Chapitre 28

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Il se décolle légèrement de moi, me sourit, puis pose ses lèvres sur les miennes, et nous nous embrassons. Et toutes ces sensations si fortes m'envahissent, je me sens si bien, avec lui, juste lui. Il me caresse doucement le dos, puis passe sa main dans mes cheveux. Il se décolle lentement de moi et me sourit, j'aime son sourire avec ses dents légèrement décalées, son sourire imparfait et pourtant beau. On s'assied sur le canapé devant la télé.
« -A Pâques, je pars en vacances avec des cousins de mon âge, tu veux venir ?
-Quoi ? Où ça ? Y'aura ton cousin de la dernière fois là ?
-Non, c'est mes cousins du côté de ma mère, ils sont très sympa, y'a une majorité de mecs mais il y a une autre fille t'inquiète. On va faire un stage de surf à Biarritz, on a une maison pas loin de la plage.
-A Biarritz ?! Mais c'est hyper cher là-bas !
-C'est un héritage d'au moins deux siècles, et on est une famille nombreuse, on se la partage. Alors t'es partante ? Ce serait la deuxième semaine.
-Ouais, trop ! J'ai jamais fait de surf, ça a l'air trop bien !
-Bah je dis à ma mère que c'est bon et voilà !
-Merci beaucoup ! »
Je suis rentrée chez moi peu de temps après. Je suis en couple avec Evan. Ça fait une drôle d'impression de se dire ça.
Quelques jours passent, nous sommes en vacances. Je sors de cours une heure plus tôt que d'habitude, il fait beau et chaud. Contrairement à mes attentes, Evan assume totalement devant ses amis que nous sommes ensemble. Lorsque nous sommes ensemble, il met tout le temps son bras autour de ma taille. On ne s'embrasse pas devant les gens, car je n'aime pas ça, je suis de nature timide.
Nous nous rendons place des Vosges et nous installons sur la pelouse, il fait beau et chaud. Nous sommes seuls tous les deux, allongés. Evan me met contre lui et nous écoutons de la musique ensemble. Je suis tout simplement bien, il me suffit de sa présence pour être heureuse. C'est étrange comme sensation, je pensais que ça n'existait que dans les films, ou dans les livres, et pourtant ça m'arrive à moi. Mon regard se perd dans le ciel bleu, et je pense à la tournure qu'a pris ma vie depuis que je connais Evan. Et je lui dois une éternelle reconnaissance. Au début, il m'agaçait au plus haut point avec sa façon de se mêler de ma vie, mais au final, il avait raison. Je me demande pourquoi a-t-il fait ça, pourquoi s'est-il intéressé à moi, pourquoi a-t-il cherché à me sortir de ces problèmes...
« -AMBRE ! »
Je me relève brusquement et cherche qui m'appelle.
C'est ce que je craignais.
Jared.
Alors que tout commençait à s'arranger, il faut qu'il revienne dans ma vie.
Il s'approche de nous, Evan l'aperçoit et son visage est subitement envahi par la haine. Il se lève.
« -T'es mort ! dit Evan. T'es un homme mort, espèce de connard !!! »
Il le prend par le col et le plaque contre un arbre, Jared le prend également par le col, je m'approche d'eux pour tenter de les calmer, mais je n'ose pas m'approcher de Jared.
« -Alors c'est toi qui me l'as volée hein ?! C'est à cause de toi qu'on n'est plus ensemble !!! dit Jared.
-Pourquoi tu remets la faute sur moi, alors que t'as tout gâché tout seul ?! C'est toi qui l'as frappée, qui l'a violée, rabaissée alors que t'avais la chance d'être avec elle ! Moi tout ce que j'ai fait, c'est la sortir de cette merde. »
Jared blêmit et me regarde, son expression du visage me surprend un peu, je ne saurais la décrire. Le voir est déjà un choc pour moi.
« -Tu lui as tout dit ? demande-t-il, désemparé. »
Je n'arrive pas à répondre, j'essaie de cacher mes sentiments, comme à mon habitude, mais je me sens vraiment mal. Mes mains sont moites et tremblent, et je pense avoir pâli. Evan se place derrière moi et m'enlace de ses bras, ce contact me rassure, mais impossible de me calmer.
« -Fous-lui la paix ! Elle est plus à toi maintenant, elle t'aime plus, t'as laissé passer ta chance, alors casse-toi maintenant, t'as déjà ruiné sa vie suffisamment tu crois pas ?!
-Ambre, reviens avec moi s'il te plait, je ferai tout ce que tu voudras, j'irai voir un psy pour plus être violent, je te forcerai plus jamais, je te frapperai plus non plus, je prendrai soin de toi, je te promets que ce sera plus pareil !
-T'as pas compris ?! BARRE-TOI ! Toi t'es son passé, maintenant elle est à moi, rien qu'à moi, toi t'es plus rien alors fous-lui la paix !
-Vous êtes ensemble ?! s'écrie Jared.
-Ouais on est ensemble. »
Evan me dépose un rapide baisé sur les lèvres. Il ne fait qu'empirer la situation... Jared le pousse, Evan le repousse et lui met un coup de poing.
« -Evan non ! je m'écrie.
-Tu le défends ?!
-Je veux pas que vous vous battiez... Jared, je veux que tu partes. »
Il me regarde avec une expression qui me donne mal au cœur.
« -Je veux pas.
-Jared, pars s'il te plait. C'est terminé d'accord ? Je passe à autre chose, alors fais pareil.
-Pardonne-moi, s'il te plait, pardonne-moi, dit-il avec les yeux qui brillent.
-Pars ! Laisse-moi tranquille, laisse-moi être heureuse pour une fois ! dis-je en le poussant. »
Il me regarde dans les yeux, puis part. Evan me prend dans ses bras tandis que je tremble encore.
« -C'est fini d'accord ? Il te fera plus jamais de mal. Allez viens on va chez moi. »
Il m'embrasse sur la joue et nous prenons le métro pour nous rendre chez lui.
J'ai beaucoup d'appréhensions pour notre relation. J'ai peur qu'Evan perde patience, car je n'arrive pas à lui montrer d'affections, à lui dire ce que je ressens, à aller vers lui, à lui faire totalement confiance... Je n'arrive même pas à lui faire un petit bisou. Et je ne sais pas quand j'arriverai à coucher avec lui, cette perspective m'apparaît comme impossible pour l'instant, et je ne veux pas le faire attendre trop longtemps... Et même si un jour cela arrive, j'ai peur de ne pas être assez bien pour lui, par rapport aux filles très jolies qu'il a fréquentées. Sa famille m'adore et m'intègre, tandis que la mienne le méprise. Je n'ai vraiment rien à lui offrir.
Nous arrivons chez lui.
« -On fait des crêpes ? me propose-t-il.
-Oui ! je réponds, enthousiaste. «
Nous allons dans la cuisine, il sort les ingrédients, je les mets et il me les passe. J'adore faire la cuisine avec quelqu'un, surtout des gâteaux, parce que c'est un moment convivial que je n'ai jamais partagé. Les seules fois où j'ai cuisiné avec ma mère, l'ambiance était froide et elle ne cessait de me reprocher de mal faire. Romain, lui, n'aime pas du tout faire la cuisine. Alors même si la recette des crêpes est simple, j'aime beaucoup ce moment, car j'aime la compagnie d'Evan et que lorsque nous sommes ensemble, nous rions pour rien. Jusqu'à en avoir mal au ventre et les larmes aux yeux.
Evan passe le batteur électrique.
« -Ajoute de l'eau progressivement ! dit-il. »
Je prends l'eau et la verse un peu brutalement dans le saladier, et Evan ayant oublier de diminuer la rapidité du mixeur, la pâte se met à gicler.
« -Evan putain t'es débile !
-Ahhh mon tees-shirt ! dit-il en se reculant. »
A ce geste le mixeur n'est plus au fond du saladier, donc la pâte gicle encore plus, ce qui fait rire Evan.
