"Même les méchants rêvent d'amour."

Chapitre 55

J'ai l'impression qu'une musique défile à toute vitesse dans ma tête, c'est insupportable.

« -Ambre, réveille-toi ma belle... »

Cette personne me secoue le bras. Je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux. Je veux dormir. Je ne vais pas répondre à cette femme, de cette façon elle me laissera dormir.

Mais elle continue à me dire de me réveiller, je suis donc contrainte d'ouvrir mes yeux. Une lumière aveuglante me détruit les yeux, je les referme mais elle continue de tout faire pour me réveiller. Lentement, j'émerge. Je me rends rapidement compte que je suis encore dans l'hôpital, les pieds en l'air, dans une autre pièce.

« -Tu es tombée dans les pommes, me dit-elle. »

J'ignore pourquoi, mais je me mets à pleurer.

« -Eh, ça va, ce n'est pas grave... Tiens. »

Elle me donne de l'eau et du sucre, c'est dégoûtant. Evan est assis inconfortablement sur une chaise derrière, très pâle.

« -J'ai envie de vomir... »

Elle me donne une sorte de gamelle.

« -On va te garder en observation pour une heure au cas où. Je te laisse te reposer. »

Elle sort. Je n'arrive pas à vomir. Tous mes muscles se contractent, comme si j'allais vomir, mais rien ne sort. C'est horrible. Ça m'empêche de respirer et ça me fait mal. Je me remets à pleurer. Evan s'approche.

« -J'y arrive pas... dis-je.

-C'est bientôt fini mon cœur, je suis là, tout va bien. »

Je ne prête même pas attention à son surnom, j'essaye de respirer. Je finis par vomir de la salive, c'est affreux.

« -C'est parce que t'as pas mangé, t'as rien à vomir. »

Je me sens mieux, mais ça me rappelle mon anorexie. Je vomissais tout le temps de la salive. Je me remets à pleurer. Evan ose finalement poser sa main dans mon dos et il se rapproche de moi.

« -Pleure pas, c'est normal, ça fait cinq heures que t'es là. Ça fait environ sept heures que t'as pas mangé. »

Mon nez se remet à saigner. Evan me tend un mouchoir.

« -Pourquoi je saigne du nez ?

-C'est la réaction au médicament et au choc dans la nuque, t'inquiète pas c'est pas grave. »

Je suis contrainte à manger encore trois autres sucres. Puis je m'allonge, Evan tient ma main.

Je somnole jusqu'à ce que l'infirmière nous annonce que nous pouvons rentrer. Les parents d'Evan ont réglé tous les papiers administratifs. On nous conduit vers une petite sortie de sorte à ce que la voiture puisse venir me chercher devant sans que je doive marcher. Mais dès que la porte est ouverte, l'air froid me donne une sorte de nausée bizarre et je respire mal.

« -Je ne me sens pas très bien... »

Je recommence à voir noir, heureusement le personnel de l'hôpital a immédiatement le réflexe d'amener un brancard et de m'allonger dessus. J'attends quelques minutes jusqu'à ce que ça passe, puis je me lève très lentement. Evan me porte et me dépose soigneusement dans la voiture, puis s'assied à côté de moi. Nous démarrons.

« -ça va aller Ambre ? demande son père.

-Oui, merci beaucoup d'être venus, vraiment je suis désolée de vous avoir dérangés...