Chapitre 5 - Amour immortel.

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Il se gare sur le côté tandis que mes yeux brûlaient encore d'incompréhension.

Moi, balbutiant : « Je.. Je ne comprends pas »

Lui, fièrement : « Il n'y a rien à comprendre. T'en as pas marre d'être aussi lente ? Je sais pas moi, n'importe qui reconnaîtrait une fête foraine ».

Je tape sur son épaule.

Moi : « Arrête de me prendre pour une débile ! Je sais très bien que c'est une fête foraine. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'on est ici ? »

Lui, blagueur : « Bah, pour s'amuser ! »

Je ne peux pas m'empêcher de laisser échapper un sourire.

Lui : « Ah, voilà. Enfin, elle comprend ».

Moi, soupirant : « T'es vraiment stupide ».

Lui, impatient : « Bon aller, ne perdons pas de temps ».

Nous sortons de la voiture. Je le suivais silencieusement, encore remué par ma présence sur ces lieux. Une fête foraine ? Pourquoi voulait-il m'emmener ici ? C'était donc ça sa surprise ?

Moi, le rattrapant : « C'est ça ma surprise ? »

Lui, souriant : « Bah oui, c'est bien, non ? C'est pour me faire pardonner de l'accident »

Moi, timidement : « Hum.. J'aime bien l'ambiance des fêtes foraines, ça me fait penser à de bons souvenirs ».

Lui, plus calmement : « Moi aussi. J'allais souvent ici avec ma mère ».

Un silence s'installe. Mon cœur palpitait. Il venait de parler de sa mère, ce qui me rappelait les moments où j'avais dû m'immiscer dans sa vie. Son visage était toujours aussi serré, bien qu'il vienne de me parler de lui.

Je déglutis et le suis sans rien ajouter.
Nous arrivons à l'entrée. Les lumières jaillissaient de partout et éclairaient chaque parcelle de nos visages. Yumes arborait un large sourire. Je ne l'avais jamais vu aussi souriant, pas même quand il se moquait de moi.

Lui, excité : « Alors par quoi on commence ? »

Moi, faisant mine de réfléchir à voix haute : « Hum.. La pêche aux canards ! »

Son visage se décompose. Il fronce ses sourcils en me défigurant.

Moi, croisant les bras : « Bah quoi ? On ne va pas à la fête foraine si on ne fait pas de pêche aux canards ».

Lui, bafouillant dans son coin : « J'aurais dû la laisser dans les bois.. »

Moi, le poussant : « Je t'ai entendu ! Sache que je te soupçonne toujours d'être un serial killer ou même un psychopathe ! Fais attention à ce que tu dis, il y a du monde ici, je sais crier ».

Il sourit malicieusement et fait un pas vers moi. Il était à quelques centimètres de moi. Comme je ne m'attendais pas à ce qu'il s'avance aussi près, je me bloque littéralement sur place. Mes pieds s'étaient implantés dans le sol, et s'étaient complètement transformés en barre de fer. Ses yeux, légèrement dirigés vers le bas, plongeaient directement dans les miens. Pendant un instant, j'avais l'impression que les secondes étaient devenues des minutes. Il me regardait pourtant si rapidement, mais à la fois si lentement. Sa mâchoire était contractée, mais laissait toujours apparaître ce petit rictus qu'il aimait faire dans certaine situation. Ses yeux étaient partiellement ouverts comme à chaque fois, tandis que ses sourcils épais recouvraient presque sa vue. Le froid de la nuit se déposait sur mon visage, mais j'aurais parié qu'à ce moment-là, je pouvais ressentir son souffle sur le bout de mon nez. Je ne bougeais plus, comme si en un regard, il m'avait hypnotisé. Je sens mes joues rougir et à cet instant, j'avais peur qu'il puisse le remarquer tant il était proche de mon visage. Que se passait-il ? Pourquoi mon corps réagissait de la sorte ? Je ne pouvais plus bouger, enfin, je n'arrivais pas à faire ne serait-ce qu'un mouvement. Et le temps, c'était étrange de le voir se ralentir si subitement.

Ezia - L'âme de mes larmes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant