Chapitre 14 : L'étalon rebelle (2)

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A ma grande stupeur, je me rendis compte que Logan m'entraînait vers le dernier étage. Je m'arrêtai au milieu des escaliers, le coupant dans son élan.

— Où allons-nous ?

— Dans les appartements du prince. C'est là que les gardes l'ont emmené et le médecin s'y trouve en ce moment.

Je hochai la tête et nous terminâmes l'ascension des escaliers. Les deux gardes postés devant la porte des appartements nous saluèrent gravement et nous laissèrent entrer. La mère d'Aaron se trouvait dans le salon. Surpris, Logan s'inclina et je fis de même, malgré mon épaule qui me lançait dés que je bougeais le haut de mon corps. Puis je me redressai et croisai son regard empli de larmes. Elle s'avança et me prit dans ses bras. Je me figeai, tout comme Logan.

— Merci, déclara-t-elle. Vous avez sauvé mon fils. Merci.

Elle se détacha de moi et s'inclina soudain pour me témoigner sa gratitude. Une reine qui vous prend dans ses bras c'est déjà surprenant, mais une reine qui s'incline devant vous c'est carrément terrifiant. Et le comble de la gêne.

— Je... je n'ai fait que mon devoir, bredouillai-je.

Elle se redressa.

— Vous avez fait bien plus, mon enfant. Bien plus. Mon fils vous doit sa vie, et vous avez gagné ma reconnaissance et ma gratitude. A jamais.

Houlà, mais elle a bu quoi ce matin ? Je sais pas ce qu'elle a mis dans son café, mais ça devait être fort, hein !

Heureusement, l'arrivée du médecin, qui sortait de la chambre du prince, me dispensa de trouver quelque chose à répondre à ce que la reine venait de me sortir. Celle-ci se tourna vers lui, l'interrogeant du regard.

— Il ira bien, ne vous en faites pas, la rassura-t-il. Il a une commotion cérébrale due au coup qu'il a reçu au crâne, mais elle fait partie des moins graves et devrait se résorber d'elle-même d'ici deux ou trois jours. Il risque d'y avoir des effets secondaires : maux de têtes, vertiges, vomissements... Là encore il n'y a pas à s'alerter c'est le contrecoup du choc. Par contre si quelque chose sort de l'ordinaire, en quelque sorte, par exemple s'il s'évanouit ou s'il éprouve de soudaines difficultés à s'exprimer, il faudra m'en informer immédiatement. En tombant il s'est également fait une entorse au poignet. Je lui ai mis une attelle qu'il devra garder entre trois et six semaines en fonction de la douleur, et c'est moi qui déciderait quand est-ce qu'il pourra l'enlever, et qui programmerai ses séances de rééducation. Avez-vous des questions, votre Majesté ?

— Non, aucune. Merci beaucoup docteur.

Il hocha la tête et son regard se tourna vers nous. Il avisa mes vêtements tâchés, mon visage sali et le fait que je tenais mon bras contre moi à cause de la douleur.

— C'est vous qui l'avez sauvé, je me trompe ? s'enquit-il doucement.

— Vous ne vous trompez pas, répondis-je d'un ton égal, mais la voix un peu vacillante.

L'adrénaline retombant je commençais à ressentir plus de douleur.

— Allons, venez, dit-il.

Je lui emboîtai le pas, suivi par Logan, qui tenait toujours ma main, jusqu'au bureau du prince.

— Ici nous serons tranquilles, déclara-t-il en ouvrant sa mallette.

Il me désigna le canapé et je m'assis en tressaillant, les muscles endoloris.

— Montrez-moi votre bras, m'ordonna-t-il en s'asseyant sur la table basse en face de moi.

J'obtempérai et il releva délicatement la manche de mon uniforme. Un énorme bleu me mangeait la moitié du membre, rendant difficile le moindre mouvement, comme il put le constater en me faisant effectuer une série de tests musculaires. Il appela un des gardes et demanda à ce qu'on lui apporte de la glace, qu'il posa ensuite sur mon bras.

Le Prince et la PanthèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant