Ce soir-là, Elvira n'avait eu qu'une envie : fermer la brasserie et rentrer se coucher. Jusqu'à ce qu'un groupe d'amis se pointe une heure avant la fermeture et s'installe dans un coin de la salle.
Ce soir-là, Pablo n'avait eu qu'une envie : appren...
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Attendre Pablo, c'était peut-être ce que j'avais le plus fait dans ma courte existence.
Le brun m'avait donné rendez-vous deux jours plus tôt, précisément devant l'endroit où j'avais présenté ma première exposition - qu'il avait loupé -, et il n'était même pas foutu d'arriver à l'heure qu'il avait lui-même choisi. Alors certes je l'aimais beaucoup, mais ma patience commençait à connaître ses limites pour ce qui était en matière de ses retards.
C'était sûrement son plus grand défaut en réalité, le retard.
- Ah, t'es là.
Une voix dans mon dos me fit sursauter et, quand je me tournais vers la porte de la galerie d'art, j'écarquillais les yeux en voyant Pablo sur le pas de celle-ci, la tête juste sortie pour ne pas être totalement démasqué dans la rue. J'étais carrément stupéfaite de le voir là puisque les grands rideaux du bâtiment étaient tirés et ne laissaient donc pas passer la lumière, qui régnait à l'intérieur de l'immense pièce.
- Qu'est-ce que tu fais là-dedans ? réussissais-je simplement à dire, tenant fermement mon sac contre moi avec mon bras.
- Je finissais de préparer les derniers détails.
- Les derniers détails ?
- Ouais, tu viens ?
- Où- Où ça ?
- Je vois que y a pas que moi qui suis toujours paumé.
Ma bouche s'ouvrait avant de se fermer et que je me décide à suivre Pablo, dans la galerie qui était normalement fermée à cette heure-ci. Il était au moins dix heures du soir et ce n'était clairement pas un horaire pour découvrir de nouvelles œuvres. Surtout que là, le propriétaire de l'endroit avait reçu une nouvelle collection de tableaux que je devais d'ailleurs étudier pour un prochain devoir.
Avec un peu de chance, j'allais pouvoir le réaliser maintenant.
- Alors ça, t'enlèves. sans rien dire, je regardais Pablo qui s'amusait à ôter la longue veste de mes épaules, pour l'accrocher soigneusement au porte-manteau juste à côté de la porte. Ella t'es, t'es vraiment belle.
Son compliment soudain me fit rougir tandis que je le remerciais timidement, secrètement heureuse que ma robe lui plaise. C'était Alizée qui m'avait conseillé de la mettre ce soir car, selon elle, cette tenue était pour sûr une raison de me demander en mariage. Mais ça m'étonnerait fortement que Pablo m'ait fait venir ici pour se mettre à genoux devant moi.
Enfin, je n'espérais pas, je n'avais pas l'âge pour me marier et je n'avais pas envie de lui faire de la peine en refusant sa demande. Il fallait que j'arrête de psychoter dans mon crâne, il m'avait juste fait une gentille remarque sur ma robe.
