Chapitre 1 - Fragments de sentiments.

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La scène qui venait de se dérouler me laissait sans voix. Je ne comprenais pas vraiment ce qui venait de se passer, mais une part de moi me rappelait que Sofiye était connu pour ses multiples phases dramatiques.

Edi : « Qu'est-ce qu'elle a ? »

Moi : « Bonne question ».

Il se retourne et se met à fouiller dans sa poche droite.

Lui, me tendant un paquet : « Tiens ».

Je le regarde d'abord, il souriait légèrement. Je pose ensuite mon regard sur sa main et reconnais un paquet de bonbon piquant.

Moi, prenant le paquet : « Wah ! J'en avais plus, merci ».

Lui : « Je t'ai grillé en train de te jeter sur la boîte, et puis l'odeur de tes mains, sans commentaires ».

Moi, en mastiquant : « Arrête.. j'ai pris.. Qu'une poignée.. »

Lui : « Ouais, une grosse poignée hein ! »

Je lui tape sur l'épaule pour le taquiner et m'assois à mon tour.

Lui, poursuivant : « Hormis le fait d'être une mangeuse de bonbon, qu'est-ce que tu fais de ta vie ? »

Moi : « Bah, il m'arrive d'aller à des anniversaires, comment dire, plutôt rincés ».

Lui, rigolant : « Hum, je vois. Et c'est là que tu te jettes sur les bonbons comme une affamée ».

Moi, hochant de la tête : « Tout pile. »

Lui : « Quelle vie palpitante miss ».

Je le dévisage du regard.

Lui : « Wow, wow ! Du calme, je retire ce que j'ai dit. Quelle vie palpitante demoiselle ».

Moi : « C'est pire ! »

Nous rigolons puis laissons planer un silence quelques instants. Je regardais la lune et lui aussi. Il finit par reprendre.

Lui : « Tout à l'heure, quand j'ai dit que tu étais une beauté, je le pensais vraiment ».

J'avale mon bonbon de travers.
Panique.
Qu'est-ce qu'il était en train de me faire. J'étais pourtant bien, dans ce petit jardin, éloignée de tous en mangeant mes bonbons. Je le laisse poursuivre puisqu'il semblait chercher ses mots.

Lui : « Je sais aussi que t'es la cousine de Yaz, mais je peux pas garder ça pour moi. Je sais qu'on se connaît tout juste, mais rien empêche qu'on garde contact, tu vois. Ça serait mentir de dire que le feeling n'est pas passé, hein miss ».

Cette fois, il me regarde avec insistance. Il attendait une réponse. Mes joues semblaient commencer à rougir, parce qu'encore une fois mon corps décidait de me trahir. Heureusement pour moi la nuit était avec moi pour n'offrir aucune lumière. Je déglutis mon bonbon et inspire un bon coup.

Moi, le regardant à mon tour : « Je.. », ma parole se bloque. Ses yeux étaient déconcertants, j'avais l'impression de pouvoir lire à travers. Je finis par poursuivre. « C'est gentil, je t'apprécie aussi mais.. C'est pas vraiment le moment pour moi de me prendre la tête. Enfin, je veux dire, j'ai pas forcément la tête à ça plutôt. Et puis, pour être honnête, je suis pas vraiment attiré par ça, du moins c'est pas forcément dans mes pensées actuelles, tu vois ».

Je balbutie ces quelques mots, confuse par mes dires. En réalité, je ne cherchais qu'à fuir. Bien qu'il ne m'ait rien dit de concret, je ne voulais pas, je ne voulais pas aller vers l'inconnu et sortir de ma zone de confort. Je voulais rester cloîtrée dans ma solitude et me nourrir de mes peines. Parce qu'au fond ce n'était que ce que je connaissais depuis tout ce temps.

Ezia - L'âme de mes larmes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant