Chapitre 39

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Jeudi – J'arrive en cours, Evan parle avec son groupe d'amis, comme toujours je ne m'y arrête pas. Je reçois un appel de Loan.

« -Loan ? ça va ? je demande immédiatement.

-Ambre... Je pourrai pas venir en cours aujourd'hui, tu pourrais passer après les cours pour me donner ce que j'aurai manqué s'il te plaît ? »

Il a l'air d'aller très mal.

« -Oui, bien sûr. C'est grave ?

-Je sais pas... Je... Je t'expliquerai ce soir si j'en ai le courage...

-Ok tiens bon ça va aller, t'inquiète pas tu peux m'appeler à la pause de midi si tu veux !

-Nan je te dérangerai pas t'inquiète, allez va en cours tu vas être en retard... »

Il raccroche et me laisse dans le doute. J'espère que ce n'est pas trop grave.

La journée semble durer une éternité, et j'ai l'impression de ne jamais croiser Evan. J'ignore où il était lors de la pause déjeuner, mais je ne l'ai pas croisé.

Je sors à dix-huit heures trente du lycée et me dirige immédiatement vers le métro. Mon cœur bât un peu fort, je ne sais pas à quoi m'attendre.

Je sonne, et lorsque la porte s'ouvre, c'est dans un assez mauvais état que je trouve Loan. Pâle, livide, les yeux bouffis et d'énormes cernes.

Il me fait entrer. A peine ai-je fermé la porte derrière moi qu'il se laisse tomber dans mes bras. Je pense qu'il pleure en silence, je ne sais pas quoi faire alors je lui caresse le dos. Après un long instant, il me relâche et nous nous asseyons sur le fauteuil.

« -Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Son état s'est aggravé. Les médecins sont de plus en plus pessimistes, ils ne savent pas quoi faire.

-ça va s'arranger, tu lui as parlé ?

-A qui ?

-A ta mère.

-Non, j'arrive à peine à la voir, je peux pas rester une minute dans sa chambre, alors lui parlé j'imagine même pas.

-Ah... Je pense que ça te ferait beaucoup de bien.

-Je peux pas. C'est trop dur. »

Je réfléchis quelques minutes.

« -Si tu veux... Je pourrais t'accompagner, peut-être que ça sera moins dur, lui dis-je en souriant. »

Il sourit légèrement.

« -On pourrait essayer oui. Mais je veux pas te plomber le moral, parce que même si tu la connais pas, ça va pas être agréable du tout.

-C'est pas grave, au moins j'aurai essayé.

-Merci beaucoup.

-T'en as parlé à Evan ?

-Non. Pas pour l'instant, c'est pas le bon moment.

-Peut-être qu'il t'aiderait mieux que moi.

-Je ne pense pas. Si c'était le cas, il aurait remarqué que j'allais mal.

-Ah oui... »

Nous restons pensif quelques instants.

« -Tu sais que son anniversaire c'est dans trois semaines ?

-Sérieux ?!?! C'est quel jour ?

-Haha. Le quinze octobre, je crois que je viens de te sauver la vie.

"Même les méchants rêvent d'amour."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant