Chapitre 5 - Amour immortel.

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Je démarre rapidement tandis que Yumes me suit à son tour, avant de me dépasser. Je le suis, en essayant de me concentrer sur la route. J'étais perturbé, je ne savais pas qu'il pouvait être aussi violent. Enfin du moins, c'était la première fois que je le voyais comme ça. Je ne savais pas qu'il était de cette nature. J'ai toujours trouvé qu'il était assez pensif et sur la retenue. Je ne pensais pas qu'il portait autant d'impulsivité en lui. Pourquoi est-ce qu'il avait agi de la sorte, il aurait pu avoir des problèmes si nous n'étions pas partis à temps. Risquer des ennuis pour si peu, ça n'en valait pas la peine, enfin, je crois.

Il roulait à vive allure. J'étais toujours derrière lui, mais il me distançait de loin. Je ne voulais certainement pas prendre le risque de perdre le permis que je venais juste de décrocher, alors je me contentais de le suivre à mon rythme en essayant de ne pas le perdre de mon champ de vision.

Je me gare sur le petit parking ores de son bâtiment. Certaine voiture était complètement carbonisée. J'avais oublié à quel point l'ambiance d'ici était pesante et un poil dangereuse. Je coupe le contact. Mes mains étaient toutes froides, et sans m'en rendre compte, je tremblais encore. Lorsqu'il aperçoit ma voiture garée, il sort de la sienne et se dirige vers moi. Je pose ma main droite sur celle de gauche de sorte à calmer mes tremblements. Je souffle un bon coup et sort à mon tour. Il s'approche de moi, ses sourcils étaient toujours aussi froncés. Il ne me regardait pas et semblait vouloir se distraire en regardant ailleurs. Je pose mes yeux sur ses mains, elles étaient pleines de sangs.
À ce moment-là, je ne savais pas ce que je devais faire et surtout ce que je devais dire.

Finalement, toute la scène était devenue un mélange d'émotions, et je ne savais même pas par quoi commencer. Lui non plus ne paraissait pas vouloir tuer ce silence, je crois même qu'il n'était pas tout à fait redescendu. Tout compte fait, après quelques instants, il se décide enfin à me regarder. Toute silencieuse est toujours aussi anxieuse, je le regarde aussi l'air de lui faire comprendre qu'il devait dire quelque chose.

Son visage se détend légèrement, peut-être parce que le mien en disait beaucoup trop sur ce que je pouvais ressentir. Mais, tout à coup, il se met à fixer ma joue. Il fronce une nouvelle fois les sourcils, et d'un geste de la main, s'approche de ma pommette pour l'effleurer avec son pouce. Avant même que celui-ci ne m'atteigne, je fais un bond en arrière, passant ma main inconsciemment sur ma joue et l'autre sur mon cou de manière défensive.

Moi, balbutiant de gêne : « Pardon.. Je.. »

Lui, me coupant : « Tu as mal ? »

En quelques secondes, il semblait surpris par ma réaction puis a aussitôt baissé son bras. Quant à moi, je me sentais mal à l'aise, car je ne contrôlais aucune de mes réactions et je ne pouvais évidemment rien lui expliquer. Il devait me prendre pour une folle, mais je n'avais pas d'autre choix que de le laisser croire ça.

Moi : « Non, c'est rien ».

Lui, d'un air agacé : « Arrête de minimiser tes blessures, je déteste ça ».

Moi : « Je n'ai rien, c'est juste une égratignure ».

Lui : « C'est l'autre porc qui t'a fait ça ? »

Moi, embarrassée : « Euh.. Non, c'est moi. Ça m'a juste trop dégoûtée qu'il me touche, c'est tout ».

Lui : « Si je le retrouve, ce chie.. »

Moi, le coupant : « C'est bon, je pense qu'il s'en souviendra. D'ailleurs toi aussi, tu es blessé », en pointant ses mains du doigt.

Lui, d'un rire moqueur : « C'est rien ça ».

Moi, haussant les sourcils : « Ne minimise pas tes blessures, je déteste ça ».

Il me regarde, esquissant un sourire en coin.

Ezia - L'âme de mes larmes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant