Chapitre 5 - Amour immortel.

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Dix-huit ans.
Dix-huit ans dans ce monde.

C'est un jour particulier, mon père n'est pas là pour voir sa fille atteindre la majorité. Je n'ai pas le cœur à fêter, ce jour ne me rappelle que du temps qui passe et surtout de l'absence de mon père.

Moi : « Allô ? »

... : « Alors, ça fait quoi de vieillir ! »

Moi, esquissant un sourire : « Arrête Lounès, ne commence pas avec ça ».

Lounès : « Bah quoi, c'est un jour important ! Mademoiselle Ezia n'est plus un petit bébé.. »

Moi, soupirant : « Oh, c'est bon, arrête. Parlons de toi plutôt, comment tu vas ? »

Lui : « Hum.. Beaucoup mieux. Disons que je retrouve enfin mon état normal. Ils me parlent d'une éventuelle sortie si je continue comme ça ».

Moi : « Attend, mais c'est trop bien ! Et tu oses me parler de mon anniversaire avant ça, t'es vraiment stupide ».

Lui : « Arrête de faire la rabat-joie, et puis tu sais bien que papa aimait les anniversaires. Particulièrement les tiens ».

Moi, me remémorant ces souvenirs : « Oui.. C'est vrai qu'on rigolait toujours pour mes anniversaires.. »

Lui, changeant de sujet : « D'ailleurs, comment ça se passe avec maman ? »

Moi : « Elle ne dit rien sur ton absence, comme tu nous as déjà habitué avec tes vacances inattendues, ça tient la route. Je lui dis que j'ai de tes nouvelles et ça semble suffire ».

Lui : « Tant mieux, je ne veux pas qu'elle sache quoique ce soit ».

Moi : « En vrai, tu crois vraiment qu'elle s'en doute pas. Elle a déjà vu l'état de ta chambre et les odeurs, ça ne trompe pas.. »

Il ne dit rien pendant quelques minutes.

Lui : « Peu importe, je ne veux pas qu'elle sache où j'ai fini. Ni même toutes les bêtises que j'ai faites ».

C'était le problème de Lounès. Même dans les moments les plus durs, il voulait garder la face devant ma mère. Il la chérissait tant, et je savais pertinemment que son comportement lui faisait souffrir. Au final, c'est peut-être pour ça que je lui en voulais beaucoup.

Moi : « C'est bon, ne repense pas à tout ça, je la gère de toute manière. Occupe-toi de sortir vite de là et reviens en forme ».

Lui : « Hum.. Et, au fait ».

Moi : « Oui ? »

Lui, balbutiant : « Le mec là.. Le mec de l'accident.. » il ne dit rien pendant un moment, comme s'il ne savait pas trouver les bons mots. « Est-ce que.. »

Moi, le coupant : « Il va très bien Lounès, je t'assure. Fais-moi confiance, je t'ai dit que j'allais tout arranger et j'ai tenu parole, arrête de penser à ça ».

Il ne dit rien, je n'entends que sa respiration. Je sais que ça le dérangeait de devoir me laisser gérer tout ça. Il ne pouvait pas exercer son rôle de grand frère et ça devait sans doute le tuer intérieurement.

Moi, changeant rapidement de sujet : « Au fait, je passe mon permis aujourd'hui ».

Lui : « Hein, déjà ? »

Moi : « Oui, tu connais, maman, elle voulait que j'immortalise le jour de mes dix-huit ans. Toujours très psychorigide sur les bords ».

Lui, ricanant : « Ne fonce pas dans le mur surtout ».

Moi : « Ah ah, très drôle ».

Lui : « Non, je rigole, stress pas, tu vas y arriver, je sais ».

Moi, le taquinant : « Comme toujours, tu oublies à qui tu parles ou quoi ? »

Ezia - L'âme de mes larmes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant