Chapitre 1 - Fragments de sentiments.

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Nous arrivons devant une petite maison. La nuit commence à tomber, un petit vent frais se fait ressentir. Je suis stressé, car je ne sais pas à quoi m'attendre. Je me fais mille scénarios en réfléchissant à des idées de conversations. Ou alors peut-être que je ne devrais pas parler. Ou bien au contraire, aller vers les gens en première. Ah ! J'ai mal au crâne. J'arrête de penser et on verra bien. Sofiye frappe fermement sur la porte d'entrée. La fille du magasin, la copine de Sofiye, fait son apparition, elle portait une robe satinée et tenait un verre à la main.

Elle : Ah ! Enfin, vous êtes là, entrez !

Sofiye lui fais la bise et l'enlace généreusement. Nous entrons dans une maison avec des lumières légèrement tamisées. Le couloir était plutôt sombre ce qui laissait la pleine visibilité sur le reste du séjour au fond. La maison était suffisamment grande pour accueillir une trentaine de personnes, qui semblait s'éparpiller un peu partout dans l'espace. Il y avait une musique en fond et les gens discutaient tranquillement par petits groupes. J'étais finalement contente de ne pas devoir subir les regards persistants de tous concernant notre arrivée. Je balance mon regard de part et d'autre. Les filles étaient toutes sur leur trente-et-un, j'étais mal à l'aise, car je me trouvais comme une tache au milieu de toutes. J'essaie de faire abstraction, mais cette pensée venait tout juste de s'installer dans ma tête.

Un garçon de la taille de Yaz s'approche vers nous avec un grand sourire. Il était habillé de manière décontractée, mais paraissait avoir fait un effort sur son apparence. Il aborde Yaz en lui faisant une généreuse accolade.

Le garçon : « Comment ça va frérot ? »

Yaz : « Bah écoute on est là hein ! Alors ça fait quoi de vieillir, ça y est t'es plus tout jeune ». Il se met à rire grossièrement.

Le garçon : « Ah, t'es comme ça Yaz. Ok, ok, je t'attends à ton anniv, je te louperai pas ».

Il rigole à son tour puis détourne son regard sur Sofiye. Il lui sert la main tout en souriant.

Lui, d'un air taquin : « Wow, c'est qu'elle s'est apprêtée pour mon anniversaire la princesse ».

Elle rigole légèrement intimidée. Ses yeux pétillaient et ses pommettes paraissaient légèrement rouges.

Elle : « Je suis toujours bien apprêtée, ton anniversaire ne change rien à ça Edi »

Lui : « Ah ouais ça va les chevilles miss Sofiye ». Il la pousse légèrement, ce qui fait rire Yaz.

Enfin, il pose son regard sur moi, il bloque quelques minutes. Ces yeux clairs étaient perturbants. Yaz s'apprêtait à prendre la parole quand il finit par reprendre.

Edi, en tendant sa main vers moi : « À qui ai je l'honneur ? »

Moi, approchant délicatement ma main : « Ezia.. »

Edi, en souriant : « Enchantée demoiselle Ezia, ravie de vous avoir parmi nous pour la célébration de mon anniversaire ». Je lui sers la main en rigolant face à sa réplique théâtrale. Une sorte d'ambiance voltigeait autours de lui. Il inspirait le bonheur et la confiance. Il laisse échapper un rire de sa jolie voix basse et se tourne vers Yaz.

Lui : « Tu m'avais pas dit qu'une beauté t'accompagnait ce soir.. » Yaz le coupe instantanément.

Yaz : « Calme, c'est ma cousine ».

Edi, en se raclant la gorge : « Hum, t'inquiète frérot, je la complimente juste ». Il plonge une nouvelle fois son regard dans le mien, m'adressant derechef un sourire gracieux.

On finit par tous avancer vers la cuisine pour finalement se séparer respectivement. La copine de Sofiye s'était accaparé d'elle immédiatement, comme pour lui raconter de croustillants ragots. Edi et Yaz eux semblaient dans une grande discussion et rejoignaient un groupe d'autres garçons quelque peu bruyant. Quant à moi, j'étais seule autour de cet îlot central, en train de remplir mon gobelet en plastique de limonade à la grenadine. J'attrape au passage une poignée de bonbons piquants et me dirige vers le grand canapé. Tout le monde semblait s'amuser respectivement, la fête se passait comme il le fallait. Je me demandais, bonbon après bonbon, ce que je pouvais bien faire ici. Sofiye m'avait complètement abandonné et avait disparu des radars. Un garçon s'approche de moi et s'assied. Il sentait l'alcool. L'odeur me refroidit immédiatement, me faisant l'écho de mon triste grand frère. Mon visage se froisse, il me fixe niaisement.

Ezia - L'âme de mes larmes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant