J'ai les jambes qui tremblent. Je suis dans tous mes états. C'est cette scène, le voir acheter littéralement sa mort sous mes yeux. Comment pouvait-il faire ça, comment pouvait-il renoncer à s'en sortir ? Il ne voyait pas son état, il ne voyait pas à quel point il inspirait la pitié. J'étais enragée, j'avais l'impression de ne plus être moi-même. Complètement ailleurs, laissant mon corps extérioriser toute cette peur.
Mes mains se mettent à trembler, mes deux jambes courent en direction de lui. J'ai tout jeté au sol sans penser à rien. Je voulais l'atteindre, le stopper dans sa bêtise. Lui faire comprendre la gravité de ses actions. Je cours aussi vite que je peux, prête à en découdre. Mon petit corps s'approche en trombe vers lui et son mètre quatre-vingt-dix. Arrivée à sa hauteur, je lève violemment ma main en direction du petit sachet et l'éjecte en direction du sol d'un coup bref. Il ne bouge pas, son compagnon a déjà déserté. Il reste là sans rien dire. J'agrippe mes deux mains sur son sweat à capuche. Je plonge mon regard dans le sien et lui cris ma douleur.
Moi : « Lounès ! Mais qu'est-ce que tu fais p!tain ! »
Je le regarde intensément, toutes mes émotions passaient à travers mes yeux. J'avais peur, j'étais en colère, mais je l'aimais à en mourir. Mes yeux se mettent à larmoyer, chose qui arrivait si facilement quand mes émotions remontaient à la surface.
Moi, en haussant la voix : « C'est quoi ces conneries ? Hein ? Dis-moi c'est quoi ces conneries ! »
Je me mets à gigoter, à le tirer dans tous les sens. Je perdais le contrôle, la folie m'emportait. Il essaye de se détacher et passe ses mains de géant sur mes petites épaules. Je m'agrippe encore à lui aussi fort que je le peux.
Moi : « Je te déteste ! »
J'étais désemparée, je le regardais à présent, les larmes coulant à flot sur mes joues. Il se détache de moi, ramasse le sachet blanc au sol et le range dans sa poche. Quant à moi, je reste sur le côté, je le regarde, attendant peut-être un son, une phrase de sa part. J'attendais. Je voulais qu'il m'explique, je voulais qu'il me parle de ses souffrances. Qu'il m'explique pourquoi ça, pourquoi il en est à là aujourd'hui, tout seul dans son coin, remplis de démons.
Il se met à partir, les mains dans les deux poches. Je me mets à le suivre tout affolée.Moi : « Tu ne pars pas ! »
Il ne m'écoute pas et continue son chemin en s'en allant loin de notre bâtiment. Je m'agrippe à son bras et le retiens de tout mon faible poids.
Moi, en hurlant : « Lounès ! »
Il se retourne violemment vers mon visage. Il pose sa grosse main sur ma mâchoire de sorte à fermer ma bouche. Il serrait mes joues d'une main en me regardant, les sourcils froncés. Il avait le regard noir, un regard remplit de mélange d'émotions. Je regarde chaque parcelle de son visage attentivement. Mon cœur battait rapidement. Ses yeux étaient rouges, presque éclatés, virant au sang. Chacune de ses veines ressortait sur son front, et sa main continuait de serrer ma mâchoire.
Lui, laissant échapper quelques mots entre sa mâchoire serrée : « Va te faire f!utre Ezia ! ».
Il balance ma tête vers l'arrière ce qui me fait reculer et tomber au sol. J'étais dévastée. Complètement sonnée. Mon frère avait sombré. J'avais l'impression qu'il était en manque, en manque de cette substance diabolique. Il n'était pas celui que je connaissais, même si ces derniers mois, il avait complètement changé, ce soir, il était un autre. Ses pulsions semblaient prendre le dessus sur son corps. Jamais Lounès ne m'aurait éjecté comme il l'a fait. Il était devenu violent et incontrôlable.
Je le regarde au sol, s'en aller au loin. Je sens des gouttes tomber sur ma tête. Je regarde vers le ciel, il se met à pleuvoir. Les gouttes tombent généreusement sur mon visage.
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Ezia - L'âme de mes larmes.
De TodoC'est l'histoire d'Ezia. Elle mène une vie quelque peu banale, rassemblant les petits tracas du quotidien. Arrive ce jour fatidique, qui marque le début de son immense chagrin. Son monde s'écroule, la plongeant dans un flot de solitude. Le chagrin s...