Chapitre 10 : Sous haute tension (4)

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- Tu as besoin de quelque chose ma puce ? lui demandai-je en m'agenouillant.

- Oui. J'ai le droit de sortir en ville pour aller faire du shopping et je veux que tu m'accompagnes. On mangera probablement en ville. D'habitude c'est ma gouvernante qui m'accompagne mais elle est vraiment pas marrante.

- Ce n'est pas si simple, ma puce. Je ne peux pas m'absenter aussi longtemps, j'ai du travail.

Elle me fit un sourire malicieux.

- Tout est arrangé. Vu que tu remplaceras ma gouvernante ce sera compté comme des heures de travail et Anna pense que ton absence ne retardera pas le travail d'ici. Tout ce qui manque c'est ton accord. Dis oui !

Je ris en constatant qu'elle avait déjà tout prévu.

- Alors je suis partante.

Elle poussa un cri de joie et sautilla sur place, surexcitée.

- Trop cool ! On part dans dix minutes !

- Je vais aller me changer et je te retrouve ensuite, dis-je en souriant.

- Ça marche !

Elle sautilla une nouvelle fois et courut à l'intérieur. Je secouai la tête. Cette petite était incroyable.

Dans ma chambre, j'enfilai un jean slim noir et un chandail beige, puis me fis une queue de cheval à la va-vite, en essayant d'oublier ce qui s'était passé avec le roi quand il avait vu ma coiffure. J'étais bonne pour y songer encore longtemps. Je soupirai et enfilai une chaude veste, avant de prendre mon sac à main en bandoulière. Je descendis retrouver Loti, qui trépignait d'impatience dans l'entrée.

- Te voilà ! s'écria-t-elle en me voyant arriver. Plus qu'Aaron et on pourra enfin y aller.

Pardon ?

- Ton frère nous accompagne ?

- Oui. Pour une fois il a pas trop de travail alors il veut venir avec moi. Je suis contente parce que je le vois pas souvent.

Sa mine triste me fit de la peine et je caressai tendrement ses cheveux. Elle sourit et se colla à moi. Je n'étais certes pas ravie de côtoyer ce scélérat de prince plus que nécessaire, mais si cela permettait à sa sœur de passer du temps avec lui, mon calvaire aurait tout de même un minimum de sens.

Il ne tarda d'ailleurs pas à arriver, et se stoppa en me voyant. Il détailla ma tenue en s'attardant tout particulièrement sur certaines des courbes de mon corps.

- Katarina ? s'étonna-t-il.

- Je veux qu'elle vienne avec nous, lui expliqua Loti. Ça te dérange pas ?

Il lui sourit affectueusement puis darda un de ses fameux regards mystérieux sur moi.

- Bien au contraire.

Je décidai de l'ignorer et me concentrai sur l'adorable fillette, qui avait glissé sa main dans la mienne.

- On y va ? s'enquit cette dernière avec impatience.

Nous sortîmes. Deux voitures blindées, aux vitres teintées, patientaient dans la cour, au même titre que cinq gardes du corps armés jusqu'aux dents, aux lunettes noires et oreillettes.

Dans mon dos, Aaron susurra d'une voix à faire fondre la banquise :

- On dirait que le destin s'acharne à nous réunir.

- Si c'est ce même destin qui régit notre monde, persiflai-je, alors je prie pour son salut !

Il rit et nous montâmes à bord de la voiture qui se trouvait derrière l'autre. Loti s'installa au milieu et je m'assis à sa droite. Au moins je n'étais pas à côté de l'autre idiot ! Le trajet, qui dura un peu moins d'une heure, se déroula dans une bonne humeur surprenante (je m'étais attendue à me sentir gênée tout du long) grâce à Loti qui ne cessait de nous raconter des anecdotes amusantes, ou des histoires qu'elle avait entendues, et qui nous fit bien rire. C'était une enfant vraiment adorable. Nous ne vîmes pas le temps passer.

Le Prince et la PanthèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant