Avant de rentrer à la maison, je décide de quand même retourner à l'hôpital. Tout était plus clair désormais dans ma tête, je me devais donc de l'être avec lui. Je ne savais pas vraiment comment j'allais m'y prendre, mais une chose est sûre c'est que j'allais remplir mon devoir jusqu'au bout.
J'arrive devant la porte de la chambre, j'inspire un bon coup et frappe avant d'entrer. Sally n'était pas dans son lit, elle devait sûrement être avec les infirmières. Je m'avance, le rideau était toujours tiré, ce qui séparait les deux lits. Lorsque j'arrive devant le lit de Yumes, il sursaute instantanément.
Moi : « Désolé ».
Il ne dit rien et se contente de fermer les yeux. J'étais terriblement gênée, je ne savais pas comment me comporter. L'atmosphère était tellement pesante, j'avalais ma salive le plus possible tellement ma gorge était sèche.
Moi, timidement : « Est-ce que ça va mieux ? »
Lui, toujours les yeux fermés : « Tu t'inquiètes pour moi ? »
Moi : « T'avais vraiment l'air d'avoir mal ce matin »
Il ouvre les yeux et fronce directement les sourcils.
Lui : « Je sais pas à quoi tu joues. Tu vois, j'ai pu réfléchir à toute cette histoire et je te trouve louche. Pourquoi ? Pourquoi rester pendant deux mois comme ça auprès d'un inconnu ? Je sais pas moi, t'aurais pu me laisser, on se connaît pas. J'ai l'impression qu'il y a une pièce manquante dans cette histoire ».
Je ne dis rien. Je me contente de le regarder. J'essaie d'analyser s'il doutait vraiment de moi ou si cette situation le faisait simplement trop cogiter.
Moi : « Je ne te demande pas de me comprendre, tu ne peux pas me reprocher mon humanité ».
Mentir, je mentais si bien.
Lui : « Humanité ? C'est quoi ces bêtises ! Moi, je vais te le dire, tu me prends pour un c!n depuis le début. Tu peux pas sortir de nulle part et venir tous les jours, mentir en te faisant passer pour ma cousine juste parce que tu as trop d'humanité. T'es une menteuse, alors maintenant dis-moi t'es qui avant que je le trouve moi-même ».
Il fronçait tellement les sourcils qu'ils retombaient presque sur ses yeux. Je découvrais qui il était, il me menaçait avec tant d'aisance qu'on pourrait croire qu'il avait fait ça tous les jours. C'était en lui, c'était sa vraie personnalité. L'image qu'il m'avait donné de lui jusqu'ici n'était pas vraiment réelle, il était méfiant et il me l'avait très bien dit. Il choisissait les bons mots et montrait qu'il avait le dessus. Il n'était pas naïf, et il le voulait clairement me le montrer. Sauf que ce qu'il ne savait pas, c'est que pour cacher la vérité, j'étais prête à tout, je n'avais plus rien à perdre et il était hors de question que tout s'écroule maintenant, pas après tout ce que j'avais fait.
Moi, d'un ton méprisant : « Ça y est, t'as fini ta crise d'ado ? Je sais pas si c'est parce que t'as toujours rêvé de jouer dans un film ou parce qu'ils te shootent au médoc, mais tu délires complet depuis ton réveil. Ouais, j'étais là pendant deux mois. Mais en attendant, tu devrais bien être content. Personne s'est manifesté pour toi, t'étais tout seul et tout le monde s'en foutait de ta g!eule. Heureusement qu'il existe des gens comme moi qui se soucie un peu des autres, c'est pas ma faute si pour toi faire preuve d'humanité te choque autant. Après tout, je suis débile, tu dois juste être un gros tocard égoïste comme tous les autres. Tu penses qu'à ta g!eule, alors que depuis le début, tu aurais juste pu dire merci ».
J'avais sorti ce paragraphe sans bégayer une seule fois. Et pourtant je n'en pensais pas un mot. Je me dégoûtais pour chaque mot qui sortait, j'avais honte intérieurement, mais comme je ne pouvais pas me faire griller, je devais tout donner et garder la face. Il ne méritait pas ça, il méritait seulement la vérité, mais ça, je ne pouvais pas lui donner.
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Ezia - L'âme de mes larmes.
RandomC'est l'histoire d'Ezia. Elle mène une vie quelque peu banale, rassemblant les petits tracas du quotidien. Arrive ce jour fatidique, qui marque le début de son immense chagrin. Son monde s'écroule, la plongeant dans un flot de solitude. Le chagrin s...