Treize février.
Depuis la rentrée, nous avons financé, avec le soutien de la mairie de Paris, une plaque à la mémoire d'Esma et d'Emanuel. Elle se trouve dans le hall, et il est écrit :
« Deux élèves de ce lycée, Esma Brahimi (dix-sept ans, terminale S) et Emanuel Kristianson (dix-sept ans, terminale L), ont été froidement assassinés lors des attaques terroristes du 13 novembre 2015. Ne les oublions jamais. »
Il y a également des photos d'eux, dans le hall également. Au début, c'était vraiment dur de voir ça partout. Maintenant, c'est triste, mais leurs visages souriants sont apaisants. On se dit qu'on a eu de la chance de les connaître, bien que leurs amis les plus proches soient encore sous le choc.
Giada n'est pas venue en cours depuis. Elle a, premièrement, des difficultés à se déplacer puisqu'elle a pris une balle dans l'abdomen. Mais elle est surtout traumatisée, je sais qu'elle voit des psychologues et qu'elle ne va pas bien. Je me charge de lui envoyer mes cours. Au début, je devais juste les déposer dans sa boîte aux lettres, car elle ne voulait voir personne du lycée. Depuis, elle va un peu mieux, je peux donc lui téléphoner. Elle a peur de sortir et dort très mal, il lui arrive d'entendre des coups de feu et de faire des crises de panique, en plein milieu de la journée. Elle pense donc revenir en cours dans un mois.
Je suis allée voir, avec Loan, sa mère, et ce deux fois. Il commence à s'habituer à la situation, je crois. Il est à nouveau très proche d'Evan, j'ignore ce qui a pu les rapprocher, mais ils sont redevenus comme avant, et j'en suis contente. Je ne voulais pas détruire une amitié.
Ce soir, nous partons à Rome ! La première semaine, toute la classe part, comme tous les ans. Puis, avec Evan et Clea, nous restons trois semaines, dont deux semaines qui font partie de nos vacances en France.
Nous avons été autorisés à sortir à quatorze heures puisque l'avion est à vingt heures. Les parents d'Evan nous amènerons à l'aéroport en voiture, avec Loan et Emilia. Avec Evan, nous passons chez moi prendre ma valise et allons chez lui.
« -Donne-moi ta valise, dit Evan.
-Non, je la porte.
-Mais t'as un autre sac et en plus ton ordi ! Tu vas pas tout porter !
-Mais si, c'est pas lourd, j'ai du muscle moi.
-Donne-moi cette valise !
-Attention !! Y'a des cadeaux pour la famille de mon correspondant, tu vas encore tout casser !
-Si tu veux pas que je casse, donne-la moi !
-Non, lâche-ça tout de suite !
-Je suis plus fort que toi, attention !
-Ok prends mon ordi alors !
-Non, je veux prendre la valise ! »
Il tire un peu plus fort dessus, je la lâche.
« -Ehhh, dis-je.
-Voilà, on peut y aller maintenant, dit-il en souriant. »
Un peu gênée qu'il porte ce qui est le plus lourd, je le suis.
Chez lui, il finit sa valise pendant que je fais de la pâte à crêpes. Alors que je commence à les faire cuire, il vient dans la cuisine. Il se place derrière moi et entoure ma taille de ses bras, puis dépose un petit baiser dans mon cou. Je sursaute et manque de faire tomber la poile.
« -Pas quand je cuisine... dis-je en rougissant.
-Bah pourquoi pas ?
-Je vais tout rater !
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"Même les méchants rêvent d'amour."
Teen FictionVoici l'histoire d'Ambre Bourgeois-Ferricelli, seize ans, première scientifique dans un bon lycée parisien, résidant dans le centre de Paris au sein d'une famille riche. Elle excelle en cours, en sport et a même un petit ami. Rien ne semble l'attei...