Chapitre 31

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Je passe mes jours à réviser et à faire du sport, pour évacuer, et je me couche à vingt et une heure trente. Je n'ai jamais eu pour habitude de me coucher tôt, mais je dois être en forme le jour du bac. Je fais attention, je mange stratégiquement pour profiter des vitamines ou protéines des aliments. Mes parents me mettent une pression énorme, je suis donc très à cran. Je suis quelqu'un de très insensible et difficile à influencer, mais les examens me font vraiment stresser, ce qui fait que je suis très nerveuse. Si mes parents me rassuraient, ça irait mieux, mais au lieu de ça ils me donnent l'impression de ne pas être prête.

Mercredi – je dois voir Evan, je suis contente de le voir mais un peu contrariée de laisser mes révisions. Cependant, je sais qu'il a raison, si je n'arrête pas juste une journée, je vais saturer et je pourrais rater mon examen. Après tout le travail que j'ai fourni, c'est simplement inconcevable.

Après avoir relu quelques fiches de révision en buvant un café, je m'habille pour sortir. Je n'essaie vraiment pas d'être belle.

« -Où tu vas comme ça, à deux jours du bac français ? me demande ma mère. »

Est-elle obligée de faire un compte à rebours avant le bac dans chacune de ses phrases ?

« -Je sors un peu avec Evan.

-Tiens donc, ça m'étonne pas qu'il passe son temps à sortir lui. Je ne pensais pas que ma fille pourrait se laisser influencer au point de risquer son avenir. »

Je n'en peux plus de ces phrases où elle me rappelle que je joue mon avenir.

« -Mais maman, je sors juste une journée pour décompresser, je rentrerai pas tard en plus je pourrai réviser ce soir.

-Fais comme bon te semble, mais ne viens pas pleurer si tu rates ton examen. »

Je pars, je ne souhaite pas en entendre plus, je suis vraiment trop sur les nerfs. Je n'ai pas encore dit à ma mère que je partirais un mois à Rome, j'attends le verdict du médecin pour ne pas me faire rabaisser s'il dit « non ». Je ne sais toujours pas qui est ma correspondante.

Evan m'attend en bas. Il me voit, vient vers moi et dépose un petit baiser sur mes lèvres, ce qui me détend un peu.

« -ça va pas fort, dit-il.

-Ah bon ? Qu'est-ce que t'as ?

-Non, toi, ça va pas fort, ça se voit.

-Ah, non ça va, je suis juste un peu stressée mais ça va. On va où ?

-On peut aller chez moi si tu veux.

-Je squatte tout le temps chez toi... dis-je, embarrassée.

-C'est pas pour me déplaire, dit-il en souriant.

-Mais c'est malpoli.

-On s'en fout, allez viens. »

Il met son bras autour de ma taille et nous allons chez lui. Arrivés, il me propose de cuisiner un gros repas. On se met donc d'accord ; poulet au légumes, spaghetti, et tiramisu en dessert. Il m'apprend à faire le poulet avec des cèpes, tandis que je lui apprends comment je fais mon tiramisu.

« -Bon, là tu mets un peu de Marsala pour que ça ait plus de goût. »

Je lui tends la bouteille, il n'arrive pas à l'ouvrir.

« -Putain, mais ouvre-toi !!! »

Il y parvient d'un coup, si bien qu'il me renverse plein de Marsala dessus. Après la pâte à crêpes, le Marsala !

"Même les méchants rêvent d'amour."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant