Chapitre 26

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A la fin du contrôle, sans surprise, le professeur me retient. Après que le restant des élèves soit sorti, il prend la parole.
« -Par rapport au rendez-vous d'hier...
-J'en suis vraiment désolée. Ça ne se reproduira plus, et je n'aurai pas du sortir comme ça.
-Non, je ne suis pas énervé contre toi. Je me suis disputé avec tes parents, mais ils n'ont rien voulu entendre. Ne t'inquiète pas, je vais pas te saquer pour ça. Je soutiens toujours ce que je disais ; tu travailles trop et te mets trop de pression, mais j'ai bien compris que tes parents étaient à l'origine de tout ça. Te laisse pas abattre par leurs critiques. »
Je ne réponds pas, dubitative, et le salue. Je sors et vois Evan. Je fronce les sourcils.
« -Qu'est-ce que tu fais là ? Demandai-je.
-Tu vois, je t'avais dit que tu travaillais trop.
-T'as écouté ma conversation ?!
-Ouais et alors ?
-C'était peut-être confidentiel, tu crois pas ?!
-Le problème avec toi, c'est que si on force pas, on obtient rien. Tu devrais écouter le prof. Tu travailles trop et c'est mauvais pour toi.
-Je travaille pas trop !! Je DOIS travailler comme ça c'est tout !
-Tu le dépasseras jamais.
-Qui ça ?
-Loan. Je sais bien que tu veux être la première, mais tu pourras pas être meilleure que lui.
-C'est ce qu'on verra, dis-je en partant. »
Il me rattrape par le bras.
« -Lâche-moi ! Dis-je agressivement.
-T'es tellement froide que c'en est effrayant. »
Je reste légèrement perturbée par sa remarque, mais je pars.

Deux semaines.
Evan et moi ne nous parlons plus. C'est mieux comme ça, il a enfin lâché l'affaire. Je vais pouvoir oublier la faible affection que j'avais réussi à éprouver à son égard. Je ne suis amie qu'avec Loan, il n'y a que lui. Contrairement à mes attentes, Evan ne nous a pas lancé un seul regard noir. Il ne me regarde jamais mais est toujours ami avec Loan.
A mon grand désespoir, je n'arrive pas à dépasser Loan, ni même d'arriver à son niveau. Je commence à me sentir fatiguée, je crois que quelques fois il m'est arrivé de dormir jusqu'à trois heures trente du matin, et je travaille tout le temps, bien que je continue d'aller à la gym et à la musculation. Je n'oublie jamais mon cachet le matin et le jus d'orange, car sans ça je sens que je peux flancher à tout instant, et je veux à tout prix éviter ça. Le problème est que je n'ai jamais faim, je dois toujours me forcer à manger. A midi, ça va, mais le soir c'est presque impossible, je ne me nourris généralement que d'une soupe, car avec plus de nourriture, j'ai envie de vomir et ça m'empêche de me concentrer sur mes cours. L'ambiance chez moi est plus que froide, et mes parents sont partis à Milan hier pour deux semaines. Les seules fois où ma mère daigne m'adresser la parole, c'est pour me demander si j'ai battu Loan, et chaque fois je dois affronter son regard froid et déçu lorsque je lui réponds que non.
Ce soir, je fais un effort. J'ai sport demain, je dois être performante. Je me cuisine donc des épinards, pour le fer, et du poisson.
Je travaille et m'arrête à une heure du matin, il faut que je dorme un peu.

Je sens que je ne peux pas respirer, mais je n'arrive pas à me réveiller. C'est une sensation horrible ! Je n'arrive pas à ouvrir les yeux ni à bouger, alors que je ne peux pas respirer.
Soudain, j'ouvre les yeux et j'ai à peine le temps de me tourner que je vomis au pied de mon lit. Je trouve ça tellement horrible de vomir, c'est vraiment désagréable, de plus je respire mal. J'ai le temps de me lever et de courir aux toilettes pour vomir de nouveau, je commence à paniquer, pourquoi vomis-je ? J'ai peur, j'espère que je ne suis pas en train de replonger dans le cercle vicieux, dans ce cauchemar, je me sentais bien après avoir mangé !
Je m'arrête de vomir, j'ai un mal de tête affreux, des vertiges. Je me lève et allume la lumière, la douleur est pire ! Et je suis seule chez moi... Je tremble, j'ai froid. Je prends du sopalin et nettoie le vomi à côté de mon lit, puis nettoie le sol avec du produit pour le ménage, j'ai l'impression de faire des efforts surhumains. La fatigue, ça doit être la fatigue. Je mets un pull et vais prendre la couverture de mes parents, puis augmente le chauffage et me couche, je tremble encore un peu mais ça va mieux.

"Même les méchants rêvent d'amour."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant