Nous avions passé le reste de la soirée à faire des manèges beaucoup moins sensationnels. Et pour mon plus grand plaisir, Yumes m'avait laissé faire une pêche aux canards pour se faire pardonner de l'ascenseur.
Yumes : « Bon, je crois qu'il est temps de rentrer ».
Moi, agrippant fermement l'ours en peluche : « Oui, il se fait tard ».
Nous nous dirigeons vers la voiture pour prendre la route. Dans la voiture, le trajet était beaucoup plus silencieux. J'étais fatigué de cette journée remplie d'émotions et cette soirée passée à rire m'épuisait davantage.
Yumes : « T'endors pas, hein ! Sinon, je te dépose dans les bois ».
Moi, fermant les yeux à moitié : « Hum.. Non t'inquiète.. Le psychopathe.. »
Pendant de longues minutes, nous roulions dans le calme de la nuit, tandis que je luttais pour ne pas m'endormir. Au moment où je décide de fermer complètement les yeux, le téléphone de Yumes se met à vibrer. Il décroche de sa voix grave.
Lui, à voix basse : « Ouais, allô ? .. Non non, t'inquiète, j'étais juste occupé ce soir, mais demain soir ça devrait le faire .. Ouais .. T'as fait ce que je t'ai dit ? »
Ma curiosité m'avait soudainement réveillée, bien que mes yeux soient fermés, mes oreilles, elles, étaient attentives face à cette mystérieuse conversation.
Lui, poursuivant : « Tu fais ch!er, tu sais très bien que ça devait se faire ce soir .. Ah ouais ? Et on fait comment si on se fait péter ? Eh moi j'te le dis.. »
Soudain, il s'arrête quelques minutes. Je prends soin de ne pas bouger en pensant qu'il devait sûrement vérifier si je dormais véritablement.
Lui, d'une voix encore plus basse : « Ouais non, je suis là.. Écoute, je peux pas me faire péter, je vais pas risquer d'aller en taule juste parce que vous savez pas gérer, je vous ai déjà dit que j'avais d'autres plans perso ».
À ces mots, je déglutis, comme si c'était plus fort que moi. Je sens qu'une main s'agite devant moi, puis plus rien. Ensuite, un silence de quelques secondes s'établît puis il semble conclure.
Lui : « On parlera de ça demain, là, c'est pas le moment, je suis occupé. Mais faites tout merder et vous verrez bien ce qui vous arrivera ».
Il raccroche et ne dit plus rien.
Cet appel changeait tout. J'avais l'impression qu'il était trop tard pour moi, trop tard pour faire marche arrière et laisser tous ces mystères derrière moi. Yumes ne voulait pas de moi dans sa vie pour une raison que j'ignorais. Ça me rendait folle de ne pas savoir ce qu'il faisait, je voulais savoir qui il était et à qui il parlait aussi sérieusement. Pourquoi avait-il mentionné de se faire attraper, qu'en était-il de la taule dont il parlait ?Ma curiosité qui déjà depuis sa rencontre, s'embrasait en moi, se multipliait encore et toujours. Je savais au fond de moi que je ne devais pas le fréquenter simplement pour ne pas risquer ma couverture vis-à-vis de Lounès et tout ce qui avait pu se passer, mais je n'y arrivais pas, je ne voulais pas le laisser partir sans en savoir plus sur lui. Je ne me contrôlais plus, et cette soirée n'avait fait qu'empirer ma situation.
Il m'intriguait. Ma curiosité me rongeait littéralement.
La voiture finit par s'arrêter, j'en concluais que nous étions arrivés. Je ne bouge toujours pas, veillant à contrôler chacune de mes respirations pour avoir l'air de dormir dans un sommeil profond. Soudain, je sens une main chaude effleurer mes pommettes et rabattre la mèche de cheveux qui s'était effondrée sur mon visage, sur le côté. J'avais peur que mon corps décide une fois de plus de sursauter et rejeter cette approche, trahissant alors ma couverture. Mes pensées se cognaient dans tous les sens, que se passait-il, qu'est-ce que cela signifiait ? Finalement, je sens que mon bras est secoué, ce qui me fait ouvrir les yeux. Yumes est à ma gauche, la tête légèrement penchée vers moi. Mes joues étaient brûlantes, pour moi, c'était sûr qu'il s'était douté de quelque chose.
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Ezia - L'âme de mes larmes.
RandomC'est l'histoire d'Ezia. Elle mène une vie quelque peu banale, rassemblant les petits tracas du quotidien. Arrive ce jour fatidique, qui marque le début de son immense chagrin. Son monde s'écroule, la plongeant dans un flot de solitude. Le chagrin s...