"Même les méchants rêvent d'amour."

Chapitre 51

Me voilà de retour à Paris, depuis maintenant une semaine. Je suis épuisée, j'ai eu des bacs blancs en rentrant et pleins de devoirs, mes professeurs, exceptés celle d'italien, se sont montrés totalement intransigeants. Je lutte réellement pour être attentive en cours, j'ai besoin de repos. Je suis très nerveuse en ce moment, d'ailleurs. Nous sommes samedi, ce soir je sors avec des amis pour me détendre. Nous avons prévu d'aller à la pizzeria, puis de se balader dans le quatrième.

J'attends donc qu'Evan passe me chercher, puisqu'il voulait qu'on y aille ensemble.

Alors que je suis tranquillement sur mon canapé en train de lire, mon téléphone sonne. C'est lui.

« -Ouais t'es en bas ? je demande.

-Heu non, non. En fait tu voudrais pas qu'on aille plutôt à une soirée ?

-Pardon ?

-Bah ouais j'ai été invité et ça avait l'air cool donc...

-Mais Evan j'aime pas les soirées ! Je m'ennuie ! C'est beaucoup plus convivial d'aller à la pizzeria, on discute et tout, plutôt que danser comme des dératés avec des gens qu'on connaît même pas !

-Mais s'il te plait, j'ai vraiment envie d'y aller ! J'y vais jamais depuis que je suis avec toi. »

Cette phrase sonne comme un reproche. Il m'énerve.

« -Pardon ?! Non mais je rêve là ! Je t'ai jamais rien interdit, moi ! Et je suis déjà venue avec toi à des soirées, c'était marrant pendant dix minutes mais le reste du temps ça en valait pas le coup !

-Mais non c'est juste parce que tu te laisses pas aller, tu cherches pas vraiment à t'éclater, tu veux rester dans ton coin ! Si tu t'ouvrais plus aux autres, tu t'amuserais plus ! »

Je lâche une sorte de rire nerveux.

« -Ouais je suis trop coincée pour toi c'est ça ?!

-Ouais voilà, dit-il méchamment. »

Je suis choquée, je ne pensais pas qu'il irait jusque là.

« -Très bien Evan, tu sais quoi ? Vas-y tout seul à ta soirée de merde, je m'en fous, bourre-toi la gueule jusqu'à plus savoir où t'habites, et compte surtout pas sur moi pour venir t'aider, parce que la coincée t'emmerde !! »

Je raccroche, furieuse. Je suis vraiment en colère, je prends mon livre et le balance violement contre un meuble. Je suis déjà très nerveuse et épuisée, alors nil est impossible de me calmer. Comment ose-t-il tout annuler à la dernière minute, pour me demander d'aller dans un endroit où il sait très bien que je vais m'ennuyer, et finalement me traiter de coincée quand je refuse !

Quel égoïste, quand je pense qu'il me reproche de ne plus pouvoir aller en soirée. C'est la meilleure celle-là ! Il est souvent entouré de filles et je ne lui ai jamais rien dit, je le laisse vraiment faire ce qu'il veut, à part me trainer dans des soirées, mais je crois que c'est encore mon droit. Et tout de même, « coincée », c'est vexant. Parce que je n'aime pas danser sur des musiques de merde je suis coincée ?

Je fais du piano pour me calmer, ça marche assez bien, même si je tape un peu fort sur les touches.

Après avoir fait du piano pendant trois quarts d'heure, je me sens mieux. Ça tombe bien, il est l'heure que je parte de chez moi.

J'arrive à la trattoria, les autres sont déjà assis à la table. Je les salue et m'assieds à côté de Loan. Ce sont des personnes de ma classe qui sont sympathiques, ce ne sont pas les amis d'Evan.