Vendredi, Jared vient me chercher. Pendant le trajet, aucun de nous deux ne parle. Pour ma part, il m'a fait peur la dernière fois. On arrive chez lui, il mange un peu mais pas moi. On va sur son lit mais je suis un peu réticente. En voulant m'allonger, il appuie sans faire exprès sur mon ventre.
« -Aïe... »
C'est sortit tout seul, je ne voulais pas le lui montrer. Je pensais qu'il n'y ferait pas attention, comme toujours, mais il s'arrête d'un coup et me dit :
« -Qu'est-ce que t'as ?
-Rien.
-Je vais pas te le demander cinquante fois ! Qu'est-ce que t'as ?!
-Rien je te dis, t'as appuyé sur un os c'est tout. »
Il soulève brusquement mon haut, je cache mon corps avec mes bras mais il les enlève, et voit alors la grosse marque bien violette sur mon ventre. Il la fixe. Il n'a aucune émotion dans le regard, c'est perturbant. Il se lève d'un coup et va à la fenêtre pour fumer une cigarette.
-Jared ... ?
Il ne répond pas. Il est de dos à moi. Je m'approche un peu de lui.
-Jared ? ça va pas ?
Il ne répond toujours pas.
-Jared ! Je te parle !
-Laisse-moi putain !
Il se retourne d'un coup et me pousse très fort, je me cogne contre un meuble et tombe au pied de celui-ci, puis je sens un objet s'éclater contre mon front.
Je suis un peu assommée, puis d'un coup je me rends compte de ce qui vient de se passer. Je passe ma main sur mon front qui me fait mal et je sens un liquide ; du sang bien évidement. Il y a pleins de morceaux de verre autour de moi. Jared est face à moi et ne dis rien, le regard vide d'émotions. Je me lève malgré le mal au crâne, je marche accidentellement sur un bout de verre mais tant pis. Je mets mes chaussures et mon manteau en vitesse et pars en courant. Heureusement chez moi il n'y a personne, mes parents rentrent toujours vers vingt heures et il n'est que dix-sept heures. Je vais à la salle de bain et me désinfecte toute seule en vérifiant qu'il n'y a pas de verre ni dans mon crâne ni dans mon pied. Ça fait vraiment mal... Pourquoi Jared a-t-il été aussi violent ? Je me fais un bandage au pied et mets une sorte de pansement sur mon front. J'avais vu ma mère faire ça quand je m'étais ouvert la tête contre un coin de meuble il y a quelques années. Je prends un Doliprane et vais m'allonger en écoutant de la musique pour me détendre.
« -Ambre ! ça fait trois fois que je t'appelle !
Je me suis endormie...
-Pardon...
-Viens dans le salon.
Je vais dans le salon, il y a aussi mon père.
-Alors Ambre en raison de ton comportement, nous avons décidé que tu ne partirais pas en vacances avec nous.
-Quoi ? Mais quel comportement ?
-Et bien ton bulletin, et puis tu ne cherches pas à guérir, tu ne fais que de nous handicaper avec ta maladie ! Donc il est mieux que nous partions seuls. Mais la première semaine tu iras chez ton cousin à Rennes.
-Romain... ?
Romain, c'est mon cousin et une des personnes que j'aime le plus. Il n'a qu'un an de plus que moi et nous avons grandi ensemble car avant il vivait à Paris. Nous étions inséparables. Romain a un sale caractère, il méprise beaucoup de gens mais moi il m'a toujours accepté. Mais en cinquième pour moi et quatrième pour lui, il a commencé à me détester sans raisons, puis à m'insulter par rapport à mon poids. Il était accro aux jeux vidéo. Lui qui était très vivant et présent dans la famille, il s'est isolé et ne parle plus à personne et me déteste. Je l'ai vu pour la dernière fois en seconde. J'étais encore assez malade et il m'a beaucoup critiquée. Mais je l'aime énormément, il me manque.
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"Même les méchants rêvent d'amour."
Teen FictionVoici l'histoire d'Ambre Bourgeois-Ferricelli, seize ans, première scientifique dans un bon lycée parisien, résidant dans le centre de Paris au sein d'une famille riche. Elle excelle en cours, en sport et a même un petit ami. Rien ne semble l'attei...