Depuis qu'elle le connaît, Lauren Sintès est secrètement amoureuse du meilleur ami de son frère. Pour elle, Kylian Mbappé représente tout ce qu'elle aime chez un homme. Il est sexy, plein de charme... mais totalement inaccessible. Aux yeux de ce séd...
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- Lauren !
- Fous-moi la paix !
Je la rejoins en deux enjambées et dans la précipitation, je tends le bras pour la retenir sans réellement réfléchir aux conséquences de mon acte. Lorsque ma main s'enroule autour de son avant-bras une puissante et familière décharge électrique passe entre nous, m'incendiant immédiatement la nuque.
Étrangement, elle ne se dégage pas tout de suite. À la place, elle pose ses yeux sur notre point de contact avant de les relever lentement pour les laisser doucement fondre dans les miens. Sous l'effet de l'alcool, ils sont presque translucides et ne cachent plus grand-chose de la fièvre qui éclot subtilement en elle malgré son apparente hostilité. Je le vois, mon geste la trouble malgré tout. Son regard passe fébrilement de mes lèvres à mes yeux avant que ses petites dents blanches ne viennent se planter sur les siennes. C'est dingue comme sa bouche semble avoir été faite juste pour torturer le très vilain garçon que je suis. Bordel, ce que je peux avoir envie de l'embrasser, de la mordre, de la lécher ! Ça m'obsède à un point quasi pathologique.
Sérieusement, il faut vraiment que j'arrête de poser mes mains sur elle comme ça, à tout bout de champ, cela commence à devenir très dangereux, surtout maintenant que je sais quelle sensation cela me fait.
J'ai si douloureusement envie d'elle, c'est vraiment perturbant. À m'en péter tous les neurones. Je lutte sans arrêt. Mais par-dessus tout, je lutte contre le besoin ardent de perdre définitivement le contrôle tandis que mon corps, lui, s'en branle total. Il n'écoute que lui et fourmille comme un malade sous l'effet de cette odieuse boule de tension qui enfle progressivement en moi. Ma queue, elle, me supplie de faire quelque chose, n'importe quoi et j'ai bien du mal à l'ignorer. Quant à mon souffle laborieux, il comprime ma cage thoracique, m'offrant ainsi à chaque inspiration un aperçu de son parfum vanillé. Le même dont je me suis avidement grisé hier soir lors de notre corps à corps. Je n'ai jamais senti une telle fragrance : un habile mélange de tarte aux pommes et de sucre caramélisé qui me donne envie de la manger. Une odeur suave et réconfortante qui contraste avec celle très sulfureuse du succube sournois qu'elle dégage continuellement.
- Tu es sourd ou quoi ?
Sa question à l'intonation tranchante me catapulte de nouveau sur le chemin de terre que nous avons emprunté, et lorsque je croise son regard corrosif, indomptable, je lâche spontanément son bras sans qu'elle n'ait à me le demander. Putain, ce n'est pas gagné. Ni une ni deux, elle se détourne, mais avant qu'elle ne reprenne sa route, je l'arrête en bafouillant un chapelet d'excuses :
- Attends, ne pars pas, il faut qu'on parle, Lauren.
Je suis sincèrement pathétique à lui courir après comme un pauvre clébard. Toutefois, je suis exceptionnellement prêt à mettre tout ça de côté – pour elle. Demain, nous reprendrons le cours de nos vies et je refuse que les choses en restent là entre nous.
