Chapitre 59

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-Elle fait une hémorragie, il faut aller à l'hôpital, il faut un médecin, je vais m'habiller ! »

Elle commence à partir mais je la retiens.

« -Est-ce que c'est grave ?? je demande assez bas pour qu'Ambre n'entende pas.

-Je ne sais pas, ça peut facilement le devenir si on n'agît pas vite, prend une autre serviette, ça ne sert à rien de lui donner des vêtements. »

Je hoche la tête et m'habille plus vite que je ne l'aie jamais fait. Je vais chercher une autre serviette dans la salle de bain, plus grande. J'enlève celle qui était en dessous d'Ambre et l'enroule dans la nouvelle. Je lui mets des chaussettes pour qu'elle n'ait pas froid aux pieds.

« -Je veux pas y aller... pas encore... dit-elle.

-Ce sera pas long t'inquiète pas, tout va bien se passer...

-Qu'est-ce que t'as dit à ta mère tout à l'heure ? Qu'est-ce que tu me caches ??

-Rien, rien t'inquiète pas, fais-moi confiance, ça va aller. »

Je lui embrasse le front. Ma mère redescend, prend son sac à main ainsi que les béquilles d'Ambre à la main. Nous descendons, c'est un peu délicat avec Ambre enroulée dans la serviette et son attelle à la jambe, mais je m'en sors. Tout ce qui compte pour moi, c'est que nous arrivions à l'hôpital et qu'on me dise qu'elle va bien.

Lorsque nous sommes en bas, le taxi que ma mère a dû appeler est déjà là. Nous rentrons dedans, le chauffeur ne pose pas de question et nous emmène à l'hôpital. Ambre a l'air d'avoir vraiment mal au ventre. Je lui caresse la joue, même si ça ne sert à rien, c'est presque plus pour moi que je le fais, j'ai besoin de la toucher, d'être doux.

Nous arrivons assez rapidement à l'hôpital. Ma mère arrive plus vite que moi à l'accueil puisque je dois faire attention à Ambre. Elle est tout de suite prise en charge. C'est mauvais signe, ça. Ça veut dire que c'est grave. Je ne veux pas y croire. Je ne veux pas croire qu'il lui arrive quelque chose de grave. Mon cœur va sortir de ma cage thoracique. Mon estomac est noué. Un médecin me prend Ambre des bras, j'ai envie de le frapper, je suis un peu stupide mais je ne veux pas me séparer d'elle.

« -Je veux venir avec elle !

-C'est impossible monsieur, un gynécologue va la prendre en charge, n'étant pas membre de la famille vous ne pouvez pas y assister. »

Je vois la réaction d'Ambre à l'entente du mot « gynécologue ». La pauvre, elle doit être morte de peur. J'aimerais être à côté d'elle.

C'est ainsi que nous attendons pendant un temps interminable. Je n'ai aucune idée de la durée de cette instant, mais il me paraît durer des heures. Je ne cesse de marcher, de m'assoir, de marcher à nouveau, de sortir, marcher dehors, puis rentrer, puis m'assoir, puis sortir... Je ne tiens pas en place.

Un médecin finit par venir nous voir.

« -Vous êtes bien les accompagnateurs d'Ambre Bourgeois-Ferricelli ?

-Oui, répond ma mère. »

Mon cœur bât à cent à l'heure.

« -Elle va bien. Venez dans mon bureau, vous pourrez la voir une fois que je vous aurai expliqué. »

Nous le suivons. Il a dit qu'elle allait bien, je suis rassuré, mais j'ai encore peur, et surtout, je veux la voir.

« -Ambre a fait une hémorragie qui a été déclenchée par une intolérance au médicament qu'elle prend depuis son accident de... hum gymnastique c'est ça ?

"Même les méchants rêvent d'amour."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant