Chapitre 7 : Une mauvaise journée (3)

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De retour à ses appartements, le prince me donna quelques petites tâches à faire. Tandis qu'il s'installait à son bureau pour examiner des dossiers importants, je rangeai son linge propre - qui avait été apporté pendant notre absence - dans les placards, avant de laver le sol de la salle de bains avec une grosse éponge, à genoux. J'avais l'impression d'être Cendrillon, surveillée par son horrible marâtre ; surtout, que, de là où il était, Aaron pouvait me voir... Et voilà que je l'imaginai avec une perruque grise en forme de chou-fleur et une horrible robe aubergine ! Je secouai la tête et terminai de laver avant de me relever, les genoux douloureux.

En me tournant pour aller dans la chambre, je remarquai que le prince avait le regard rivé sur moi. Je fis de mon mieux pour l'ignorer et m'arrêtai sur le côté du lit, de nouveau de dos à ce connard arrogant. Je fis une grimace en voyant l'état des draps, qui avaient bien souffert cette nuit, et commençai à les défaire. On me coupa dans mon élan. Plus précisément, le prince saisit mon poignet, et tira légèrement dessus pour me faire pivoter face à lui. Je me raidis et me retrouvai à peine à quelques centimètres de lui, nos bras en l'air faisant office de maigre barrage entre nos corps.

- Que faites-vous ? me demanda-t-il.

- Euh, ça me paraît plutôt évident, non ? (Sous son regard sombre, je décidai de l'éclairer avant qu'il s'énerve). J'enlève les draps.

- Pourquoi ?

- Euh, parce qu'ils sont sales et que je dois les emmener à la laverie.

Il fronça les sourcils.

- Ils ont été changés il n'y a pas longtemps.

- Oui, mais je pensais qu'après ce que... disons ce que vous avez... fait cette nuit, vous aimeriez peut-être que je les change.

Il haussa un sourcil.

- Votre manière de vous exprimer laisse à désirer. Vous n'êtes pas très explicite... Qu'est-ce que j'ai fait, cette nuit, qui nécessite de changer les draps ?

Quel connard ! Mais qu'est-ce qu'il voulait me faire dire ? En fait, je savais bien ce qu'il voulait me faire dire, mais je ne voyais pas en quoi ça l'avançait que je le dise. Qu'est-ce qu'il pouvait m'énerver à me taquiner comme cela !

Sa pression sur mon poignet se fit plus forte et je grimaçai légèrement.

- Répondez à ma question.

Je détournai le regard, affreusement gênée, et fixai un point derrière lui en gigotant nerveusement.

- Euh... et bien... bredouillai-je sous son sourire narquois, vous avez euh... mélangé votre corps... avec celui de... la duchesse, et je me disais qu'avec... la transpiration... et... tout ça, quoi, vous aimeriez peut-être que je change les draps. Voilà.

- J'ai, comment vous avez dit ? Mélangé mon corps... Très poétique comme expression, mais pas très éclairante. De quelle façon l'ai-je mélangé ?

Ma mâchoire se crispa et je restai silencieuse. Pas question d'entre encore plus dans son jeu puéril. Mécontent de me voir résister, il lâcha mon poignet et agrippa ma taille pour me coller contre lui. Je poussai un glapissement surpris et apeuré. Je me débattis et il passa son bras dans mon dos pour me maintenir contre lui. Avec son autre main, il me fit lever le menton pour river son regard au mien. Ses yeux de glace avaient virés à un sombre bleu roi. Avec un frisson, je me demandai s'ils étaient de cette couleur quand il... mélangeait son corps à un autre. Mon corps tout entier se consuma sous un feu dévorant.

- Mélangé de cette façon ?

Je ne répliquai rien et il lâcha mon menton. Je baissai aussitôt la tête. Il approcha son visage et je sentis son souffle chaud contre mon oreille. Je tressaillis.

- Ou d'une façon bien plus... excitante ? dit-il d'une voix suave.

Je restai silencieuse, ne souhaitant pas le pousser encore plus loin dans son jeu. Il fit glisser sa main sur mes reins, juste au-dessus de mes fesses. Mon souffle se fit court et haché, mais je ne bougeai pas. C'était toujours plus excitant pour le chasseur de voir sa proie tenter de lui échapper, et les paroles de Lola me revinrent en mémoire. « Il est très obstiné et c'est un chasseur. Il ne lâche jamais sa proie. »

Un long moment passa. Le prince caressait mon dos avec son pouce, et je faisais de mon mieux pour rester insensible à ce doux supplice. Chaque parcelle de mon corps brûlait. Le souffle d'Aaron était aussi court que le mien. Finalement, il se détacha de moi, le regard trouble et les veines saillantes. Je ne sus interpréter son comportement et demeurai immobile, les joues rouges. Je croisai les mains sur ma taille.

- Les draps sont très bien comme ils sont, dit-il d'une voix rauque.

Je revins à la réalité et réalisai, après quelques secondes de silence, ce qu'il venait de dire. J'aurais mieux fait de mon taire, mais mon instinct naturel prit le dessus. Je ressentais le besoin de me défendre face à cette récente attaque, et comme je ne pouvais pas le faire physiquement, au risque qu'il découvre celle que j'étais réellement, il ne me restait plus que la défense verbale. Je réagis donc assez violemment.

- Comment ! Vous ne changez pas les draps après avoir planté votre poireau dans une femme différente chaque soir ?!

Mon expression dut le surprendre car il me dévisagea longuement... avant d'éclater d'un rire profond. Je restai muette devant lui. C'était la première fois que je l'entendais rire ; il avait un rire magnifique et un sourire qui éclairait son visage. L'instant était unique.

Finalement, il reprit un semblant de sérieux et me fixa. Il se colla une nouvelle fois contre moi, et me fit reculer contre le mur à côté du lit. Je rougis encore et essayai de partir, mais il appuya ses bras de chaque côté de ma tête, me bloquant face à lui. Comme il était collé à moi, je ne pouvais même pas essayer de passer sous ses bras, il n'y avait aucun espace. Je ne détournai pas le regard, hypnotisée par ses yeux intrigués, et entrouvrit machinalement les lèvres. Il détacha son bras gauche du mur, mais je ne cherchai pas à m'enfuir. Il approcha sa main de mon visage et je reculai encore plus contre le mur, comme si je cherchais à m'enfoncer dedans, ce qui était bien sûr impossible. Il posa sa main contre ma joue droite, et effleura ma longue cicatrice de son pouce. Ne sachant pas comment réagir à ce contact hautement troublant, je fermai les yeux. Il passa son pouce sur toute la longueur de ma cicatrice, du front jusqu'à la joue en passant sur l'œil, très délicatement, comme s'il risquait de briser une poupée de porcelaine. Je rouvris les yeux quand je sentis une ombre. Il avait penché sa tête vers moi, me détaillant de son regard curieux. Quand il ouvrit la bouche, je sentis son souffle contre mes lèvres.

- Mais qui es-tu réellement ? murmura-t-il d'un ton presque fasciné.

Je tressaillis à cette question qui était loin d'être anodine pour moi, autant que pour le tutoiement qu'il venait d'employer. Il me fixa un long moment en silence, avant de se détourner brusquement, et de s'éloigner de quelques pas. Curieusement, un froid m'envahit. Mais je respirai enfin, m'étant aperçue que j'avais arrêté après sa question. Il s'adressa à moi, toujours de dos, et je regardai ses épaules crispées :

- Je n'ai plus besoin de vous ce matin. Allez vaquez à vos autres tâches et revenez à treize heures, ici. Est-ce clair ?

Je hochai la tête avant de me rendre compte que, de là où il était, il ne pouvait pas le voir.

- Oui, répondis-je d'une petite voix.

Je passai à côté de lui et sortis rapidement.

On n'est pas dans la merde... Tiens, te revoilà toi !

Coucou! Alors désolée de ne poster que maintenant, j'ai eu beaucoup de boulots, et blablabla, vous connaissez la chanson!

En tut cas je suis hyper fière de vous présenter cette partie, qui, je dois l'avouer, est juste INCROYABLE (moi je me vante en mode hyper pétasse? Meuh non, voyons!!)

Bisous mes patates, je vous adore!

A bientôt (comme d'hab, n'hésitez pas à voter et commenter, ça fait plaisir)

Bisous!!!

Le Prince et la PanthèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant