Chapitre 23 : Un nouveau chapitre

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Impossible. C'était tout bonnement impossible que le prince ne s'intéresse qu'à moi, et ce mensonge qu'il venait de me dire provoqua mon agacement. J'avais mis mon cœur à nu et lui, en retour, me mentait. Le nœud dans ma gorge s'intensifia et je crissai des dents en détournant les yeux, les larmes traîtresses coulant toujours sur mes joues détrempées. Je retirai sèchement mes mains des siennes.

— Menteur, marmonnai-je.

Il grogna et soudain je me sentis tirée sans douceur dans le lit, jusqu'à être totalement allongée. Je poussai un gémissement de douleur mais n'eus pas le temps de m'y attarder parce qu'un poids venait de se poser sur mon corps. Le prince était au-dessus de moi, une main sur ma taille et l'autre dans mes cheveux dénoués. J'étouffai un hoquet et mes joues, si c'était possible, devinrent encore plus rouges. A quoi il jouait encore ? Et pourtant, tant de contacts m'avaient manqué ces derniers jours. Ses taquineries, ses volatiles attouchements, toujours ravalés par l'article 33 qui lui pesait au-dessus de la tête comme une épée de Damoclès, son odeur et son corps...j'avais l'impression de revivre. Même si je n'oubliais pas pour autant ma contrariété. Ainsi, je fronçai les sourcils et demandai, sans bouger :

— Qu'est-ce que vous faites ?

— Je te montre que tu n'es qu'une petite idiote, répondit-il d'un ton rauque.

Sur ce, sa bouche avala ma protestation en se posant sur la mienne. S'ensuivit un baiser fougueux, possessif, avide et gourmand. Mes lèvres lui avaient-elles manquées à ce point ? J'eus l'impression que oui, car il semblait les redécouvrir. Ma bouche s'étant entrouverte d'elle-même, sa langue partait à l'exploration de la mienne, et je n'étais pas en reste. Inconsciemment, je lui rendis son baiser avec fragilité et timidité. Mes pensées, claires auparavant, n'étaient plus qu'un magma bouillonnant à l'intérieur de mon crâne. Et ce fut pire, quand, d'un geste, le bas de son corps se déplaça et que je sentis son renflement contre le creux de mes cuisses. Là, oui, impossible de le nier, il me désirait. Je gémis et un grognement bestial me répondit. Sa main caressa ma hanche, l'autre mes cheveux. C'était un moment fort et puissant, et pourtant à la fois doux et...respectueux. Il m'embrassait comme si j'étais une poupée fragile et ses caresses étaient délicates, volatiles. Elles appelaient à plus. Je voulais plus. Plus de ses lèvres, plus de lui, plus de tout.

Comme s'il avait entendu mon appel muet, son baiser se fit encore plus pressant et exigeant, et il initia un léger mouvement de va et vient. Avec comme seuls remparts son jean et mon short de pyjama, les sensations n'en étaient que décuplées, et il se repaissait de chaque gémissement que je lui offrais. Mes mains n'étaient pas en reste : elles parcouraient son torse et l'une d'elle eut l'audace d'aller trouver sa peau nue en-dessous de sa chemise, lui arrachant un grognement de contentement. Toute la conversation était oubliée, tout le reste aussi, il n'y avait que nous et nos corps en parfaite symbiose, destinés à se compléter.

Et pourtant, il mit fin à l'étreinte bien trop tôt à mon goût. Quand je sentis ses lèvres se décoller des miennes, je soulevai la tête pour le suivre, le rattraper, mais déjà son visage s'éloignait. Frustrée, je rouvris les yeux et tombai dans son magnifique regard céruléen, empli de désir et de quelque chose de plus profond que je ne sus interpréter. Toute pensée cohérente avait quitté mon esprit.

— Bon, maintenant tu vas m'écouter, ordonna-t-il d'un ton sans réplique.

Et pourtant je répliquai – mon corps entier répliqua – instantanément :

— Non.

Je saisis ses joues entre mes mains et le forçai à se baisser sur mes lèvres. C'était la première fois que c'était moi qui l'embrassai, et je sentis le renflement enfler encore entre mes jambes. Je lui dévorai la bouche comme jamais, me cambrant pour presser nos deux corps ensembles, le plus près possible. Je voulais me fondre en lui et qu'il se fonde en moi. Il ondula contre moi, me faisant gémir entre ses lèvres, mais il ôta mes mains avec délicatesse, satisfait que je n'oppose aucune résistance. Je grondai, mécontente.

Le Prince et la PanthèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant