Chapitre 19 : Evasion et petites contrariétés (1)

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— Stop ! Arrêtez-vous, ou je tire !

Je me figeai, stoppant net ma fuite. Derrière moi, les hommes s'étaient arrêtés aussi.

— Les mains en l'air ! Tout de suite !

Je fermai les yeux un bref instant et obtempérai, levant lentement mes bras. Ma main gauche tenait un pistolet, je le lâchai avant qu'on me l'ordonne.

— Retournez-vous, lentement. Si vous tentez ne serait-ce qu'un seul autre mouvement, je vous tue.

J'inspirai profondément et obéis, pivotant très doucement, les yeux au sol. Je les relevai nonchalamment, bien que mon cœur batte la chamade. Aaron était à peine à un mètre de moi, un revolver pointé résolument en direction de ma poitrine. Je me forçai à rester calme alors que nous nous détaillions mutuellement. Il secoua la tête en avançant.

— A quoi pensiez-vous ? dit-il, le doigt sur la gâchette.

Je bougeai.

Il tira.

***

12 heures plus tôt

Il était vingt heures, la famille royale venait de terminer de dîner et le prince était au téléphone. J'avais donc eu une demi-heure de pause. Grâce à ma nouvelle connaissance des passages secrets truffant le palais, je m'étais faufilée jusque dans les cachots, à l'insu des gardes qui en gardaient l'entrée. Je n'avais pas ma tenue d'espionne mais j'avais enfilé un jean souple noir et un tee-shirt de la même couleur. Mes cheveux étaient noués en queue de cheval.

Je me faufilai entre les cellules, évitant sans peine les quelques caméras en me plaçant dans leurs angles morts. J'arrivai enfin à destination. Pierrick était endormi sur un matelas miteux, couvert de sang séché. Plus tôt, quand le prince avait décidé d' « interroger » le jeune homme, il m'avait finalement fait sortir au lieu de me faire prendre des notes, me donnant d'autres tâches à faire, et j'avais dû obéir sans protester, sans les empêcher de torturer mon ami, pour ne pas griller ma couverture. En voyant l'état dans lequel il se trouvait à présent, la honte et la culpabilité m'étouffaient. Je m'accroupis en soupirant.

— Rick ! appelai-je à mi-voix. Réveille-toi !

Il grogna et ouvris péniblement les yeux. Il lui fallut quelques secondes pour me reconnaitre. Finalement, il se redressa et rampa jusqu'à moi.

— Kat...

Je retins mes larmes en me mordant la lèvre.

— Oui, c'est moi.

Il passa sa main à travers les barreaux et me caressa la joue. Je fermai les yeux une seconde.

— Je ne savais pas que tu étais sous couverture au palais royal, me confia-t-il. C'est bien trop dangereux, Dan est devenu fou !

Je forçai un petit rire devant son habituelle manie à me protéger.

— Je me débrouille, t'en fais pas, on est plusieurs à être infiltrés, j'ai des plans d'extraction au cas où tout ça finisse mal. C'est pour ça que je suis venu te voir. Je vais te faire sortir d'ici.

Il fronça les sourcils.

— Tu as l'appui de l'agence ?

— Oui. J'ai eu Dan au téléphone tout à l'heure, sur une ligne sécurisée. Je lui ai fait part de la situation, il m'a donné un plan pour t'extraire. T'as pas à t'inquiéter, je suis en première ligne à chaque instant avec toi, jusqu'à ce que tu sois en sécurité. Je te laisse pas tomber.

Le Prince et la PanthèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant