"Tu nous entends l'blizzard, tu nous entends ? Si tu nous entends, va t'faire enculer !"
EVAN.
Je me réveille, Ambre n'est pas là. Elle dort toujours moins que moi. Je me lève et enfile un bermuda, puis descend. Tout le monde est réveillé. Ambre déjeune et discute avec Francesco. Je suis un peu paranoïaque, mais j'ai peur qu'il la drague. Je me dirige vers elle et dépose un baiser sur ses lèvres. Ce n'est pas très gentil, car elle n'aime pas trop que je l'embrasse devant les autres, mais ce n'est qu'un petit baiser et j'ai besoin de montrer ma possession. C'est puéril, mais ça m'est égal. Je bois mon café en discutant avec les gens autour de moi.
Nous nous habillons et nous rendons à la plage en vélo. Elle est proche. J'enlève mon tee-shirt et m'installe sur ma serviette. Ambre enlève timidement ses vêtements et s'allonge également, un peu gênée. Je l'ai déjà vue en maillot, mais c'était il y a quatre mois, elle était plus maigre, maintenant elle est vraiment... belle, je pense qu'il ne lui manque que très peu de kilos, mais je l'aime comme ça. Je la regarde, et remarque une tâche au niveau des côtes. Ce n'est pas une tâche de naissance.
Nous allons ensuite nous baigner, il y a d'énormes vagues qui nous emportent dans tous les sens, Ambre rit aux éclats, moi aussi, elle est belle quand elle rit.
Nous passons la journée dans la ville, nous faisons les courses. Nous rentrons en fin d'après-midi. Nous rangeons les courses, et je vais me doucher. Lorsque je sors de la douche, Ambre est sur le lit et lit son livre, j'ai envie de l'embrasser. Je peux le faire autant que je veux maintenant qu'elle est à moi. Je me mets à genoux face à elle, mets ma main sur sa joue et l'embrasse. Ses lèvres me procurent un effet fort, que je n'ai jamais ressenti avec les autres. Nos langues entrent en contact, et je sais que j'ai le contrôle sur elle. Elle qui d'habitude contrôle totalement ses émotions et ne laisse rien paraitre. Je vois comment elle réagit, même si elle a du mal à se laisser aller au début, elle ne peut rien contrôler, c'est moi et moi seul qui décide ce qu'elle ressent. Sa main se pose sur ma nuque, son contact me donne encore plus envie d'elle, ma main descend vers sa cuisse et je me rapproche encore plus d'elle, elle se retrouve progressivement allongée et moi au-dessus d'elle, je l'embrasse plus intensément mais elle arrête subitement de me rendre mon baiser.
« -Arrête, me dit-elle. »
Je la regarde, elle a peur. Merde ! A chaque fois je n'arrive pas à me contrôler. Je ne veux surtout pas lui faire peur, mais lorsque je l'embrasse j'ai tant de sensations que je ne me rends pas compte de ce que je fais. Je m'allonge à côté d'elle et l'embrasse sur la joue. Je ne veux vraiment pas la brusquer, après ce qu'elle a vécu, mais je ne me rends pas compte.
« -Désolé, encore...
-C'est pas grave. »
Petit silence.
« -Dis Evan...
-Oui ?
-J'embrasse mal ? »
Je me mets à rire. C'est complètement absurde comme question. Elle me regarde sérieusement, de ses jolis yeux verts.
« -Mais pourquoi tu me poses cette question ?
-Bah pour savoir... Parce que toi tu sais faire, mais moi...
-Y'a pas de savoir faire ou pas, on s'embrasse c'est tout !
-Mais les autres s'y prenaient mieux non ?
-Mais non enfin... c'était pas pareil. Elles étaient plus entreprenantes et ça allait plus loin. »
Elle regarde le plafond, je crois que je l'ai vexée. Elle n'a pas du comprendre ce que je voulais dire.
« -Ce que je veux dire, c'est qu'elles avaient un tempérament différent.
-Mais tu préfères ce tempérament non ?
-Non, enfin j'en sais rien, je te préfère toi tout simplement. »
Je m'approche de son oreille et lui murmure :
« -Je te préfère toi et tes jolies petites fesses... »
Cela fonctionne immédiatement, elle rougit. J'adore faire ça, la mettre un peu mal à l'aise, car elle n'arrive pas à cacher son embarras.
« -T'as vraiment un soucis avec mes fesses toi ! dit-elle.
-Oui, j'en rêve la nuit. Et toi, qu'est-ce que t'aimes chez moi ? »
Elle me regarde, encore plus embarrassée. Je m'attendais à cette réaction.
« -Heu... Je sais pas... Enfin... heu...
-Ah, rien alors ? dis-je en faisant mine d'être vexé.
-Heu si... t'es... gentil ? »
Je ris. Elle aurait pu faire mieux, quand même.
« -J'aime bien... je sais pas moi, tes yeux. »
Je souris.
« -Et ton sourire avec tes dents un peu de travers, ajoute-t-elle. Et j'aime l'expression que t'as quand tu joues du violon. »
Elle sourit timidement, tandis que je lui sors un grand sourire avec mes dents un peu de travers comme elle dit. Je dépose un baiser sur ses lèvres, heureux qu'elle ait réussi à s'exprimer un peu. On m'a déjà fait des compliments plus appuyés, ou plus aguicheurs, mais je préfère les siens.
Mais la tâche sur ses côtes me revient en mémoire, je fronce les sourcils et soulève son tee-shirt, elle le tient avec ses bras et a un mouvement de recul. Je lui ai encore fait peur, c'est fou d'être aussi maladroit.
« -Oups heu... pardon en fait je voulais voir la tâche bizarre sur ta côte.
-Quelle tâche ? J'ai pas de tâche !
-M'oblige pas à soulever ton tee-shirt ! »
Elle semble dubitative. Quel boulet je fais, elle a dû interpréter ma phrase comme une menace. Je lui caresse le bras pour la rassurer, j'aime bien faire ça, sa peau est douce.
« -Ecoute, je te rappelle que tout à l'heure on est allé à la plage, tu étais donc en maillot, j'ai tout vu.
-Eh ! Tu m'as regardée ! »
Je rigole.
« -Bah quoi, tu pensais vraiment que j'allais pas en profiter ? Je te pensais pas si naïve.
-J'aime pas qu'on me regarde.
-C'est pas qu'on te regarde, c'est que JE te regarde. Les autres ils te regardent pas. C'est que moi, j'ai l'exclusivité. Et je suis pas prêt de m'arrêter. T'es de mieux en mieux.
-Je n'ai pas changé.
-Tu as grossi, dans le bon sens du terme, t'as plus de formes maintenant. »
Elle rougit.
« -Enfin bref, change pas de sujet. Je l'ai vue, la tâche bizarre sur tes côtes. C'est quoi ?
-Une tâche de naissance.
-Tu mens, ça a pas cette couleur les tâches de naissance. En plus elle était pas là avant. »
Elle ouvre grand les yeux.
« -Mais comment tu sais ça toi ?! »
Mais quel boulet ! Je suis vraiment le roi des débiles, c'est certain.
« -Heu...
-Evan !
-Ok, je t'ai un peu regardée quand on faisait natation en décembre... »
Elle semble encore plus surprise. Au moins, elle n'est pas en colère.
« -Tu m'as regardée ? Moi ? Mais pourquoi ?
-Bah, je regardais un peu tout le monde, mais tu m'intriguais, on devait faire ce devoir d'italien ensemble et puis...
-Et puis ? »
Je ferais vraiment mieux de me taire.
« -Tes bleus, tout ça, ça m'intriguait, voilà tout. »
Elle me fixe d'une expression impassible. Elle cache ses sentiments, ça m'énerve, je veux savoir ce qu'elle pense !
« -Un jour Jared m'a donné un gros coup là, c'est resté bleu ou violet pendant longtemps, maintenant y'a une trace. C'est bon t'es content ? »
Voilà, elle se crispe, elle se braque, elle ne supporte décidément pas d'aborder ce sujet. Je me dis que c'est compréhensible, ce qu'elle a vécu est horrible, ça doit être difficile d'en parler d'autant plus qu'elle n'aime pas se montrer faible. Mais je n'aime pas qu'elle se crispe, je voudrais qu'elle soit à l'aise avec moi, qu'elle n'ait pas de mal à se confier à moi.
Puis je me sens un peu en colère, enfin non, très en colère, contre Jared. C'est honteux de frapper une fille si fort jusqu'à lui laisser une marque aussi longtemps. Et pas n'importe quelle fille, sa copine.
Je m'énerve encore plus. J'évite tout le temps de penser à ça, parce que quand j'y pense, je m'énerve. J'ai du mal à accepter qu'Ambre soit restée aussi longtemps avec quelqu'un d'autre. Qu'il l'ait embrassée, touchée, qu'il ait couché avec, qu'elle l'aimait... J'aimerais avoir l'exclusivité, être le premier pour elle, comme beaucoup de garçons un peu possessifs. C'est surement puéril comme sentiment, mais je n'arrive pas à le cacher. Mais je ne peux pas lui reprocher ça, alors que j'ai eu beaucoup de partenaires... Sauf que pour moi c'était différent, je n'ai jamais eu de sentiments, c'était simplement physique. Je sais qu'Ambre aimait Jared plus qu'elle ne m'aime moi, et cette idée m'est presque insupportable. Mais je ne peux pas en attendre trop d'elle ; nous sommes ensemble depuis une semaine, j'ai déjà du mal à ce qu'elle accepte ce qu'elle ressent pour moi, je dois me contenter de ça. Et quelque part je ne lui en veux pas, car elle me donne déjà beaucoup.
« -Qu'est-ce t'as ? demande-t-elle.
-Rien, t'inquiète... dis-je en souriant.
-Bah dis-moi, tu veux que je te dise les choses alors fais pareil. »
Cette phrase sonne presque comme un reproche. Je lui en demande trop ?
Je ne sais vraiment pas m'y prendre avec elle...
« -Rien, enfin tu sais bien, j'ai du mal à digérer l'histoire avec Jared et tout... J'aurais voulu avoir l'exclusivité, mais je suis mal placé pour te reprocher ça.
-Arrête de te faire chier Evan, dis-toi juste que je suis bien avec toi. »
Elle se lève et sort de la chambre, j'ai du mal à réaliser. Elle vient bien de me dire qu'elle est bien avec moi ? Non, j'ai rêvé. Je me mets à sourire comme un débile. Ambre m'a bien dit qu'elle était bien avec moi. Je sais qu'elle est sincère, elle a suffisamment de mal à dire ce qu'elle ressent pour mentir.
A-t-elle déjà dit ça à Jared ? Non, impossible, elle n'était pas bien avec lui.
Et puis il faudrait que j'arrête d'être jaloux, après tout, je n'ai rien à lui envier à ce pauvre type si lâche qu'il frappe sa copine et la force à coucher avec.
En fait, si, j'ai quelque chose à lui envier ; la façon dont Ambre s'accrochait obstinément à lui malgré tout le mal qu'il lui faisait, toutes les choses inacceptables qu'elle acceptait pour lui, sa virginité...
« -EVAN ! VIENS BOUFFER ! crie Francesco, me sortant de mes pensées. »
Je descends et m'assieds immédiatement à côté d'Ambre. Nous mangeons, comme toujours dans une ambiance conviviale. Ambre a l'air d'apprécier Francesco, bon, au moins elle s'intègre. De toutes façons, je suis plus beau que lui. Enfin, il est plus musclé... Mais Ambre est bien avec moi, elle me l'a dit.
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"Même les méchants rêvent d'amour."
Teen FictionVoici l'histoire d'Ambre Bourgeois-Ferricelli, seize ans, première scientifique dans un bon lycée parisien, résidant dans le centre de Paris au sein d'une famille riche. Elle excelle en cours, en sport et a même un petit ami. Rien ne semble l'attei...