avais envie, j'avais besoin de la serrer contre moi, lui dire que j'étais là et que ça allait le faire. Mais Elvira, elle, n'avait pas besoin de ça, elle était solide comme un roc.
- Oh Pablo, salut.
Karla, la partenaire d'Elvira à la galerie, m'adressait un poli sourire quand elle me remarqua m'avancer vers elles, tandis que ma femme se dépêcha de tourner sa tête vers moi. Pas un sourire ne trahissait ses lèvres et elle était littéralement fermée, comme si elle se protégeait des gens autour d'elle.
Mais à mesure que la distance entre nous s'amaigrissait, j'apercevais son visage se détendre et elle m'ouvrit même ses bras quand je fus tout proche. Ne refusant clairement pas l'invitation, j'étreignais Elvira contre mon torse, enveloppant son corps de mes bras et posant mon menton sur le sommet de son crâne après avoir fermement capturé l'arrière de sa tête dans ma paume de main.
- Je vais vous laisser, Ella je suis dans le bureau si tu me cherches, soufflait Karla, comprenant qu'elle allait être de trop.
La réponse affirmative d'Elvira se perdit contre mon pull et Karla ne demandait pas son reste, nous laissant finalement seuls avec ma femme, dans la grande galerie.
- Princesa, ça v-
- Angelina ! Où est la petite ?! s'exclamait subitement la brune, me faisant presque sursauter. C'est toi qui la gardais aujourd-
- Je l'ai déposé chez Aurora au passage, du calme, ricanais-je en passant ma main dans les cheveux lâchés d'Ella. Elle va bien, Elvi', t'en fais pas.
