Ce soir-là, Elvira n'avait eu qu'une envie : fermer la brasserie et rentrer se coucher. Jusqu'à ce qu'un groupe d'amis se pointe une heure avant la fermeture et s'installe dans un coin de la salle.
Ce soir-là, Pablo n'avait eu qu'une envie : appren...
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Sèchement, je remontais le levier de vitesse de ma voiture avant de prendre une grande respiration et de fixer mon volant.
"Qu'est-ce que tu fous ?"
Seule phrase que je réussissais à me répéter inlassablement depuis que j'étais subitement partie en trombe de mon appartement. Il faisait nuit depuis quelques heures déjà, minuit n'allait pas tarder à arriver et je me retrouvais là, garée devant la maison de Pablo où de la lumière à l'intérieur m'indiquait qu'il y avait du monde.
C'était maintenant que je me rendais compte d'où je me trouvais, d'où j'étais. Qu'est-ce qu'il m'avait pris putain, j'étais complètement inconsciente de débarquer à cette heure-ci chez quelqu'un avec qui je n'avais pas parlé depuis un mois au moins.
- Tu vas le regretter, c'est sûr. jurais-je en sortant finalement de ma voiture, le cœur au bord des lèvres. Tu fais n'importe quoi Elvira. me blâmais-je avant d'appuyer sur la sonnette, continuant de m'insulter toute seule. T'aurais jamais dû sortir de ton lit, c'était une-
- Elvira ?
La voix grésillante dans l'interphone m'arracha un frisson alors que je me redressais, fixant la caméra par où devait me regarder Aurora, depuis chez elle.
- Oui.
- Je, whow. Ça fait longtemps.
- Je peux entrer ?
- T'es certaine que c'est une bonne idée ?
- Peut-être pas. avouais-je sincèrement, ne cherchant pas à mentir.
- D'accord...
Sans ajouter un mot de plus, Aurora me déverrouillait le portillon électrique avec un bouton de télécommande et je m'empressais de passer le pas, fonçant directement vers la grande maison qui semblait vouloir m'engloutir. Le vent frappait violemment contre mes joues rougies et je ne voyais qu'un objectif. Pablo.
C'était dur à croire mais ça en devenait douloureux de ne plus vivre une vie près de lui. Je sentais les jours passer comme si les secondes s'écoulaient sur une montre et je commençais à être vraiment à cran. J'avais besoin de voir Pablo, qu'il m'assure de vive voix son souhait de se séparer de moi.
Puisqu'un "On n'est plus ensemble" par téléphone, ça n'avait aucune valeur, du moins de mon point de vue. On ne pouvait pas clôturer une relation comme la nôtre, de la sorte. Il me fallait des explications, une raison valable pour vouloir se séparer de moi, autre que mes parents. À partir de là, j'accepterai de faire le deuil de mon cœur fragilisé et fracturé, quittant alors la phase du déni.
- Ella... Tu t'es nourrie ces dernières semaines ?
Retenant une grossière grimace, je ne répondais volontairement pas à la question d'Aurora qui m'attendait sur le porche de sa maison, la porte étant grande ouverte dans son dos. Mes yeux avaient furtivement essayé de capter une silhouette qui aurait pu provenir du salon, mais rien. Peut-être qu'elle était toute seule aussi, que j'étais venue au mauvais moment.