« -Mais ralentis le mixeur ducon ! dis-je. »
Il arrête le mixeur, il rit encore, mon tee-shirt est plein de pâte à crêpe. La cuisine n'y a pas échappé. Et lorsqu'Evan me regarde, riant, avec des gouttes de pâte à crêpes sur le visage, je me mets à rire aussi, il rit encore plus, et son rire me fait encore plus rire, comme toujours. Il allume le mixeur, plus doucement cette fois-ci, pour finir la pâte, tandis que je nettoie la cuisine et mets de l'eau sur mon tee-shirt. Evan enlève carrément son tee-shirt, il aime bien être torse-nu, tandis que ça me gêne. Je pense que c'est ça qu'il aime le plus. Il commence à faire des crêpes et me regarde.
« -Eh bah alors Brinou, ton tee-shirt est trempé ! dit-il en riant.
-Et la faute à qui hein ?
-Tu sais tu peux l'enlever, ça me dérange pas, dit-il avec un sourire en coin.
-Evan ! »
Il s'approche de moi, je rougis rapidement à cause de son torse nu.
« -Je t'intimide ? demande-t-il malicieusement.
-Heu... je... non mais... »
Il sourit et dépose ses lèvres sur les miennes, j'aime ce contact. Il se détache de moi et me regarde.
« -Va prendre un tee-shirt dans mon armoire. »
Je vais dans sa chambre et lui emprunte un tee-shirt que je trouve beau. Souvent, les tee-shirts des garçons sont plus beaux que ceux des filles.
Je le rejoins dans la cuisine et le trouve en train de galérer à décoller une crêpe cramée de la poile, je me moque de lui.
« -ça veut faire le beau à se balader torse nu, et après ça crame les crêpes ! Bah bravo !
-Eh, c'était pour t'embrasser, donc c'est ta faute !
-Ma faute ? Mais je te l'ai pas demandé !
-Tes yeux le demandaient, dit-il avec son sourire en coin. »
Je rougis. Depuis quand peut-on lire mes émotions dans mon regard, alors que je sais bien les cacher ? Surtout ce genre d'émotion, c'est un peu gênant.
« -Eh oui Brinou, sache que dans ces situations, je vois tout ce que tu ressens.
-Eh ! ça se fait pas !
-Bah, si, puisque je le fais, haha. Tu veux quoi dans ta crêpe ?
-Nutella, mais je peux me la faire.
-Va t'asseoir dans le salon, j'arrive.
-Je peux t'aider ?
-Va t'asseoir je t'ai dit ! »
Je n'ai pas l'habitude de me faire servir, ça me gêne donc un peu, mais je dois bien me laisser un peu aller. Evan arrive avec quelques crêpes et du jus de fruits et allume la télé. Je mange une crêpe, puis une autre, et encore une autre, j'adore les crêpes. Curieusement, les calories que j'ingurgite ne me préoccupent pas.
Une fois les crêpes finies, je me dis que je devrais faire un bisou à Evan pour le remercier. Mais ce n'est pas naturel chez moi. Alors j'hésite, pesant le pour et le contre. Ça lui fera plaisir, je dois faire cet effort.
Je me rapproche un peu de lui, il me regarde, je lui dépose un petit baisé rapide sur les lèvres et rougis. C'est pas terrible, j'aurais pu faire mieux... Mais ça semble lui convenir, car il sourit et me regarde avec ce regard que j'aime tant, ce regard qui me donne l'impression d'être différente...
« -Que me vaut cet honneur ? demande-t-il.
-Heu... pour les crêpes... et un peu tout quoi...
-J'aime quand tu fais ça. »
Il dépose ses lèvres sur les miennes tout en me caressant le dos, j'adore quand il fait ça. Nos langues entrent en contact, je perds totalement le contrôle, j'ai un peu du mal à m'y faire.
« -Laisse-toi aller, laisse-moi contrôler... murmure Evan. »
Lit-il dans mes pensées ? Peu importe. Je me laisse aller, je le laisse prendre le contrôle, car après tout, pourquoi s'empêcher de prendre du plaisir ?
