Ce soir-là, Elvira n'avait eu qu'une envie : fermer la brasserie et rentrer se coucher. Jusqu'à ce qu'un groupe d'amis se pointe une heure avant la fermeture et s'installe dans un coin de la salle.
Ce soir-là, Pablo n'avait eu qu'une envie : appren...
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- Oh le truc de ouf !
Dans mon dos, Alizée s'extasiait de joie, pendue aux lèvres d'Angelo qui se faisait un malin plaisir à lui raconter tout ce qu'il s'était passé la veille, au bar même. De mon côté, j'écoutais simplement d'une oreille absente, bien trop prise par la rédaction du menu du chef, sur le grand tableau vert qui allait se retrouver dehors dans pas moins de cinq minutes.
Si je m'en étais très bien remise de la venue surprise hier d'une partie de l'effectif du Barcelone, ce n'était pas le cas d'Angelo qui répétait à qui voulait l'entendre les péripéties, comme si Brad Pitt avait passé le pas du bar. Si ça avait été ça, croyez-moi que j'aurais été la première à en écrire un article détaillé sur toutes les secondes que la star aurait pu passer dans notre brasserie.
- Cinquante euros ?! la main d'Alizée secouant énergiquement mon bras, me fit sortir de mes pensées et tourner la tête vers les deux abrutis qui faisaient tout, sauf bosser. T'as eu un pourboire de cinquante euros ?!
- Donné par Gavi en plus ! précisait Angelo, comme si c'était un détail qui allait changer tout le cours de l'histoire.
- Pablo Gavi ?! je retirais ce que j'avais dit, ça semblait important aux yeux de la blonde. Bordel c'est dingue ! Pourquoi ça arrive pile à mon jour de repos ?
- T'auras qu'à faire ma prochaine fermeture en semaine si tu veux. lui proposais-je ironiquement avec un sourire faux aux lèvres. Dépêchez-vous de vous mettre au travail, on ouvre dans même pas trente minutes.
- Ça va Ella, on a déjà posé tous les couverts. Détends-toi et profites-en pour tout me raconter sur hier ! je levais les yeux au ciel. Ils t'ont dit s'ils allaient revenir ? Et quand ?
- Oui bien sûr, ils m'ont tous filé leur numéro de téléphone en plus d'une invitation pour leur prochain match. mes amis râlaient en me dévisageant, n'appréciant vraisemblablement pas ma plaisanterie. Sérieux les gars, ce sont des clients, rien de plus.
- T'es vraiment aigrie comme meuf.
Angelo grognait avant de sortir du bar pour aider Georgio à installer toutes les chaises aux tables à l'intérieur de la brasserie. Il était presque huit du soir et donc, presque l'heure d'ouverture. Si au début, c'était plutôt calme comme ambiance, j'étais sûre que ça allait monter crescendo, comme à chaque fois, et qu'on allait facilement se faire submerger de commande en tout genre.
Déjà, heureusement pour nous, ce n'était pas jour de match aujourd'hui alors pas moyen de se retrouver avec des clients jusqu'à presque vingt-trois heures, qui consommeraient encore de la viande après qu'on leur ait répété trente fois que la cuisine était fermée depuis une demi-heure. Ce n'était pas évident tous les jours de bosser dans un endroit comme celui-ci mais grâce à mes multiples allers-retours en une soirée, jonglant entre les fourneaux, le bar, la salle intérieure et la terrasse, je n'avais pas besoin de me payer un abonnement onéreux à la salle de sport.