C'est si fort ce qu'il se passe entre nous, je me sens si bien... Me laissant aller, je pose ma main sur sa nuque. Ce geste peut sembler banal et anodin, mais je ne suis vraiment pas avenante. Je n'ose jamais prendre des initiatives pour ce genre de chose, car je suis persuadée de mal faire, d'être trop inexpérimentée. Ce geste semble plaire à Evan, car il m'embrasse de façon plus intense, m'allongeant progressivement sur le canapé. Mais c'est lorsque je me retrouve en dessous de lui que j'ai un déclic, la peur prend le pas sur le plaisir et je m'arrête brusquement de l'embrasser. Il me regarde et se redresse, il sait bien pourquoi je réagis de cette façon. Il me redresse et caresse mon bras.
« -Désolé, je me rends pas compte dans ces moments. Tu dois pas hésiter à me stopper dès que tu te sens mal, d'accord ?
-C'est moi qui suis désolée. Je suis même pas capable de t'embrasser dans cette position, ni d'aller vers toi si ce n'est que pour te faire un petit bisou de merde...
-Arrête de dire ça, c'est pas grave, t'y arriveras progressivement, pour l'instant c'est trop tôt mais c'est pas grave, on a le temps. Surtout dis-moi quand je dépasse la limite, ok ?
-D'accord... »
Il me sourit et m'embrasse le front, et nous nous allongeons sur le canapé, devant la télé.
Je dors chez lui le soir même, nous dormons ensemble et il évite de m'embrasser trop intensément. Ça me fait un peu de peine pour lui, mais je suis touchée qu'il fasse cet effort.
Je passe toute ma semaine avec Romain, car c'est ce que nous avions prévu, il dort chez moi tous les soirs et nous passons nos moments uniques ensemble, car le lien qui nous lie est très fort. Evan était un peu déçu que nous ne puissions pas nous voir, mais il accepte. Il sait à quel point je tiens à Romain et qu'il est essentiel pour moi d'avoir mes moments avec lui.
Vendredi, Romain part et j'attends qu'Evan vienne me récupérer avec ses cousins pour partir.
Il monte et salue mes parents, qui lui répondent froidement, comme ils savent si bien le faire, puis prend ma valise.
« -Non laisse je la prends !
-C'est bon, elle est légère.
-Mais y'a un ascenseur ! »
Je lui tire de la main et on entre dans l'ascenseur.
« -Ma copine c'est un bonhomme ! dit-il en riant.
-Bah oui qu'est-ce que tu crois ! »
Il m'embrasse doucement. Nous rejoignons ses cousins, qui se présentent, mais j'oublie rapidement leurs noms. Nous prenons le métro jusqu'à la gare Montparnasse, traversons les interminables couloirs de Montparnasse-Bienvenüe (la hantise des parisiens), puis une fois dans la gare nous dirigeons vers le train déjà à quai.
Nous nous installons, ma place était prévue à côté de Loan, mais Evan a immédiatement échangé sa place. Nous sommes dans un carré, les autres dans le carré d'à côté, ce qui est très agréable. Il est dix-neuf heures et le train part, il n'y a pas beaucoup de monde. Evan sort du saucisson, je ris.
« -Bah quoi ? C'est l'heure de l'apéro ! dit-il avec une voix de beauf.
-Passe du saucisson !
-Bah nan, fallait pas se moquer de moi !
-Evaaaneuh.
-Un bisou et t'auras du saucisson. »
Je le regarde, un peu gênée, car il y a ses cousins en face, et lui fais un petit bisou sur la joue.
« -Alors c'est qu'elle est timide Ambre ! dit un des cousins.
-Et ouais Lounes, mais elle est rien qu'à moi.
-C'est de quelle origine Lounes ? Je trouve ça trop beau comme prénom, dis-je.
-Ma mère est tunisienne, dit-il. Et ouais, je suis un beau gosse ! dit-il en me souriant.
-Oh, range ton sourire là, dit Evan.
-Tranquille, je vais pas te la piquer. J'ai trouvé la mienne.
-Sérieux ?! s'écrie Clara, la cousine d'Evan. Mais tu me l'as pas dit !
-Ouais, c'est compliqué. Elle est juive, et son père porte pas les musulmans dans son cœur si tu vois ce que je veux dire. Mais je compte pas lâcher l'affaire, il va voir son daron si je vais la laisser tranquille sa fille, dit Lounes en riant.
-T'as raison, dit Clara. »
Clara et Lounes sont proches, un peu comme Romain et moi, mais pas autant.
Nous jouons aux cartes pendant tout le trajet, Lounes triche tout le temps.
« -Ah c'est bougnouls, toujours en train de marchander, on est pas au souk ici Lounes ! dit Evan en riant.
-Et toi alors le napolitain, on sait bien que les napolitains arnaquent tout le monde ! renchérit Lounes. »
Nous rions. C'est évidement de l'humour noir, car on dit que les napolitains sont malhonnêtes, et Evan est né à Naples.
« -Oh, tu te calmes avec les napolitains, parce que c'est nous les meilleurs ! dit Clara.
-Soyez pas ridicules les italiens du sud, y'a pas d'emploi chez vous à part la mafia, dis-je en riant. C'est les florentins les meilleurs, notre accent est plus beau, vous on comprend rien à ce que vous dites !
-T'es du Nord ?! s'écrie Evan. Merde, ma copine est du Nord !
-Moi non, juste ma mère !
-Ta sentence sera terrible, italienne du Nord ! dit Evan. »
Nous rions encore. En Italie, le Sud est assez différent du Nord et il y a plus d'emplois, tandis que la mafia est plus présente dans le Sud, d'où nos propos. Les napolitains ont également un dialecte propre à leur ville, donc les italiens du Nord ne les comprennent pas toujours. Nous faisons de l'humour avec les stéréotypes.
Le train arrive à Biarritz, nous descendons et prenons un bus qui n'arrive pas très loin de la maison.
Nous marchons un peu, tandis qu'Evan et Clara sont en plein débat patriotique pour me prouver que Naples est une plus belle ville que Florence, puis nous arrivons devant une assez grande maison au style basque. Nous entrons, l'intérieur est très grand et beau, tout fait de bois mais avec un côté moderne. Ce n'est pas une villa avec une vue sur la plage, mais une maison familiale où l'ambiance est agréable. Vincent, un autre cousin d'Evan, allume l'électricité et l'eau, nous montons à l'étage poser nos valises.
« -Bon, je suppose que l'italienne du Nord veut dormir avec Evan ? demande Francesco, un autre cousin.
-Même si elle veut pas, elle dort avec moi, elle a pas le choix, dit Evan en riant.
-Bon bah vous pouvez aller dans la chambre du fond alors, y'a un lit deux places, dit-il avec un sourire en coin.
-Haha, t'es con. »
Nous allons vers ladite chambre, qui s'avère belle. Un lit deux places se trouve au centre de la pièce, un petit bureau contre un mur et une grande armoire contre l'autre mur. Le troisième mur est doté d'une grande fenêtre et un tableau de la mer se trouve au dessus de la tête de lit. Les rideaux, couvertures, tapis et certains meubles sont de couleur bleu océan, le reste est en bois. C'est très mignon.
« -C'est beau... lui dis-je.
-Viens, je te fais visiter. »
Nous visitons la maison, il y a beaucoup de chambres car la famille d'Evan est très nombreuse. Chaque chambre est faite de bois et d'une couleur, c'est amusant. Il y a trois salles de bains pour six chambres. Au rez-de-chaussée, il y a une petite cuisine et un salon plutôt lumineux, une salle à manger avec une grande table et beaucoup de photos de famille. Le soleil se couche, je peux donc voir le jardin qui n'est pas très grand mais doté de balançoires et d'un garage.
« -ça doit couter une fortune, dis-je.
-Ouais, mais à l'époque où ça a été acheté ça coutait pas grand-chose. »
On grignote un peu pour le dîner, puis on va tous dans le salon regarder un film. Nous sommes huit au total ; Lounes, Clara, Francesco, Antonio, Pierre, Vincent, Evan et moi. L'ambiance est conviviale, on rigole bien, Francesco et Lounes me taquinent beaucoup, mais ça ne me dérange pas. Evan met son bras autour de ma taille pour me rapprocher de lui, je pose ma tête sur son épaule en hésitant un peu au début, mais je me détends rapidement. Je commence à être plus à l'aise avec lui.
On regarde donc le film en italien, qui est très drôle.
On va ensuite se doucher. Je me douche rapidement, je ne suis pas chez moi. J'ai évidement oublié une fois de plus de prendre mon pyjama, je regrette d'avoir pris une serviette aussi courte pour économiser de la place.
J'entre timidement dans la chambre, Evan est sur son portable. Il lève les yeux vers moi et sourit, évidement je rougis.
« -Arrête de me regarder comme ça ! lui dis-je.
-Tu te ballades avec une serviette hyper courte et tu veux que je te regarde normalement, dit-il en riant. »
Je galère à trouver mon pyjama dans ma valise.
« -T'es belle, dit soudainement Evan.
-Arrête, c'est pas marrant. »
Il se rapproche de moi.
« -Je dis à ma copine qu'elle est belle, je vois pas ce qui peut être marrant. »
Il aime bien dire « ma copine », au cas où j'oublierais qu'on est ensemble.
La proximité de nos visages me fait rougir encore plus.
« -T'es belle tout simplement, t'as de belles jambes, de beaux yeux verts, un beau visage, un beau sourire, et surtout un joli petit cul, dit-il en souriant malicieusement.
« -Evan !!!
-Bah quoi, j'ai pas le droit de dire que t'as un joli petit cul ?
-Non, ça me gêne.
-C'est pas de ma faute si tu as un joli petit cul.
-Mais arrête !
-Arrête quoi ?
-De le dire !
-De dire quoi ? Que tu as un joli petit cul ?
-Oui !
-Mais c'est pas de ma faute si tu as un joli petit cul !
-Bon, va te doucher, je dois m'habiller.
-Tu me donnes une bonne raison de ne pas aller me doucher. »
Il dépose un baisé sur mes lèvres et sort de la pièce. J'enfile mon pyjama, m'installe sur le lit et lis mon livre. Evan rentre peu de temps après en caleçon, j'évite de le regarder en restant fixée sur mon livre. Il vient s'allonger à côté de moi et met sa tête dans mon cou tout en mettant son bras sur mon ventre. Il se met à me faire des bisous dans le cou. J'ignorais que cette zone pouvait être si sensible, ses baisers me procurent des frissons et me font perdre le contrôle. Je relis dix fois la même phrase de mon livre car je n'arrive pas à me concentrer.
« -On dirait que tu frissonnes... Je te fais de l'effet ! dit fièrement Evan.
-N'importe quoi, j'ai un peu froid.
-Hahaha, pas la peine de nier, il fait chaud. Je sais comment fonctionnent les filles, les bisous dans le cou ça vous fait toujours de l'effet.
-C'est sur qu'avec tes nombreuses conquêtes t'as de la connaissance en la matière, dis-je un peu froidement.
-Qu'est-ce que t'as ? T'es jalouse ?
-Nan, ça n'a rien à voir.
-Alors c'est quoi le problème ?
-Rien, laisse tomber.
-Mais non, dis !
-Nan je t'ai dit, c'est rien je suis fatiguée je dis n'importe quoi.
-D'accord... dit-il sans conviction. »
Je pose mon livre et m'allonge, Evan reste collé à moi. J'éteins la lumière, il m'embrasse et je m'endors rapidement.

Voilà la suite pas super longue mais comme je vous l'ai dit je fais comme je peux. Prochain chapitre sous le point de vue d'Evan.

"Même les méchants rêvent d'amour."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant